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Kati de nouveau sous la terreur : Pourquoi IBK doit sévir
Publié le jeudi 3 octobre 2013  |  Le Prétoire


© aBamako.com par André
IBK devant la presse au lendemain de la confirmation de son élection
Bamako, le 21 Août 2013 au QG de campagne du RPM. Le nouveau président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita était devant la presse au lendemain de la confirmation de son élection par la cour constitutionnelle pour remercier toute la classe politique malienne.


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Cette ville garnison, située à environ 15 kilomètres de Bamako, a été de nouveau le théâtre de manifestations militaires, obligeant le président Ibrahim Boubacar Keita à rentrer plus tôt que prévu de sa visite en France.

Ce lundi 30 septembre 2013, de nombreux Bamakois étaient de nouveau en alerte, choqués par la recrudescence de la violence qui avait repris au camp Soundiata Keita de Kati. En effet, des soldats mécontents, des dizaines selon nos sources, y ont semé la terreur en procédant, depuis le matin jusque tard dans l’après-midi, à des tirs en l’air (PM et FM). Selon nos informations, ces éléments, qui seraient proches du Capitaine Amadou Konaré et du Colonel Youssouf Traoré (deux figures de proue de l’ex-Cnrdre), estimeraient avoir été délibérément écartés de la liste des militaires qui ont récemment bénéficié de promotion exceptionnelle, alors qu’ils auraient participé aux évènements de mars 2012.

Dans leur furie, les militaires mécontents enlèvent et séquestrent le Colonel Mohamed Cheick El Habib Diallo, ancien Secrétaire particulier du patron de l’ex-junte, en l’occurrence le Général Amadou Haya Sanogo, alors capitaine. Le Colonel Diallo, qui aurait pris des balles au niveau du genou et de la cheville, lors de ces évènements, est accusé d’être, en complicité avec l’ex-président du Comité militaire de réforme des forces de défense et de sécurité, à l’origine du «malheur» des «mutins» qui entendraient avoir eux aussi leur part du «gâteau».

Pendant ce temps, le chef de l’Etat était en visite en France, après son séjour de New York où il avait pris part, quelques jours auparavant, à la 68ème session ordinaire de l’assemblée générale des Nations Unies. Ibrahim Boubacar Keita a dû rentrer précipitamment à Bamako, le 1er octobre, abrégeant ainsi son séjour français, initialement prévu du 29 septembre au 3 octobre.

Le même jour, les militaires révoltés avaient été reçus par le ministre en charge de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, qui aurait réussi à baisser les ardeurs de la fronde. Mieux, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, rapportent nos sources, a obtenu la libération et l’admission du Colonel Diallo à l’hôpital militaire de Kati. Toutefois, SBM n’aurait pas, pour le moment, pris d’autres engagements allant dans le sens de la satisfaction des doléances des «mutins».


Voilà qui vient tomber, tel un cheveu dans la soupe, dans le plat du processus de réconciliation nationale que le gouvernement, conformément au vœu du président IBK, a priorisé depuis sa prise de fonction, il y a quelques semaines. En effet, l’incident du dimanche 29 septembre est d’autant inadmissible qu’il vient ainsi saper les efforts que les nouvelles autorités posent de manière presque quotidienne pour recoudre le tissu social malien et permettre notre vivre-ensemble. En témoigne la récente réception par IBK des responsables des trois groupes armés ainsi que la vague de libération de présumés terroristes. Pire, ces nouveaux troubles entament le moral de nombre de nos compatriotes qui fondent un réel espoir en les nouvelles autorités pour amener l’ensemble des Maliens à ne parler que d’une seule voix, et faire face aux projets de développement. Mais quelque soit sa détermination, Ibrahim Boubacar Keita pourrait difficilement réaliser ce vœu s’il ne tient pas une démarche ferme face à de tels comportements récurrents des «meneurs» du coup d’Etat du 22 mars 2012.

Car les récents évènements intervenus à Kati peuvent s’expliquer en partie par la mollesse du pouvoir de transition qui s’est non seulement caractérisé par son laxisme dans la gestion des différentes crises traversées par la grande muette depuis le contre coup d’Etat du 30 avril 2012, mais surtout par leur inconséquence en se montrant bien trop généreux dans l’octroi des grades. Lui IBK, qui n’entend pas se faire «bousculer» ou «trimbaler» dans la gestion du dossier de la réconciliation qui lui est tant cher, se doit de crever l’abcès en prenant cette fois-ci les décisions qui s’imposent afin de dissuader d’éventuels fauteurs de troubles. C’est à ce prix qu’on pourra espérer mettre un coup d’arrêt à ces manquements qui, non seulement ternissent l’image de notre pays, mais, bien pire, compromettent le processus de la réconciliation nationale, surtout quand on sait que ces actes sont le fait de ceux-là mêmes qui sont censés être des acteurs clé de ce processus.

Il est d’autant souhaitable qu’il sévisse. Lors de la cérémonie de son investiture, le 4 septembre dernier, il a promis que nul, sous son règne, ne saurait être au-dessus de la loi. Tiendra-t-il parole ?
En tout cas, beaucoup de nos compatriotes saluent déjà le langage de la fermeté que le président de la République tient dans la gestion de la question du Nord et veulent bien que cette fermeté prévale face aux évènements récents de Kati. Il faut d’ores et déjà dire que les propos du président de la République depuis Paris présagent la rigueur qu’on attend de lui dans ce dossier. «Chacun sera obligé de savoir raison garder, Inch’Allah», avait-il dit au micro de l’Ortm, tout en rappelant que la recréation était déjà terminée.


Bakary SOGODOGO

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