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Modibo Koné, sinistre des ordures : Glandeur et misère
Publié le vendredi 16 juin 2023  |  La Nouvelle République
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© aBamako.com par AS
Visite du ministre Abdoulaye Maiga à Noumoubougou
Bamako, le 19 décembre 2022 le ministre Abdoulaye Maiga accompagné par le ministre de l`environnement ont visité le dépôt final des ordures de Noumoubougou
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Il y a des postes qui sont ingrats. On peut penser que tous les postes le sont, même s’il y’en a qui sont plus ingrats que tous les autres, que tous les autres réunis, pourrait-on ajouter. Mais cela n’est pas du genre à refroidir les ambitions de certaines personnes. Modibo Koné est de cette trempe. Il n’a pas a hésité, une seule seconde, à accepter le poste de ministre. Peut-être ne savait-il pas ce qui l’y attendait. En tous les cas, il n’est pas homme à se défiler. Lui qui s’était aligné en 2013 pour grimper sur la colline de Koulouba n’avait visiblement pas peur des montagnes d’ordures qui empêchent les Bamakois d’avoir un bon cadre de vie ou des odeurs pestilentielles qui émanent des fossés et autres égouts..

Soyons honnête, quand on le nommait ministre chargé de l’Assainissement et de l’Environnement, Bamako était déjà très sale. Mais avec lui, toutes les bornes ont été franchies. Et comme l’a dit un de ses illustres prédécesseurs à ce poste, Boubacar Sada Sy, « quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites » (il l’avait dit du temps où il était ministre de La Défense et où il avait dû se résoudre à chasser près de 900 élèves gendarmes pour indiscipline). Pour ne pas nous éloigner du sujet, donc de nos ordures, les bornes ayant été franchies, donc n’ayant plus de limites, les Bamakois assistent impuissants à la transformation de presque tous les tas d’ordures en véritables montagnes. Bamako ressemble à un immense dépotoir à ciel ouvert. Le Kilimandjaro ayant été pris comme nom pour qualifier la montagne d’ordures de Lafiabougou, en face des cimetières, les autres sont sans nom, mais sont tout aussi impressionnants. Que ce soit à Niaréla, que ce soit à Médine, que ce soit sur la colline de Badalabougou, le spectacle est le même: des immondices amoncelées dégageant des odeurs nauséabondes et qui couvent un feu qui ne s’éteint jamais avec une fumée qui enveloppe tous les environs. L’autre jour, les étudiants n’en pouvant plus, ont pris des déchets pour aller les déverser devant la mairie de la Commune V. Mais incontestablement, l’une des montagnes d’ordures qui fait le plus mal au cœur des Bamakois et qui les révolte, c’est incontestablement celle située en plein marché de Dabanani. Du jour au lendemain, cette montagne d’ordures a poussé au vu et au su de tout le monde, dans l’indifférence générale. Les ordures occupent toute la chaussée obligeant les véhicules et les autres usagers à faire des acrobaties pour se frayer un chemin;

Lui plus que nous, sait que Bamako était une ville très propre au point qu’on la surnommait « Bamako la coquette ». Lui plus que nous sait que Bamako était une belle ville que de nombreux musiciens ont chantée. Mais aujourd’hui, Bamako est devenue une poubelle géante. Il a dû entendre sur les réseaux sociaux, certains classements concernant les villes les plus sales en Afrique et dans le monde. Le premier classement donne Bamako la ville la plus sale en Afrique. Pour une fois qu’on est premier, ne faisons pas la fine bouche. Le second classement place Bamako à la 8è place des villes les plus sales du monde. Dans les deux cas, sans disposer de tous les éléments ayant concouru à ces classements, les Bamakois se disent que c’est vraisemblable, voire vrai. Le cadre de vie de la capitale s’est fortement détérioré. Presque toutes les rues sont devenues des dépotoirs. Avant sa nomination, une société marocaine, Ozone, faisait de son mieux sur la base d’un contrat annuel de 9 milliards de francs CFA. Le service était certes perfectible mais son départ a mis la ville sous les ordures.

Pour colmater les brèches, souvent on fait appel à des bonnes volontés, des bonnes volontés qui ne sont pas toujours aussi bonnes qu’on le penserait. Dernièrement, appel a été fait à une dame qui fait de l’humanitaire pour dégager par exemple le Kilimandjaro. Visiblement, les termes de son engagement n’ont pas été satisfaisants à son goût et elle a arrêté. Malgré les supplications des populations riveraines, elle fait la sourde oreille. Et le Kilimandjaro a repris sa place de plus belle, avec les odeurs qui l’accompagnent, en cette période de début d’hivernage. Oui, l’hivernage, il reste le cauchemar des Bamakois. Le glandeur le sait avant même sa nomination. Tous les ans c’est le même spectacle de caniveaux qui débordent et qui déversent les eaux pluviales dans les rues, provoquant souvent des inondations avec mort d’hommes. Et comme il y a des traditions que certains Bamakois n’abandonnent pas, ils profitent de la pluie pour déverser leurs ordures dans la nature et précisément dans les caniveaux et autres fossés. Ils appellent cela le bonus. Visiblement rien n’a été entrepris pour minimiser les inondations à défaut de les empêcher. Il y a une semaine, Bamako était sous les eaux parce que rien n’a été fait pour le drainage.

Glandeur et misère disons-nous. Oui dans la mesure où le ministre Koné qui ne parle presque jamais, agit très peu. Nous l’avons vu récemment conseiller à de nouveaux agents des eaux et forêts de ne pas risquer leur vie et de se mettre à l’abri en cas d’insécurité. C’est ce qu’on appelle l’instinct de conservation.

Aly Kéita

Source : La Nouvelle République
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