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EDM-SA : Infrastructures vétustes, câbles de mauvaise qualité !
Publié le lundi 3 juillet 2023  |  Le Point
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© Autre presse par DR
Fourniture d`électricité : la Société Énergie du Mali-SA (EDM-SA) annonce des perturbations à Bamako, les raisons
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Selon plusieurs sources, EDM-SA est victime de la vétusté de ses infrastructures, de la mauvaise qualité de ses câbles, fruit de la corruption endémique dans le processus de passation des marchés depuis plusieurs années. En effet, on signale des pannes sur plusieurs conduites d’électricité dans la ville de Bamako et ses environs suite à la dégradation des câbles qui n’ont pas résisté aux charges envoyées. Les câbles de mauvaise qualité seraient à l’origine de ces pannes.

Il y a également des disjoncteurs qui ont lâché à plusieurs endroits. Depuis plusieurs jours, des équipes techniques de la société sillonnent la ville de Bamako pour localiser les câbles endommagés généralement enfouis dans le sol, sans succès pour l’instant. Ces désagréments liés à la qualité des installations et du matériel acquis à travers les appels d’offres relancent le débat sur la corruption qui gangrène depuis longtemps cette société. Il est à craindre que les rafistolages des câbles endommagés auxquels s’adonnent les équipes d’EDM-SA ne soient des solutions provisoires.

A cette situation interne à EDM-SA, il faut ajouter l’approvisionnement via la Côte d’Ivoire qui connait quelques soucis. En effet, avec la guerre en Ukraine, le prix du baril a explosé, provoquant des pénuries d’essence et le gaz naturel qui paralysent l’économie du pays voisin. Cette paralysie est à l’origine des pannes de l’ensemble du réseau électrique de la Côte d’Ivoire en ce moment.

Des Maliens pointent du doigt l’état désastreux des infrastructures électriques du pays. Pire, la société peine à approvisionner les centrales du pays. Cette crise énergétique commence à impacter toute l’économie du pays, surtout avec une inflation qui dépasse les 14%. Avec toutes les difficultés auxquelles elle fait face en ce moment, la Côte d’Ivoire ne parvient plus à fournir au Mali le quota habituel d’électricité. En temps normal, la Côte d’Ivoire fournit entre 100 et 150 mégawatts au Mali. Il y a quelques semaines, il est tombé jusqu’à 70 mégawatts avant de remonter la semaine dernière à 100 mégawatts.

Selon une source proche de la CIE, la situation risque de perdurer, surtout que EDM-SA cumule plusieurs milliards de dettes envers son fournisseur.

EDM-SA n’est pas en mesure, au-delà des communiqués laconiques balancés sur les réseaux sociaux, de déployer un plan de communication pour expliquer aux consommateurs les raisons du retour du délestage qui affecte l’ensemble du circuit économique.

Ce retour du délestage dû aux difficultés que nous venons d’énumérer repose la question sur les nombreux projets, à coups de milliards, que les gouvernants ont toujours mis en œuvre tambour battant pour, dit-on, assurer une indépendance énergétique au pays. Finalement, on se rend compte que c’est rien que du pipo car en difficulté de répondre aux attentes des populations. Ce sont des projets mal conçus en fait, peu viables, budgétivores, aux contours opaques avec une forte odeur de corruption qui en rajoutent aux difficultés du pays. C’est la conséquence d’une gouvernance sans vision avec des décideurs devenus des hommes d’affaires au sommet de l’Etat.

Les Maliens qui paient des factures très chères, l’éclairage public sans avoir les lampadaires dans les quartiers, les taxes d’habitation etc. doivent prendre leur mal en patience. La fin du calvaire n’est pas pour demain. En attendant un retour à la normale, EDM-SA est confrontée à ses propres démons (népotisme, corruption, surfacturations, fraudes, pillage…) , une pratique devenue monnaie courante dans la boite.

Aujourd’hui, c’est toute l’économie du pays qui est fortement impactée par ce délestage. Les opérateurs économiques sont obligés de mettre en berne leurs activités durant des heures de coupure, attendant désespérément le retour de l’électricité. Les plus nantis sont obligés de débourser un peu plus avec les groupes électrogènes.

Le Point
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