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Minusma, fin de mission avant l’heure: Assimi l’a voulu, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas eu le choix
Publié le mardi 4 juillet 2023  |  Le Tjikan
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou
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Comme un éclair déchirant un ciel sombre, ce vendredi 16 juin 2023, le ministre malien des Affaires étrangères, Son Excellence Abdoulaye Diop, a fait une déclaration sans équivoque au nom du gouvernement du Mali, exigeant “le retrait immédiat” de la MINUSMA du Mali.



Créée le 25 avril 2013 par la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) avait pour objectif d’aider à la stabilisation du pays en soutenant le processus politique en cours. La résolution 2164 du 25 juin 2014 a recentré le mandat de la MINUSMA sur des tâches prioritaires telles que la sécurité, la stabilisation et la protection des civils, le soutien au dialogue politique national et à la réconciliation, ainsi que la restauration de l’autorité de l’État, la reconstruction du secteur de la sécurité, la promotion et la protection des droits de l’homme, et l’aide humanitaire. Les principaux contributeurs en termes de personnel militaire sont le Tchad, le Bangladesh, l’Égypte et le Sénégal, tandis que le Sénégal, le Togo, le Bangladesh et le Burkina Faso sont les principaux pourvoyeurs de policiers. Au cours de ses dix années de présence au Mali, la MINUSMA a perdu 303 personnes, faisant de cette mission la plus périlleuse de l’histoire de l’ONU. L’année dernière seulement, cette mission a coûté plus de 1,2 milliard de dollars aux Nations Unies.

UNE MISSION CONTROVERSÉE QUI FAIT GRINCER DES DENTS

Depuis 2013, l’insécurité a malheureusement pris de l’ampleur, touchant désormais les régions centrales et méridionales du pays. Pour la majorité des Maliens, le constat est clair : la MINUSMA a échoué et sa présence au Mali est inutile. Les plus audacieux ont régulièrement manifesté leur demande de départ. En réalité, la MINUSMA s’est retrouvée coincée entre l’enclume et le marteau : sa mission, qui n’est pas de combat et ne vise pas directement à lutter contre le fléau du terrorisme, était perçue différemment par les maliens ordinaires. Ils attendaient d’elle qu’elle les débarrasse de la terreur djihadiste.

L’APRÈS-MINUSMA AU MALI : À QUOI S’ATTENDRE ?

La MINUSMA appartient désormais à l’histoire. Elle quittera définitivement le Mali d’ici six mois, au plus tard. L’une des conséquences immédiates sera la perte d’emplois pour 859 Maliens, entraînant une précarisation de la vie pour des milliers d’autres personnes, étant donné le rôle central de ces employés dans le soutien financier de leur famille. De plus, le départ de la MINUSMA créera un vide de 13 264 militaires et policiers, qu’il faudra combler d’une manière ou d’une autre. La question qui se pose est la suivante : si l’ajout de 13 264 soldats n’a pas apporté de résultats perceptibles, en sera-t-il autrement avec leur retrait pur et simple du terrain ?

L’occupation du terrain, ne serait-ce que de manière dissuasive, est bien plus productive, de mon point de vue, qu’un vide sécuritaire qui profiterait aux forces hostiles que le Mali tente tant bien que mal de combattre. Les autorités maliennes doivent tout mettre en œuvre pour éviter un scénario catastrophique comme celui de 2012, lors de la transition militaire de Sanogo. Le départ de la MINUSMA, demandé par le Mali, appelle à une plus grande responsabilisation du pays en matière de sécurité. La nature a horreur du vide, et ce vide créé par le retrait forcé des soldats des Nations Unies devra être comblé. J’espère de tout cœur que cela se fera par des forces favorables au Mali et non par l’hydre terroriste qui veut conquérir le pays en le soumettant par la force.

M. Djombana, analyste politique et sécurité.

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