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Législatives en Commune II : Karim Keïta ou le fils qui choisit l’escalier à la place de l’ascenseur
Publié le lundi 7 octobre 2013  |  Le 22 Septembre


© Autre presse
Karim Keita, fils de Ibk


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La page de la présidentielle tournée à peine, l’actualité politique reste dominée par les prochaines législatives prévues en novembre. Depuis quelques semaines, les états majors politiques mêlent et démêlent les ambitions et les projets afin d’aller à la reconquête du suffrage populaire local.

Ainsi, un certain Karim Kéïta est annoncé à grands renforts sur la liste RPM et alliés en commune II du district de Bamako. Evénement politiquement normal pour tout citoyen malien jouissant de ses droits civiques. Cette candidature suscite quelques analyses suspicieuses qu’il convient de désherber pour faire émerger l’orthodoxie politique. En effet, l’annonce a provoqué une levée de boucliers à l’intérieur et à l’extérieur du parti RPM et de ses alliés de «le Mali d’Abord ». D’aucuns estiment qu’il s’agit d’une carte qui pourrait brouiller les autres ou d’un pistonnage qui ne dit pas son nom, échaudés qu’ils sont par quelques cas similaires d’autres pays africains.
Cependant, ces lectures hâtives ne résistent pas à la logique des principes démocratiques et républicains :
Primo, il a été donné d’observer que dans la circonscription concernée le jeune candidat jouit d’un élan de soutien exceptionnel spontané, surtout chez les jeunes et les femmes.
Secundo, le cas Karim Kéïta est très éloigné de toute comparaison d’avec d’autres pour, au moins, trois raisons : il n’a pas attendu l’accession de son père au pouvoir pour s’engager politiquement, lui qui s’est investit publiquement en 2002, 2007 et 2013 pour la victoire du RPM ; il a préféré aller à la pêche du suffrage populaire pour obtenir un statut d’élu en rejetant toute forme de responsabilité politique nominative ; il est resté durant toutes ces années au Mali et n’a jamais coupé le pont avec son milieu.
De plus, la plupart des pourfendeurs de cette candidature, qui se recrutent dans le sérail politique, ne se gênent pas à se mettre dans cette position hypocrite : pour obtenir des strapontins, ils n’hésitent pas à faire la cour assidue au garçon tout en le combattant en sourdine à l’aide d’arguments fallacieux et moralisants dès qu’il postule à un poste électif. Hypocrisie doublée d’égoïsme !
Par ailleurs, combien de leaders d’opinion ont été convaincus par l’entregent de Karim lors de la dernière présidentielle et qui se sont engagés sur la base de cette confiance ? L’effacement politique de Karim ne représente t-il pas en soi un risque de rupture de ce lien d’adhésion ainsi constitué et important pour la stabilité de la majorité ?
Toujours est-il que le refus de certaines têtes de voir ce candidat émerger s’assimile plus à une méconnaissance des pratiques d’une démocratie avancée où le mérite est préféré aux coups de pistons et aux trafics d’influence contre-nature.
Les Maliens qui appartiennent à ce groupe de pourfendeurs pourront-ils prendre au moins la responsabilité de gérer leur propre contradiction face à eux-mêmes.
Ces éclaircissements donnés, il convient cependant de fixer deux lignes rouges au jeune candidat face à ses nombreux groupes de soutien. En effet, il doit faire attention à toute prétention de postes publics nominatifs et de complaisance et rejeter rigoureusement toute implication dans des affaires de concussion de quelque nature que ce soit.
En dehors de ces tabous et principes ainsi dégagés, toute autre ambition tirant sa légitimité du suffrage universel direct et démocratique est envisageable dans un Mali qui se veut comme tel respectueux du choix du peuple en dernier ressort.
Toute autre attitude est une forme d’injustice impardonnable et démodée.

Tiemoko Dembélé, Etudiant à Paris, France

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