Jusqu’à demain, mercredi 09 octobre, date buttoir pour le dépôt des listes de candidatures, les hommes politiques ont la tête dans les calculs de positionnement sur des listes en course pour le scrutin du 24 novembre prochain. Si dans certaines circonscription électorales, les négociations pour la constitution des listes ont été bouclées, par contre d’autres se donnent encore des atouts pour maximiser leur chance. D’où une rélative guéguerre entre le RPM et l’URD
A Bougouni, il y’avait des braises ardentes entre les tisserands, au point que l’envoyé du bureau national du RPM le secrétaire politique Nancouma Kéïta a eu du pain sur les planche pour raccorder le violon. Il a du faire deux tours dans la capitale du Banimonotié. Cette tension soudaine s’expliquait par le fait qu’à Bougouni les rangs des tisserands ont été envahis par de nouveaux arrivants, et pas des moindres. Notamment des maires CDS en activité qui se sont invités à la soupe, mais le hic aura été qu’ils voulaient la part de lion malgré leur statut d’arriviste. Toute chose qui a rendu difficile les négociations. Les anciens militants se sont heurtés à la volonté inébranlable des nouveaux venus, qui ne voulaient rien lâcher. Ils étaient donc 6 postulants pour quatre postes à pourvoir. Le cercle de Bougouni est présenté au parlement par 4 députés. Mais, devant la sagesse du doyen Nancouma Kéïta, quatre se sont retirés. Du coup ce sont deux qui ont été retenus : un ancien tisserand plus un arrivant. Au savant dosage s’ajoute deux alliés pour compléter la liste. Il s’agit selon nos sources, d’un candidat ADEMA plus un autre parti. Qui pourrait être des FARE, en la personne de Bakary Woyo Doumbia, le premier président du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ-Mali). Mais, cette probabilité semble très mince. Car, selon nos sources, l’ADEMA n’est pas favorable à ce schéma, qui ne lui réserve que la portion congrue. Mais, le plus intéressant dans cette hypothèse, c’est que le RPM veut absolument isoler et contrer l’URD, qui lui est plus menaçant. Dans tous les cas de figure, les FARE ne veulent pas rester en marge de toutes ces conciliabules. Elles veulent absolument prendre leur part dans l’une ou dans l’autre.
Du côté de l’URD, on joue à la prudence. Autrement dit, les poignées de mains veulent conserver leur chance tant avec l’ADEMA qu’avec la CDS, qui en a gros sur le cœur contre le RPM. En tout état de cause, la liste RPM-ADEMA plus le troisième allié aura en face une autre plus costaud : la CDS de Mamadou Bakary Sangaré, dit Blaise, de l’URD et des FARE.
Selon des sources bien introduites, la divergence entre le RPM et la CDS est consécutive à la démission en cascade des édiles de la seconde au profit du premier à Bougouni. A en croire nos sources la saignée a provoqué l’ire du Président de la CDS, au point qu’il aurait décidé de surseoir à toute forme de partenariat avec les tisserands dans le Banimonotié. C’est pour cette raison, qu’il est en pourparler très avancé avec l’URD pour constituer une alliance solide afin de barrer la route aux tisserands et à l’abeille solitaire et le troisième allié du groupe.
Une autre combinaison était en gestation. Il s’agissait d’une liste ADEMA-URD-FARE-MPR. Mais, cette alliance n’est plus d’actualité. Elle a échoué du fait du député sortant de l’ADEMA, Siraba Traoré, qui veut coûte que coûte être avec le RPM, croyant que la victoire serait ainsi au rendez-vous. Mais, rien n’est moins sûr. C’est pour cette raison, que les FARE ne se brouillent avec aucune partie. Dans l’une comme dans l’autre, les FARE, une petite poussée dans la bergerie, veut garder ses chances d’avoir au moins un élu, quel que soit l’alliance. Les FARE, qui veulent jouer la carte du réalisme politique ne veulent se brouiller avec aucune des forces politiques en présence dans le Banimonotié. Elles sont soutenues dans leur démarche par le BARICA de feu ‘’Gaucher’’, avec lequel les FARE étaient en alliance depuis la présidentielle. Celui-ci a donné l’engagement aux responsables des FARE de les soutenir partout, où ils iront. Le BARICA ne présentera pas de candidature à cette députation.
Les mêmes effervescences étaient perceptibles en Commune V du District, où les discussions ont également été particulièrement houleuses. Le RPM, qui veut profiter de l’élection d’IBK à la Présidence de la République pour asseoir son hégémonie sur les autres formations politiques, voulait faire cavalier seul avant de se rebiffer après et jouer la carte de la « realpolitik » en acceptant d’aller en alliance avec l’ADEMA. Selon nos sources, jusqu’au dimanche soir, c’était le bloc ADEMA-URD, qui avait été scellé. Mais, finalement l’ADEMA a décidé de faire chemin avec les tisserands. La liste est conduite par le quatrième maire, non moins président de la jeunesse des tisserands, Moussa Timbiné. Auquel s’ajoute un autre jeune opérateur économique, Bourama Bagayoko de Daoudabougou, dit ‘’Jeune premier’’ et Mme Katilé de l’ADEMA. L’alliance a été scellée le dimanche.
Dans le cercle de Kati, le RPM jouant toujours à l’hégémonie est en course avec 4 candidats accompagnés sur les 7 à pourvoir. Ainsi leur liste sera complétée par entre autres L’ADEMA, l’UM-RDA et les « islamistes » de SABATI 2102. C’est le maire de Moribabougou, Diahra Diarra, qui défendra les couleurs de l’UM-RDA dans cette compétition aux côtés des partis cités. Ils auront en face, l’alliance URD-ASMA du ministre de la Défense, Soumeylou Boubeye Maïga. Mais, selon nos sources, ils devront être complétés également par les candidats de trois autres formations. Des discussions très avancées sont en cours pour former un bloc solide. La suite de ces tractions sera édifiante.
