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Tueries et déplacements massifs au centre, confrontation avec es groupes armés du Nord, Vie chère et tension sociale : La situation échapperait-elle Colonel Modibo Koné de la SE ?
Publié le mercredi 6 septembre 2023  |  L’express de Bamako
colonel
© Autre presse par DR
colonel Modibo Koné
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La situation générale de notre pays est plus que préoccupante, au regard de l’évolution du contexte sécuritaire global sur l’ensemble du territoire, avec des tueries d’innocents civils de ces derniers temps et les grands déplacements massifs des populations des villages entiers au Centre; les récents affrontements et ceux en perspective avec les groupes armés du Nord signataire de l’Accord d’Alger; l’incursion djihadiste à Boni dans les environs de Douentza... S’y ajoutent des tensions sociales dues
à la vie chère (le riz, le sucre, et maintenant de l’oignon étant tous hors de portée de la bourse des ménagères)... Autant de faits qui ne rassurent plus et qui poussent à poser la question si les choses n’étaient pas en train d’échapper aux colonels du Comité
national pour le salut du peuple (CNSP) ?

En effet, sauf à vouloir nier l’évidence, le Centre du Mali est en ce moment meurtri par de multiples attaques terroristes, une crise perdure depuis la prise du pouvoir par les tombeurs d’Ibrahim Boubacar
Keïta (IBK), qui avaient pourtant promis des lendemains meilleurs aux Maliens. Les cris de détresse des braves populations du centre se confondent aujourd’hui dans la foule, sans que nul ne s’ameute cependant de leur sort, les plans sécuritaires mis en place pour leur protection et celle de leurs biens s’étant jusqu’ici révélés inefficaces. Et comme conséquences, les attaques criminelles continuent malgré la montée en puissance des Forces Armées Maliennes (FAMa) chantée sur tous les toits. En effet, les populations sur place, vivant permanent dans la psychose et assistant impuissamment aux massacres des leurs, ont décidé de rejoindre les grandes villes pour sauver leur vie.
À se demander si la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta a servi à quelque chose, l’insécurité demeurant tou-
jours avec le massacre des villages comme Koulogon, Ogossagou, Diallassagou, Deguessagou, Dianwelli, Kani Bonzon et autres dans la région de Bandiagara, des populations qui n’arrivent plus à cultiver pendant l’hivernage ou à se rassembler dans les marchés en toute quiétude, des écoles fermées et des menaces terroristes pesant sur la tête de ces frères du centre, telle l’épée de Damoclès, ne laissant d’autres alternatives que de partir loin, fuir pour affronter la misère et la famine, loin des terres
des ancêtres... Le cas de Bodio est très illustratif. Il s’agit d’un village situé à une dizaine de kilomètres de Bandiagara, qui a été sauvagement frappé par une attaque terroriste dans la soirée du samedi 05 août 2023 et qui aura provoqué des morts et des blessés.

Les populations sommées de quitter le village dans un bref délai sous la menace des individus sans foi, ni lois n’avaient d’autres choix que de s’exécuter. À ce jour, ce serait le sauve qui-peut dans la région
de Bandiagara. Les rescapés de ces événements malheureux vont alors grandir les camps de réfugiés et seront sans doute exposés à la famine et toutes formes d’humiliations.
Les Associations de jeunes ont mené plusieurs actions pour dénoncer et interpeller les autorités régionales et nationales. Elles ont engagé des manifestions comme les marches, meetings, la fermeture
de la Route nationale numéro 15 (RN15). Rien de tout cela n’aura servi à rien, le centre, surtout la région de Bandiagara étant toujours sous les coups de boutoirs des terroristes. L’espoir s’estompe face à l’absence de perspective d’avenir.

Toujours au centre, pendant que nos autorités sont occupées à voir comment intervenir militairement
au Niger voisin, si les militaires qui ont fait le putsch contre Mohamed Bazoum au Niger ont attaqués par la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les populations civiles au
Mali continuent de faire les frais des attaques djihadistes, si ce ne sont pas déjà des localités qui
tombent entre les mains de ces terroristes !

En effet, dans un communiqué ce groupe djihadiste annonçait: «Grâce à Dieu une poignée de mujahidin du GSIM ou JNIM à Arebinda, ont fait un embargo la semaine passée sur le village de Boni, pour serrer l’étau sur l’armée malienne et les instructeurs russes, ainsi que les villageois du village
de Boni, qui les aident. Ainsi, la plupart des habitants de Boni, qui ont refusé de coopérer avec l’armée et les instructions russes, ont quitté le village avant l’embargo. Sauvant ainsi leurs vies».

La coalition du JNIM, se composait initialement de quatre groupes islamistes militants affiliés à Al-Qaïda: Ansar Dine, le Front de Liberation du Macina (FLM), Al-Mourabitoune et à Al-Qaïda au Maghreb Islamique au Sahara (AQMI-Sahara).

Il faut cependant retenir que c n’est pas la première fois que la des locaux administratifs
saccagés et un poste de sécurité attaqué.
En mais 2022, l’axe Sevaré-Gao avait été bloqué par la Katiba Serma au niveau de Boni. Ce groupe djihadiste interdisait tout passage des bus et camions de marchandises quittant Bamako pour Gao
et vice-versa. Malgré les raids aériens des Forces Armées Maliennes (FAMa) dans la zone, le blocus avait demeuré.

Les choses ne sont pas des plus paisibles également dans le Nord du Mali, où les bruits de bottes se font de plus en plus entendre.

En effet, les groupes armés du Nord se disent prêts à en découdre avec les FAMa. En effet dans un entretien accordé à la BBC, le Secrétaire Général du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), Bilal Ag Achérif prévient: «Nous n’accepterons pas un nouveau déploiement des Forces

Armées Maliennes gouvernementale, sans associer les groupes armés dans ce processus.

«Nous tenons les Nations Unies responsables des conséquences de la remise de ses bases militaires
dans les régions du Nord du Mali à l’armée gouvernementale, et non aux mouvements de l’Azawad», déclare-t-il.

Il faut rappeler que cette sortie de Bilal Ag Achérif intervient suite à la reprise effective de l’emprise
de la MINUSMA à Ber, dans la région de Tombouctou, par les FAMa (Forces Armées Maliennes). Une opération qui ne s’est déroulée sans incidents, puisqu’ayant l’objet d’une tentative d’incursion et des tirs de harcèlement des Groupes armés terroristes (GAT) contre les unités FAMa devant être installées
à Ber dans le cadre du processus de rétrocession des emprises de la MINUSMA.

«À ce jour samedi 12 août 2023, le bilan des affrontements a évolué, avec côté ami 06 morts et 04 blessés. Les GAT dans leur débandade ont abandonné vingt-quatre (24) corps, 18 AK-47 et douze (12)
motos. Les FAMa, respectueuses de leur mission de Défense de l’intégrité du territoire national et de la sécurisation des personnes et des biens, resteront fidèles à leurs engagements et ne ménageront
aucun effort pour le bien- être des populations de Ber prises en otage par les groupes armés terroristes», avait annoncé l’armée le samedi dernier.

De son côté la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), la coordination qui regroupe les groupes armés du Nord, annonçait elle aussi le jour (samedi 12 août 2023) avoir «alerté sur une série de manœuvres opérées contre ses positions par les Forces Armées Maliennes accompagnées de la
Milice Wagner».

Et de poursuivre: «En effet, les FAMa tiennent coûte que coûte à occuper les emprises de la Mission onusienne, y compris celles situées dans les zones sous contrôle de la CMA, et
ce en violation de tous les arrangements sécuritaires garantis jusqu’ici par la Mission onusienne
et la Communauté internationale.

La Coordination des mouvements de l’Azawad informe l’opinion nationale et internationale que le
vendredi 11 août 2023 en fin d’après-midi, des unités FAMa et Wagner ont ouvert le feu sur une de ses positions située à proximité localité de Ber. Cette tentative qui a été farouchement repoussée, est sur le point de reprendre ce samedi matin. La CMA assure qu’elle poursuivra pleinement la Défense de ses positions consacrées par le cessez-le- feu de 23 mai 2014 et par les arrangements sécuritaires».
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) déclarait en outre désigner clairement le Gouvernement de Transition comme seul responsable des conséquences graves qu’engendrera forcément sa décision de rompre le cessez-le-feu... Voilà en gros les détails du contexte dans lequel le Secrétaire Général du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), Bilal Ag Achérif, a donné son entretien à la BBC. Pour lui, la mission Onusienne est en train d’organiser son retrait en coordination avec le
Mali sans concertation avec les mouvements de l’Azawad. «Le peuple de l’Azawad a nourri beaucoup d’espoir auprès de la communauté internationale pour l’aider à trouver une solution juste et juridique au problème qui l’oppose au Mali», dit-il, non pas sans laisser entendre que la communauté internationale,
a échoué dans cette voie pour s’être montrée «incapable de faire entendre raison aux pouvoirs ségrégationnistes et illégitimes de Bamako... Pour le peuple de l’Azawad, c’est sûrement une
étape décisive dans sa lutte pour la justice...»

Les Colonels du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) pourront-ils faire face à
toutes ces situations et à tous les fronts qu’ils ont ouverts çà et là, comme la perspective d’intervenir militairement au Niger ?

Seul le temps nous le dira !

Source : L'express de Bamako
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