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Dr. Fatoumata Fofana, Experte Genre : « Les femmes contribuent à la promotion de la paix…»
Publié le lundi 11 mars 2024  |  Mali Tribune
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Dr. Fatoumata Fofana, experte genre et communication estime que les femmes jouent un grand rôle dans la promotion de la paix, de la sécurité et du pardon. A l’occasion du 8 mars, elle invite ses sœurs du Mali, de l’Afrique et du monde à arracher le reste de leurs droits dans le monde.

Mali Tribune : Que pensez-vous des deux thématiques choisies pour la célébration du 8 mars 2024, à savoir, celle internationale sur l’investissement en faveur de la femme et la place de la femme sur les scènes politique et publique ?

Dr. Fatoumata Fofana : Le thème international, l’accélération de l’investissement en faveur de la femme, est une thématique d’actualité et qui a un grand intérêt. Dans la mesure où quand on prend les investissements, de façon globale, ils sont faits en faveur surtout des hommes. Il y a beaucoup de femmes entrepreneures, des femmes qui mènent des activités génératrices de revenu, qui ne bénéficient pas de soutiens financiers ou matériels. Si on essaie d’investir en leur faveur, en les appuyant, en finançant leurs activités génératrices de revenue et leurs entreprises, elles vont surement, contribuer au développement du pays. Dans la mesure où les Nations unies mêmes, ont prôné qu’aucun pays ne peut prétendre à un développement réel en leur sein sans l’implication des femmes. Si un soutien conséquent est fait en faveur des entreprises créées par les femmes, en faveur des initiatives économiques prises par les femmes, en ce qui concernent aussi les activités régénératrices de revenu des femmes, elles vont vraiment contribuer au développement des pays. En ce qui concerne la thématique nationale choisie par le Mali à savoir les femmes sur les scènes politique et publique : Défis et perspectives, je pense que les femmes ont vraiment un rôle prépondérant à jouer sur la scène politique et sur la scène publique. Pour vous rappeler la loi 052 appeler, la loi ‘’Oumou Bah’’, parce que c’était Oumou Bah qui était la ministre de la Promotion de la femme et de la famille à l’époque. Elle a vraiment soutenu cette loi, pour qu’on puisse accorder 30 % des postes nominatifs et électifs aux femmes compte tenu du rôle qu’elles jouent. Très généralement, quand vous prenez les partis politiques, les femmes sont très peu représentées à des postes décisionnels. J’ai dit décisionnel parce que parce que vous allez trouver qu’il y a beaucoup de partis politiques qui sont là mais qui ne sont dirigés que par des hommes. Vous prenez les postes nominatifs c’est-à-dire les portes à responsabilité. Vous allez voir que les femmes sont minoritairement représentées, également à des postes de responsabilités malgré l’adoption de cette loi 052. Il y a encore des cas de carence qui sont là. Cette loi 052, n’est pas du tout respectée. Cette absence de femme à des postes de responsabilité que ça soit dans les postes nominatifs ou électifs que ça soit dans les entreprises publiques ou privées vous allez voir que les femmes sont très faiblement représentées. À des postes de direction à des postes de responsabilités. Cette thématique nationale a vraiment été bien réfléchie et a été choisie par le gouvernement à travers le ministère de la Promotion de la famille et de l’enfant. Tout d’ailleurs, ne serait-ce que le mois dernier à lancer pour la représentativité des femmes à des postes nominatifs et d électifs. La cérémonie a été lancée au CICB par la ministre, le document s’appelait la feuille de route pour la représentativité de la femme sur les scènes politique et publique


Mali Tribune : Femme, conflits et insécurité. Qu’en est-il du Mali ?

Dr. F. F. : La situation sécuritaire que traverse le Mali actuellement est une crise multi dimensionnelle depuis 12 ans maintenant et dans cette crise multi dimensionnelle quand vous prenez les victimes, ce sont les femmes et les enfants qui sont doublement victimes

C’est elles qui payent le plus lourd tribut de cette insécurité. Un déplacement massif des populations, des femmes et des enfants. Dans ce lot de déplacement massif, les femmes sont vite les plus grosses victimes et elles sont exposées à des violences basées sur le genre, viols et séquestration. En plus des violences auxquelles, les femmes sont exposées à la crise sécuritaire il y a aussi un impact très négatif sur les activités génératrices de revenu chez les femmes dans le centre et dans le nord du pays. Beaucoup de femmes ont été obligées de surseoir à leurs activités génératrices de revenue et même les projets qui sont dirigés vers ces femmes pour leur développement, beaucoup de gens de ces projets ont été fermés. Les femmes ont vraiment payé la plus lourde tribu dans cette question d’insécurité.

Mali Tribune : Quel rôle peuvent-elles jouer dans le processus du retour et la sécurité ?

Dr. F. F. : Dans le processus de retour de la paix et de la sécurité les femmes peuvent jouer un rôle de médiateur car elles sont quelque part la clé pour le retour de la paix définitive dans le sens où ce sont, elles qui ont été le plus victimes. Lors des Assises de refondation, le DNI et de CVJR, plusieurs victimes ont été écoutées et la plupart sont des femmes. Des femmes qui ont été violées, des femmes harcelées sexuellement, des femmes qui ont été victimes de violences basées sur le genre dans sa généralité. Ce sont elles qui doivent pardonner dans la mesure où on leur demande pardon si elles pardonnent ça peut consolider la paix ça peut favoriser le retour de la paix. Et il a toujours été dit que la nuit porte conseil. Ce n’est pas la nuit qui porte conseil, mais c’est la femme. En tant que mère et en tant que conseillère de leur mari si les femmes sont impliquées dans le retour de la paix, elles peuvent vraiment être des apports pour essayer de faire comprendre à leur époux, que rien ne vaut la paix. Dans ce sens, elles peuvent vraiment jouer un rôle prépondérant dans le retour de la paix et la sécurité durable au Mali. Ce sont elles, les femmes qui sont les veuves des militaires aussi des hommes tués sur le théâtre d’opération.


Mali Tribune : En quoi le 8 mars pourrait-il servir pour la paix et la sécurité au Mali ?

Dr. F. F. : On peut se servir du 8 mars pour lancer un appel de paix et de pardon un appel de paix et un appel d’implication de toutes les femmes dans le processus de retour de la paix et de la sécurité. Quand les femmes du Mali de l’Ouest, du centre et du nord, vont s’impliquer sur la promotion de la paix et le retour de la sécurité, je pense que cette union pourra servir des repères aux hommes pour le retour de la paix.

Mali Tribune : Le Mali organise un dialogue inter Malien. Vous en êtes membre. Que pensez-vous, quel appel voudriez-vous lancer ?

Dr. F. F. : Le dialogue inter malien est un cadre idéal pour l’intégration des femmes. Un cadre vrai pour qu’on parle vrai. Un vrai cadre ou celui qui a offensé demandera pardon et celui qui est offensé pardonnera. Un vrai cadre pour qu’on apporte de nouveau. Pour cela, les femmes sont au début au milieu et à la fin de toute crise et de toute proposition de solution à une crise. Je dirais aux femmes maliennes surtout, que le 8 mars n’est pas fait pour du folklore seulement. Ce n’est pas pour qu’on porte seulement des beaux pagnes, pour seulement danser par-ci et par-là. Le 8 mars est une journée pour nous les femmes pour revendiquer le reste de nos droits pour montrer notre place dans le processus de développement des nations. Une journée de commémoration et de réflexion sur tout ce qui concerne la femme. Mon message à l’endroit de toutes les femmes, c’est qu’il ne faut pas qu’on baisse les bras. Il faut qu’on lutte pour nos droits et dans la légalité. Nous devons revendiquer nos droits et en plus les arracher.

Allons y arracher la place qu’il nous faut pour pouvoir contribuer au développement de nos nations.

Propos recueillis par

Koureichy Cissé

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