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Limogeage du Ministre de l’Agriculture et du PDG de la CMDT: Les dessous de l’Affaire
Publié le dimanche 21 juillet 2024  |  Info Matin
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C’est un décret du Président de la transition, le Colonel Assimi GOITA, lu pendant le journal de 20 heures de l’ORTM, qui annonce le limogeage du désormais ancien ministre de l’Agriculture, Lassine DEMBÉLÉ ; alors que le renvoi du PDG de la CDMT, le Dr Nango DEMBÉLÉ, a été décidé en conseil des ministres du mardi 16 juillet 2024. Les Maliens
ont appris ces deux limogeages sans grande surprise. Cela s’explique par les nombreuses plaintes
formulées par les paysans contre le PDG de la CMDT et le ministre de l’Agriculture. Mais tenez-vous bien, les raisons de ces limogeages se trouvent ailleurs.

Depuis le mardi 16 juillet, Daniel Siméon KÉLÉMA est le nouveau ministre de l’Agriculture et le nouveau
PDG de la CMDT est Mamadou Moustapha DIARRA. Daniel Siméon KELEMA, ancien Directeur national de l’Agriculture, ancien secrétaire général du ministère de l’Agriculture et récemment conseiller spécial du Président de la Transition et le Dr Mamadou Moustapha DIARRA, professeur de l’enseignement supérieur, ont la lourde tâche d’insuffler un nouveau souffle au monde rural.

Ce secteur pilier de l’économie malienne était de plus en plus gagné par le désespoir à cause du problème d’approvisionnement des paysans en engrais et le retard dans le payement
de certains cotoncultueurs.

Mais selon nos sources, le limogeage du ministre de l’Agriculture et du PDG de la CMDT n’est pas lié à la question des engrais encore moins au retard de payement des cotonculteurs. Il serait lié à une éventuelle enquête diligentée par le Président Assimi GOITA suite à un mort d’homme causé par le produit anti-jassidés dans la zone de Kita. Un pesticide pour traiter les champs contre les insectes ravageurs qui, lors de la campagne cotonnière 2021-2022, ont détruit de nombreux champs de coton déjouant ainsi les prévisions dans la zone ouest africaine.

Le Mali, à l’époque, a perdu sa place de premier, en dépit des efforts consentis par les autorités.
Décidé à mener la croisade contre ces espèces ravageuses de champs de coton, notre pays, à l’image des autres

Etats de la zone, a autorisé l’achat des produits contre ces insectes à travers un décret présidentiel comme à l’accoutumée. L’utilisation des produits anti jassidés, selon des confidences, s’est révélée dangereuse et serait à l’origine d’un mort à Kita. Une situation que le président du Conseil supérieur
de l’Agriculture, Assimi GOITA, voulant tirer au clair cette affaire avant prendre son décret autorisant l’achat de ces anti-jassidés pour la campagne cotonnière 2024-2025 a mis en place une commission d’enquête. Sa mission : sillonner toutes les zones cotonnières afin d’établir un rapport d’enquête.

Qu’est ce qui a fait
courir NANGO ?

Le pot aux roses a été découvert par la fuite de certaines informations qui étalent au grand jour des secrets bien entretenus contre l’essor de notre secteur agricole qui occupe plus de la moitié de la population. Celui qui est présenté comme le messie de la CMDT est loin de mener une gestion
transparente.

Selon nos sources, en prélude au déploiement de ladite commission d’enquête, le PDG de la CMDT remercié et certains cadres de la compagnie auraient tenté de manipuler les données sur le terrain en voulant dissimuler la réalité.

Nos confidences confessent que le chef production CMDT, Moro DIAKITE, a été l’homme de main du PDG Nango DEMBELE en faisant passer des messages aux différents administrateurs généraux de la CMDT de cacher la réalité aux enquêteurs.

Primo, il (M. DIAKITE) demande aux administrateurs de cacher tous les produits anti-jassidés. Au cas où ceux-ci seraient découvrent dans des magasins, le chef production indique aux administrateurs et aux magasiniers de répondre aux enquêteurs que ce sont des produits anti-jassidés de la campagne écoulée : des anciens stocks.

Ce qui sous-entend qu’ils ont anticipé l’achat de ce produit avant même la signature du décret par le Président de la transition. Donc une entente mafieuse.

Deuxièmement, la stratégie de l’équipe était de cacher les conséquences de l’utilisation de ces produits anti-jassidés sur la santé. Ainsi, le langage de communication à faire passer aux cotonculteurs était d’affirmer que ces produits n’avaient aucun effet néfaste et qu’ils n’ont eu aucun problème après leur utilisation. En clair, il s’agissait de convaincre les enquêteurs que les anti-jassidés ne sont pas nocifs
pour la santé.

Ainsi, le PDG serait accusé d’être l’instigateur d’une campagne de simulation de réalité sur des produits dont l’utilisation pourrait avoir des conséquences désastreuses.

Enfin, le chef production instruit, selon nos sources, aux responsables des filiales de préparer les paysans à mettre la pression sur les autorités en rapportant que les jassides commencent d’at-
taquer les champs et qu’il faut impérativement les produits très rapidement.

Donc, avec la pression du ministre de l’Agriculture pour que le Président Assimi GOITA signe le décret dérogatoire, l’on peut vite faire une jonction entre les deux limogeages. Le renvoi du ministre lui a été notifié juste après la réunion du Conseil des ministres du mardi. Lors de ce conseil des ministres, le ministre de l’Agriculture a même fait une communication.

Les résultats des enquêtes nous en diront davantage sur cette affaire. Mais, en attendant, la vigilance du Président de la transition est à saluer. L’on se rappelle également ce c’est suite à des investigations de Koulouba qu’a été découvert un réseau de fraude lors du concours de la fonction publique.

Après cette découverte, les auteurs ont été mis au cachot et le concours a été repris en renforçant davantage la transparence.

Affaire à suivre donc !

PAR MODIBO KONÉ
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