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Levée des mandats d’arrêt contre les rebelles : Les mensonges du gouvernement à propos de l’accord de Ouagadougou
Publié le lundi 21 octobre 2013  |  Le Prétoire


© aBamako.com par Dia
Cérémonie de remise des prisonniers MNLA par les autorités maliennes
Bamako le 02 Octobre 2013 à l`hôtel Kempinski. Le Gouvernement malien a procédé à la remise des prisonniers rebelles à la Minusma, cet après midi, dans le cadre des accords de Ouagadougou. La cérémonie a été présidée par le chef de la MINUSMA Bert Koenders.


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Notre pays, le Mali continue d’être une République girouette, qui virevolte selon la direction du vent, sans se soucier du lendemain. Le voilà qui renoue avec ses vieilles habitudes. En effet, concernant l’histoire de la levée des mandats d’arrêt contre les rebelles, l’Etat prouve à ses fils qu’il n’est pas prêt de rompre avec les compromissions et mensonges, qui l’ont conduit à son effondrement.

La levée des mandats d’arrêt contre 26 présumés auteurs ou complices de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Nord est considérée comme une véritable injustice et impunité au profit de gens qui, lors de plusieurs rébellions, ont tué et commis des horreurs.

Le samedi 12 octobre dernier, Me Mohamed Ali Bathily, ministre de la justice et garde des sceaux, a annoncé la levée prochaine des mandats d’arrêt visant certaines personnes soupçonnées d’avoir pris activement part dans les crimes et exactions commis dans les villes du Nord. Cette décision du gouvernement malien a fortement surpris la majorité des Maliens, qui pensaient que rendre justice allait être la première préoccupation du Mali qui vient de renaitre.

Selon le ministre de la justice ( ?), la levée de ces mandats d’arrêt est une prescription de l’accord préliminaire signé à Ouagadougou, le 18 juin dernier, entre le gouvernement par intérim et des groupes rebelles terroristes, sous l’égide et la pression d’une certaine communauté internationale. « Nous avons donc l’obligation, par respect pour la souveraineté de notre pays, la parole de notre pays, de mettre en œuvre cet accord. Et pour mettre en œuvre cet accord qui a décidé non seulement des mises en libertés mais aussi de la levée des mandats d’arrêts. Donc, pour les mettre en œuvre, forcément on va solliciter l’institution judiciaire. Je pense que la justice fait partie de l’Etat. Et c’est l’Etat qui a souscrit aux accords de Ouaga », nous confie-t-il dans une interview


Cette affirmation fait suite aux déclarations de son Premier Ministre, Oumar Tatam Ly, allant dans le même sens de la justification de décisions jugées comme étant des primes à l’impunité et à la rébellion. Parce que les Maliens, en juin dernier, ne se rappellent pas avoir vu ou entendu mention de la levée de poursuites contres de présumés criminels de guerre et contre l’humanité. Pourtant à l’époque, tout le monde a été largement informé du contenu de l’Accord préliminaire. Alors, à moins qu’un chapitre ou un paragraphe n’ait été escamoté avant que le document soit rendu public, on peut conclure que quelque part les autorités prennent des libertés avec le peuple malien et la communauté internationale.


Même si en son article 18, l’Accord stipule que « Les parties conviennent de la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide, les crimes de violence sexuelle et les autres violations graves du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire sur tout le territoire du Mali. Les parties s’engagent à libérer les personnes détenues du fait du conflit armé dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu », cela ne dédouane pas les autorités. D’autant plus que suite à la levée de boucliers, elles ont eu tôt fait de dire que ceux qui seront reconnus coupables de crimes ne seront pas absouts. Mais doit-on relâcher dans la nature des gens qui ont été appréhendés sur le théâtre des opérations, les armes à la main, sans aucune enquête approfondie ?


Revenons un peu sur le contenu de cet accord du 18 juin. L’article 6 précise que : « le désarmement est accepté par tous et que la première étape est le cantonnement des éléments des groupes armés » ; l’article 11 dit que « les groupes armés s’engagent sans délai au cantonnement de leurs éléments sous la supervision de la Misma/Minusma et précise le déploiement progressif des forces de défense et de sécurité dans la région de Kidal » Présentement l’armée malienne est-elle déployée a Kidal ? Non, c’est plutôt elle qui est cantonnée au camp de Kidal.


Jamais on n’établit une République solide sur les bases de l’impunité. Les Républiques qui, dans les temps passés, se sont maintenues et agrandies ont toujours eu pour base deux fondements principaux à savoir la justice et une bonne défense, pour châtier les criminels.

Concrètement, il nous semble que le gouvernement du mandat ignore le sens d’un mandat d’arrêt. Un mandat n’est pas un vulgaire décret. Il engage le pays au plan international. Que les autorités prennent leurs aises avec la Constitution du Mali soit, mais de là à badiner avec la justice, il y a foutaise et défiance vis à vis du peuple. Le pire c’est que ce choix de l’impunité vient pendant que le gouvernement et ses partenaires sont incapables ou ne veulent pas cantonner les rebelles.
Rokia DIABATE

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