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Règlement de compte à Kati : Col Youssouf Traoré, introuvable
Publié le mardi 22 octobre 2013  |  Le Tjikan




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« Le pouvoir rend ivre », cette réflexion du regretté pr Mamadou Lamine Traoré cadre parfaitement avec l’histoire de l’éphémère République de Kati, qui s’est vite émoussé devant le petit vent qui n’a fait que plier simplement le roseau sans le casser, après une courte période de lune de miel. Le délice du pouvoir a depuis laissé place à la chasse aux opposants

Cl Youssouf Traoré, ex-membre du CNRDRE
Cl Youssouf Traoré, ex-membre du CNRDRE
Au lendemain des événements du 30 septembre dernier, votre journal préféré a été le premier à annoncer la disparition de plusieurs militaires à la suite des affrontements entre les deux camps antagoniques. Les faits nous donnent raison. A en croire, des sources dignes de foi : le colonel Youssouf Coulibaly, un des hommes forts du putsch du 22 mars 2012 serait porté disparu. Cela, depuis le matin du 30 septembre. Toutes les pistes d’enquête ont été examinées. Mais, sans succès.

Les dernières nouvelles, qui nous sont parvenues au moment où nous mettions sous presse, révèlent que son corps sans vie aurait été retrouvé quelque part à Kati. L’information, qui circule encore sous les manteaux, n’a pu être confirmée par nos principales sources du renseignement. Toutefois, si elle est confirmée, cette mort portera à cinq ou six selon nos interlocuteurs. Car, après les corps de l’adjudant-chef Dramane Cissoko, du sergent-chef Gandakoye et du soldat Salif Maïga dit Rougeau, deux autres corps auraient été découvert à Kati. L’identité de ces deux sont encore tenues secrètes.

Donc, si le corps du colonel ne figure pas sur cette liste, c’est qu’il portera le nombre de victimes à six.


Qui sont les auteurs de ces actes crapulés ?
Les informations contradictoires remontent au général corps d’arme, Amadou Haya Sanogo. Les sources, proches des services renseignement, rapportent que Youssouf Traoré aurait été appelé par le général. C’était aux premières heures du soulèvement. Il l’aurait appelé pour servir de facilitateur afin de calmer les esprits aux soldats et sous-officiers de l’ex-junte, qui étaient très remontés contre lui. Du fait de son comportement exubérant et de plus en plus agaçant et insupportable pour les éléments depuis sa promotion au grade de général quatre étoiles. Le dernier en date, selon ses détrateurs serait le don offert au joueur de « Dossogoni », Sékoubani. La donation comprenait une grosse voiture de type « V 8 » plus de la liquidité, estimée à environ un million, pour servir de prix de carburant. Youssouf aurait donc été transporté à Kati à bord d’un véhicule conduit par un certain Gandakoye, un sergent chef de l’armée de terre, proche du général. Depuis lors, sa famille est sans nouvelle de lui.

Que reproche t-on au colonel ?
Les informations, les plus rependues faisant office de version officielle, lui prête de s’être rendue à la hiérarchie militaire à l’Etat major général des armées. D’où il aurait été transféré dans une cellule de la Sécurité d’Etat en compagnie de son co-auteur putschiste, le capitaine Amadou Konaré. Mais, selon des sources dignes de foi, le colonel serait en réalité porté disparu depuis le premier jour des événements.

A en croire nos interlocuteurs, au retour du président de la République de son périple américain et français, une longue liste de suspects, aurait été communiqué à la Cellule anti-terroriste de la Sécurité d’Etat par les plus Autorités du pays, le soir du 3 octobre. En tête de celle-ci se trouve le nom du colonel, suivi de celui du capitaine Konaré. Les deux hommes sont indexés par le général Amadou Haya Sanogo et les Pouvoirs publics comme les principaux instigateurs du soulèvement des hommes.

Les éléments de la Cellule mis à leur trousse se seraient rendus à son domicile, dans la même nuit aux environs de trois heures du matin. Sa femme, très soucieuse du sort réservé à son mari, répondit aux enquêteurs, qu’elle est sans nouvelle de lui depuis le lundi 30 septembre, dans la matinée.

Selon ses explications, depuis qu’il s’est embarqué dans un véhicule avec Gandakoye pour répondre à l’appel du général, il n’a plus signe de vie. Perplexes, les enquêteurs lui auraient laissé un message à sa femme. Dans le libellé du message, il lui est demandé de se rendre l’autorité la plus proche dès réception du message pour simplement sauver sa tête. Sinon, il risque sa vie, s’il n’obtempère pas. Et pour cause, ceux-ci avaient eu vent d’une menace de mort qui pesait sur lui, au cas où il aurait tenté de s’échapper.

Après le domicile de Youssouf, les enquêteurs ont mis le cap sur celui de Konaré. Faute de le voir de visu, après avoir parcouru toutes ces cachettes, c’est finalement auprès de son père, que l’ultime commission a été faite. La même instruction était valable pour lui. Sinon, tout comme le colonel, il risquait lui aussi sa peau. Heureusement, qu’ils ont frappé à la bonne adresse. Au petit matin du lendemain, il s’est présenté à la hiérarchie à l’Etat major. Quant à Youssouf Traoré, il manquerait jusque-là à l’appel. Et, tous les efforts pour y mettre la main dessus sont restés vains, selon nos sources.

Outre le capitaine Konaré, tous les autres acteurs des événements se sont rendus à la suite de l’opération « Sanya ». Ils ont été mis à la disposition du tribunal militaire, mais gardé à la gendarmerie du Camp I. A ce jour les gendarmes sont à pied d’œuvre pour établir les faits en attendant que le tribunal ne statue sur le dossier. Selon nos sources, le général Sanogo aurait même fait un tour au Camp I pour livrer sa part de version des faits.

En attendant la manifestation de la vérité, le témoignage collecté par les services de renseignement auprès de la femme du colonel fait de lui le premier suspect dans la disparition présumée de son mari.

Dans ses explications, selon nos sources, après de longues heures d’attente et d’angoisse, elle décida alors de se transporter au camp Soundiata à Kati à la cherche son mari. Faute de le voir de visu, elle aurait tenté de rentrer en contact avec son patron. Mais, elle aurait reçu par une fin de non recevoir auprès de ses proches. A en croire nos sources, toutes les pistes (les anciennes fréquentations et autres cachettes habituelles ou non) ont été passées aux peignes fins sans succès.

Mêmes ses parents se contenteraient de la version populaire. Selon laquelle, il est gardé au frais au fonds d’une cellule de la Sécurité d’Etat.


Le lieutenant-colonel déserteur avant le putsch, mais réhabilité par dans la foulée des événements, il devient colonel plein plus tard. Acteur de premières heures du putsch, Youssouf Traoré en savait peut-être trop sur les nombreuses pages sombres de l’histoire du coup d’état du 22 mars 2012. Est-ce pour cela qu’on lui a fermé avec ses secrets et pour toujours ? L’avenir nous en dira plus tard. Mais, en attendant, cette hypothèse ne peut être écartée des pistes d’enquêtes. En tous les cas, si le colonel s’est éteint à jamais, il portera le nombre de victime à six à ce jour. Et, le feuilleton continue probablement. Et pour cause, l’homme qui est venu le chercher à son domicile et qui est sensé être proche du général Sanogo a lui aussi été retrouvé mort sur la route de Ségou, il y a environ une dizaine de jours.

Selon certaines indiscrétions, qu’il aurait été aperçu pour la dernière fois au domicile du général en compagnie d’autres éléments. Ils y étaient allés pour discuter avec le général afin de trouver un terrain d’entente. Mais, malheureusement les choses auraient semble t-il mal tourné. Leur esprit de négociateur l’aurait été fatal.

Faut-il rappeler que les parents de certaines victimes de cette expédition punitive, notamment le jeune soldat Salif Maïga, dit « Rougeau », ont publiquement indexé le général Sanogo sur les antennes de certaines radios privées de la place, comme le principal instigateur de la mort de leur proche.

A en croire nos sources, celui qui est allé chercher Salif Maïga, dit « Rougeau » dans un maquis à Kati la veille de son assassinat, serait un de ses fidèles proches. Il appartient donc aux Autorités de tirer toutes ces affaires au clair pour mettre fin à cette longue série d’exécutions sommaires, qui a émaillée toute la période de la transition.
Mohamed A. Diakité

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