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L’Essor N° 17540 du 22/10/2013

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Mali-Banque mondiale/FMI : les perspectives s’annoncent bonnes
Publié le mercredi 23 octobre 2013  |  L’Essor


© Autre presse
Ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko


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Dans un entretien accordé à l’Essor de retour de Washington où elle vient de participer aux Assemblées annuelles de la BM et du FMI, le ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, fait le bilan de sa mission

Le ministre a d’abord expliqué que les assemblées annuelles des institutions de Bretton Wood sont des réunions statutaires de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, au cours desquelles les pays échangent sur les grandes orientations de l’économie mondiale et sur l’évolution de l’économie de certains pays. Deux grandes questions, selon elle, étaient au menu des assises de cette année. D’abord, la restructuration de la BM en vue de la rendre plus efficace. Et ensuite l’approbation des rapports de la BM et du FMI. Par ailleurs, un mémorandum relatif aux pays africains a été remis au président de la BM et à la directrice générale du Fonds, a souligné le ministre.

Ce mémorandum exhorte les institutions à être plus à l’écoute de nos pays par rapport à la façon d’aborder les questions de développement. Le mémorandum se penche particulièrement sur la question du plafonnement de la dette dans nos pays. En fait, de plus en plus, on constate des discussions au niveau des structures internationales sur le plafond de la dette en Afrique. C’est ainsi que les partenaires suggèrent de rabaisser ce plafond à 40 ou 50% afin que les pays ne s’endettent pas trop.

« Nous pensons que les pays les moins développés ont besoin de financer leurs économies. Et pour cela, il faut que nous nous endettons, mais de façon raisonnable. Au niveau de la zone franc, le niveau du plafonnement de la dette est de 70%. Mais aucun Etat n’est en fait au-dessus de 50%. Cela veut dire que les Etats sont regardants par rapport à l’endettement et s’engagent en tenant compte de leurs capacités propres. Nous souhaitons que la question soit examinée en tenant également compte de la situation des pays comme les nôtres, qui n’ont pas de ressources propres et pérennes. Pour nous, il appartient à chaque Etat de discuter de sa politique d’endettement et de le faire au rythme qui lui semble convenable, en toute responsabilité et selon ses réalités. Nous sommes très conscients de l’importance du problème d’endettement, mais il n’y a pas de financement de l’économie sans recours au marché financier », a indiqué Mme Bouaré.

DECAISSER RAPIDEMENT - Outre le plafonnement de la dette, le mémorandum aborde, entre autres, les questions sécuritaires à la lisière du Sahel ainsi que les problèmes de population.

Il faut aussi noter qu’en marge des assemblées, la question du Sahel a été examinée par la CEDEAO et la BM. Par ailleurs, une importante rencontre a réuni tous les chargés de projet et la BM en vue d’améliorer les interventions de cette dernière. A cet égard, l’accord additionnel pour le Projet régional de productivité agricole a été signé. Le dossier du Mali avait été recalé l’année dernière à cause de la crise, a indiqué Mme Bouaré. Quant au projet Filets sociaux d’un montant de 70 millions de dollars, initié pendant la crise et dont la mise en œuvre concernait uniquement le Sud de notre pays (à cause des problèmes de sécurité), les deux parties ont convenu de l’étendre aux régions du Nord. Ce projet concerne des transferts monétaires en faveur des familles les plus vulnérables et a pour but d’aider ces dernières à subvenir à leurs besoins les plus immédiats. L’enjeu est d’arriver à décaisser rapidement pour pouvoir demander des ressources supplémentaires en raison de l’étendue du territoire, a expliqué le ministre.

Les discussions ont aussi porté sur un autre projet très avancé en préparation pour le Nord à hauteur de 100 millions de dollars. Le Mali a aussi profité de la mission pour anticiper sur la préparation de l’appui budgétaire 2014 de la BM d’un montant de 50 millions de dollars.

Avec le Fonds, dans le cadre de la Facilité élargie de crédit, quelques points ont été finalisés au terme du récent séjour dans notre pays de la mission du Fonds. La délégation malienne a discuté de la question de l’élargissement de l’assiette fiscale dont l’objectif est de rendre les services fiscaux plus efficaces. Surtout que cette année, la Direction générale des impôts est en retard par rapport à ses prévisions de recettes, a fait remarquer le responsable des Finances. Cette situation est liée à plusieurs facteurs et le FMI envisage d’ailleurs d’envoyer une mission d’assistance technique au Mali afin d’examiner le cadre institutionnel de la direction des Impôts et d’aider à l’identification des contribuables pour un recouvrement plus efficace. « Nous pensons qu’il est possible d’élargir l’assiette fiscale et de l’améliorer sans toucher nécessairement au taux d’imposition. Notre taux de pression global qui est d’environ 14% pourra ainsi plus s’approcher de celui de l’UEMOA qui est de 17% », a dit le ministre

UNE APPROCHE GRADUELLE - Autre grand sujet abordé : le compte unique du Trésor. Il s’agit, selon le ministre, de faire en sorte que l’argent que le gouvernement détient au niveau des banques commerciales vienne au niveau de la BCEAO pour que l’Etat puisse mieux suivre la gestion de ces fonds. Mais une telle mesure peut engendrer des difficultés pour certaines banques qui vivent de ces dépôts. Pour cette raison, il a été proposé d’actualiser l’étude sur la viabilité des banques pour mieux cerner l’impact réel de la mesure de transfert sur les établissements vulnérables. L’étude préliminaire avait montré, selon le ministre, que trois banques se retrouveraient en difficulté si les ressources publiques qui y sont domiciliées étaient ramenées à la BCEAO.

La nouvelle étude sera réalisée en collaboration avec la BCEAO pour identifier réellement les banques qui auront des difficultés afin de les accompagner. Dans ce processus, une approche graduelle sera adoptée pour ne pas causer de problèmes aux établissements exposés, a laissé entendre Mme Bouaré. Dans les zones où la BCEAO n’a pas d’agence comme Kayes et les régions du Nord, il s’agira de trouver une convention entre la BCEAO et les banques primaires pour que l’institution sous-régionale puisse laisser quelques ressources au niveau de ces banques.

Le ministre a estimé que la mission qu’elle a conduite a atteint ses objectifs. Entre autres, la délégation a échangé avec les travailleusrs de l’ambassade du Mali à Washington pour les mettre à un bon niveau d’information par rapport à l’action gouvernementale.

F. MAÏGA

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