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Accord préliminaire de Ouagadougou : A quand une véritable application ?
Publié le jeudi 31 octobre 2013  |  Le Prétoire


© Autre presse par de
Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso et Afrique de l`Ouest le médiateur de la crise Mali


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Les élections législatives se profilent à l’horizon et, de nouveau, tous les yeux sont rivés au calendrier électoral, le 24 novembre étant prévu pour le premier tour, avec ces questions devenues récurrentes : ces législatives se tiendront-elles sur tout le territoire national ? Tous les électeurs pourraient-ils aller voter librement et en toute sécurité ? Le doute est permis au regard de ce qui s’est passé lors de la présidentielle.

A l’annonce de la tenue de l’élection présidentielle, le 28 juillet passé, vingt-huit candidats avaient fait valoir leur prétention à la magistrature suprême, conditionnant cependant leur participation à la libération totale de tout le territoire national. Quelques jours avant la tenue du scrutin, un seul de ces candidats a pris son courage à deux mains pour refuser de cautionner la mascarade. Il s’agit de Tiébilé Dramé, président du Parti pour la renaissance nationale (Parena) pour qui toutes les conditions n’étaient pas réunies pour une élection irréprochable. Deux de ces conditions étaient, et demeurent toujours, le cantonnement puis le désarmement des groupes armés opérant dans le nord et le redéploiement de l’armée et de l’administration dans tout le septentrion. Ces actions devaient se faire, conformément à l’ «Accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali », signé à Ouagadougou le 18 juin 2013 par le gouvernement malien, le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua), le médiateur de la Cedeao dans la crise malienne, Blaise Compaoré, président du Faso, et le médiateur associé, Goodluck Ebele Jonathan, chef de l’Etat nigérian, devant le haut représentant de l’Union africaine, Pierre Buyoya, le représentant de l’Organisation de la Coopération Islamique, Yipène Djibrill Bassolé, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Bert Koenders, et le représentant spécial de l’Union européenne, Michel Reveyrand de Menthon. En présence de l’initiateur de l’Accord, Tiébilé Dramé, conseiller spécial du président de la transition. La qualité des signataires et des témoins ont fait dire à beaucoup d’observateurs que le Mali allait enfin sortir de l’ornière.


Le vin tiré, il faut le boire
Il faut noter toutefois que l’Accord de Ouagadougou n’a pas rencontré l’adhésion escomptée au sein de la classe politique et de la société civile ; il a largement fait l’objet des critiques les plus virulentes, y compris dans ces colonnes où on ne comprenait pas que le gouvernement a accepté de signer certaines dispositions.


Cependant, puisque le vin était tiré, il fallait le boire, et vu la qualité des signataires et des témoins, il fallait aussi ingurgiter la lie. Surtout que dans d’autres dispositions, l’Accord permettait d’avancer. Si sa simple signature a permis de faire l’économie d’une guerre, son application aurait permis d’éviter au Mali de se retrouver dans cette situation de grand humilié, nargué par des bandits armés jusque sur son territoire dont il réclame en vain l’intégrité et la souveraineté.


Parce que plus de quatre mois après sa signature, cet Accord est encore en souffrance d’application. Personne n’a joué et ne semble vouloir jouer le jeu. Tous ont oublié leurs engagements et promesses. L’Accord de Ouagadougou n’est appliqué ni dans son esprit ni dans sa lettre.


Après le 18 juin, tous ses signataires n’étaient obnubilés que par l’élection présidentielle censée doter le pays d’une institution représentative et crédible. Mais une fois élu avec un quasi-plébiscite, ce président peine encore à faire appliquer l’Accord, notamment en sa disposition concernant le redéploiement de l’armée et de l’administration dans la région de Kidal. La tenue de cette élection n’était-elle pas en réalité le seul but de la signature de cet accord ? Y a-t-il seulement eu, chez les uns et les autres, une réelle volonté de l’appliquer ?


A part son initiateur, qu’on aurait contraint d’accepter le « job », tout le monde a finassé.


Fioritures et faux-semblants
Les autorités de la transition voulaient sortir par la grande porte en signant un traité de paix avec un ennemi sous haute protection. Les rebelles ont profité de cette table ronde pour revenir dans la partie mais surtout pour revenir dans le nord du Mali d’où ils avaient été chassés par leurs ex-alliés islamistes. Les Français et le reste de la communauté internationale ont favorisé cette « réinsertion », n’ayant jamais perdu de vue que les Touareg étaient toujours de connivence avec les groupes terroristes et que donc ils pouvaient les aider à récupérer leurs otages.


Le nouveau gouvernement malien, dont une promesse de campagne était la paix et la sécurité, ont préféré bouder l’Accord de Ouagadougou pour amorcer le dialogue, directement, avec les chefs locaux de communauté et de tribu, des leaders d’opinion, des réfugiés. Pourtant, une des dispositions de l’Accord du 18 juin était justement d’organiser au plus tôt un forum des communautés du nord, beaucoup plus facile à mettre en route que des rencontres clandestines avec des représentants communautaires qui ont, par le passé, montré leurs limites à œuvrer véritablement pour la paix, la sécurité et le développement dans leurs propres terroirs.


Le parti présidentiel a même trouvé plus : lever les poursuites judiciaires contre de présumés criminels afin de permettre à ceux-ci de se présenter aux législatives sous les couleurs du RPM.
Pendant ce temps, Tiébilé Dramé est écarté du suivi de l’application de l’Accord qu’il a initié. Son intransigeance et sa rigueur dans la gestion d’un dossier aussi sensible ne seraient pas du goût de tout le monde, un monde habitué aux fioritures et faux-semblants.


Comme ce gouverneur de région, qui squatte présentement les locaux de la mairie parce que son palais est réquisitionné par les rebelles terroristes, qui avait été exhibé à la télévision nationale pour dire que tout allait bien.


Oui ! tout ira bien, tant qu’on aura un président pathétique qui sait attendrir son monde en pleurnichant au lieu d’agir.
Cheick Tandina

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