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La France s’apprête à renforcer sa présence dans le nord du Mali
Publié le lundi 4 novembre 2013  |  AFP


© Autre presse par DR
Mali: arrivée des premiers soldats britanniques


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PARIS - La France s’apprête à renforcer sa présence militaire dans le nord du Mali après l’assassinat de deux journalistes français dans cette vaste zone qui reste hors de contrôle des autorités maliennes, à quelques jours des élections législatives dans le pays.

"Il va falloir amplifier de façon très déterminée les effectifs sur le terrain et pas seulement de l’armée française", analyse Pascal Le Pautremat, spécialiste des questions de défense, pour qui "il ne s’agit pas tant de gonfler les effectifs que de retarder le retrait annoncé" des soldats français.

En clair, maintenir plus d’un millier d’hommes au-delà du mois de janvier, pour une durée qui reste à déterminer. La force française devait jusqu’ici être maintenue à 2.500 hommes jusqu’à
fin 2013 et la fin du cycle des législatives maliennes, avant d’être ramenée à un millier fin janvier.

Dès samedi, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, avait indiqué que la sécurisation de la zone de Kidal devait être "accrue". Une volonté réaffirmée lundi par Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, pour qui "il va sans doute falloir renforcer encore" la présence française dans le pays.

Il s’agit pour Paris de rendre cette présence "plus visible", sans gonfler nécessairement les effectifs de l’opération Serval. Avec un peu moins de 3.000 hommes actuellement au Mali, les forces françaises sont surtout présentes à Bamako et dans la région de Gao, à un
millier de km au nord-est de la capitale. A Kidal, le bastion touareg à l’extrême nord du pays où les deux journalistes de RFI ont été tués samedi, environ 200 militaires français sont stationnés à l’aéroport.

"On peut prendre des mesures qui ne se traduisent pas forcément par un renforcement en nombre", souligne-t-on de source militaire. Les 200 hommes déployés à Kidal sont très mobiles et multiplient depuis des mois les opérations de "contrôle de zone" en ville et à l’extérieur pour empêcher la reconstitution des groupes jihadistes, précise-t-on. Le détachement a été
relevé le 8 octobre par des hommes du dispositif Epervier venus du Tchad.

La mort des deux journalistes a cependant montré l’incapacité des forces présentes dans la région - soldats français, armée malienne et force de l’ONUau Mali - à contrôler la zone, et bouscule le calendrier de retrait français.

Agir dans la durée

L’approche des élections, dont le premier tour est fixé au 24 novembre, contraint la France à agir vite si elle veut assurer la sécurité du scrutin. Paris fait en effet de la tenue des législatives une priorité absolue pour la stabilité du Mali. Priorité réaffirmée samedi, par François Hollande et le président malien Ibrahim Boubakar Keita.

La semaine dernière, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, avait évoqué lui-même le maintien d’un millier d’hommes après janvier "pour une durée plus longue", sans plus de précision. Au-delà des seuls effectifs français, les spécialistes militaires soulignent la faiblesse de la force des Nations-Unies au Mali (Minusma), censée prendre le relai des Français, qui peine à monter en puissance.

Alors que l’objectif est de porter la Minusma, formée principalement de contingents africains, à 12.000 hommes fin 2013, elle plafonne actuellement à 6.300 soldats. Elle est surtout dramatiquement sous-équipée en moyens lourds, véhicules blindés, hélicoptères, et dépend largement du soutien des forces françaises.

Même constat pour l’armée malienne, qui n’est pas équipée des moyensnécessaires pour jouer pleinement son rôle, en particulier dans la région de Kidal. Un départ précipité des Français laisserait le champ libre aux groupes jihadistes qui conservent une forte capacité de nuisance dans l’extrême nord du Mali.

"On a oublié que ramener la sécurité dans une zone aussi vaste que le nord Mali implique un investissement humain sur la durée et une vision politique sur le moyen et le long terme", estime Pascal Le Pautremat.

Pour le général Vincent Desportes, ancien patron de l’Ecole de guerre, après les succès de l’opération Serval, l’instabilité dans le nord du Mali témoigne des difficultés des armées françaises à agir dans la durée, faute d’effectifs et de moyens suffisants.
dch/jba/phc

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