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Kidal, ville (presque) ouverte
Publié le mercredi 6 novembre 2013  |  Jeune Afrique


© Autre presse par Dr
Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali


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Le rapt et l'assassinat de deux journalistes de RFI, le 2 novembre, révèle l'insécurité grandissante à Kidal malgré la présence d'une importante force militaire française, malienne et onusienne (Minusma). La conséquence d'un accord de Ouagadougou signé à la hâte ?
Depuis le déclenchement de l'opération Serval qui a chassé les jihadistes liés à Al-Qaïda du nord du Mali au début de l'année, Kidal a été secouée par au moins trois attentats kamikaze ou à la voiture piégée entre février et juin, causant la mort de plusieurs civils et d'au moins trois soldats tchadiens. Des attentats qui ont, pour la plupart, été revendiqués par le Mujao. Les enquêtes menées n'ont permis de faire aucune arrestation. Une impunité qui a pu favoriser la tentation d'un rapt d'Occidentaux dans l'enceinte de la ville, comme celui qui a été fatal aux envoyés spéciaux de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le 2 novembre.

Autre élément, encore plus déterminant pour inciter des terroristes à passer à l'acte : la facilité de circuler et de se procurer des armes. "Les entrées de Kidal sont loin d'être toutes contrôlées par les soldats de la Minusma qui n'a installé que cinq barrages autour de la ville. On peut les contourner par l'Oued, entre les check-points de Tin-Essako et Ménaka. Il y a aussi un passage entre ceux de Tessalit et d'Abeibara", précise un élu local. Et contrairement aux autres villes du nord du Mali, Kidal est la seule à ne pas avoir été fouillée maison par maison dans le but de collecter les armes appartenant à des groupes armés ou à des particuliers. "À peu près n'importe qui peut entrer en profitant de ses relations de famille avec un membre du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ou du Haut Conseil de l'Unité de l'Azawad (HCUA), puis s'armer à l'intérieur de la ville", confirme une source sécuritaire malienne dans la ville de Kidal.
Manque d'expérience
En outre, ceux qui doivent assurer la sécurité de la ville ne sont pas forcément bien préparés. Après les accords de Ouagadougou, le 18 juin dernier, entre les rebelles touaregs et le gouvernement malien, la sécurité de la région de Kidal (260 000 km²) a été confiée aux contingents sénégalais, togolais, béninois et guinéen de la Minusma. Au nombre de 550 Casques bleus, dont 114 policiers, la force onusienne est confrontée à de nombreux problèmes, au premier rang desquels la faiblesse des moyens et le manque d'expérience de ses soldats, qui viennent de pays non sahéliens ou peu impliqués dans la lutte contre le terrorisme.
Liés par les accords de Ouagadougou, quelque 200 soldats maliens sont quant à eux à l'intérieur du camp militaire de la ville et n'ont pas le droit de patrouiller dans les rues pour ne pas créer des tensions avec les populations touarègues. Parallèlement, les combattants du MNLA et le HCUA sont censés avoir déposer les armes dans les sites des cantonnements prévus à l'intérieur de Kidal. Conséquence : ceux qui connaissent parfaitement le terrain et ceux qui sont censés avoir l'autorité de l'État sont mis à l'écart de la sécurisation de la ville.
Dernier élément qui peut expliquer la dangerosité de Kidal : comme sur les autres théâtres d'opérations (du Mali ou en Afghanistan), les forces françaises sont basées dans un camp militaire à l'extérieur de la ville. Serval mène rarement des patrouilles dans Kidal et s'occupe essentiellement de la surveillance aérienne ou encore de l'appui aux forces de la Minusma ou à celles de l'armée malienne en cas de besoin. Mais depuis le meurtre des deux journaliste de RFI, "instruction a été donné que 150 militaires partent du sud du Mali pour se rendre à Kidal, ce qui a été fait hier soir", a déclaré, le 4 novembre, le ministre français des affaires étrangère, Laurent Fabius.

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