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Nouvel Horizon N° 4510 du 6/11/2013

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M. Sadou H. Diallo, maire de Gao : « Sous l’œil vigilant des forces armées et de sécurité, on ne peut pas brûler la maison du maire et du gouverneur »
Publié le mercredi 6 novembre 2013  |  Nouvel Horizon




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Mécontent de la présence du maire de Gao, M. Sadou H. Diallo, aux assises nationales sur le nord, tenues les 1er, 2 et 3 novembre 2013 à Bamako, afin de trouver les voies et moyens de sortie de crise, la population de cette ville de Gao a, lors d’une grande manifestation de protestation, brûlé la maison et les véhicules du maire, dans la matinée du vendredi 1er novembre courant. Pour mieux comprendre la présence de M. Sadou H. Diallo aux assises sur le nord et les raisons qui ont poussé la population à brûler sa maison et ses véhicules, nous avons rencontré l’édile de Gao.

Le maire de Gao, M. Diallo, a expliqué qu’il a été informé seulement à la veille des ces assises à 14 heures pour y participer. Selon lui, il était venu à ces assises nationales sur le nord pour se plaindre et dénoncer. Aux dires du maire de Gao, la population du nord a besoin de paix, construite sur des bases solides. Il est convaincu que ce ne sont pas les autorités qui font la paix, mais plutôt la population elle-même.


« On a pas eu à travailler sérieusement à la base, pour remonter au sommet. J’étais venu pour dénoncer cela. Mais malheureusement ma population n’a pas compris mon déplacement sur Bamako. Je venais pour dénoncer ces assises. J’ai été victime, car ma maison et mes véhicules ont été brûlés. Cela, parce qu’il y’a l’absence de l’État. Dans une veille, on ne peut pas avoir la police, la gendarmerie, la garde, les forces armées et de sécurité et qu’on brûle la maison et les véhicules du maire sous l’œil vigilant des militaires. Je suis désolé et je décrie l’absence de l’État au nord. Il faut que l’Etat soit présent au nord. Les marcheurs ont saccagé chez moi, croyant que j’étais venu représenter et parler à leur place », a précisé Monsieur le maire.


M. Sadou H Diallo, maire de Gao, poursuit en ces termes : « je n’étais pas venu les représenter. J’étais venu pour dénoncer, pour dire que le travail n’a pas été fait à la base. On a besoin de la paix mais il faut concerter la base. Je n’ai pas été compris par ma population. Une chose est sûre, il y a une base politique dessous. J’ai perdu plus de 2 milliards de Fcfa dans cette crise. Je n’ai pas été découragé, je continue à me battre pour le peuple. Je suis l’un des maires à reconstruire ma mairie et me mettre à la disposition de mon peuple. Je pardonne cette population qui ignore mes vraies intentions ».


M. Diallo a profité de cette occasion pour demander aux autorités de tout faire pour instaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national. « Sous l’œil vigilant des forces armées et de sécurité, on ne peut pas brûler la maison du maire et du gouverneur.

J’étais venu dénoncer pour dire aux autorités qu’on a besoin de parler avec la population à la base avant de monter au sommet. La paix se construit sur des bases réelles. C’est la population qui a été victime, fragilisée, torpillée, endommagée, qui doit parler de la paix. Et, comment elle veut faire cette paix ? On doit s’adresser à elle et la laisser s’exprimer. Mais personne ne s’est adressée à cette population avant ces assises nationales sur le nord. A mon avis, cette paix devait se construire depuis la base. Je dénonce cela. Les assises doivent commencer à la base et remonter au sommet. Les assises sur la décentralisation devraient se tenir après les assises nationales sur le nord. Ils ont mis la charrue avant les bœufs. Cela veut dire qu’il y’a problème quelque part », a ajouté notre interlocuteur.

Tougouna A. TRAORÉ

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