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Guerre de leadership en vue du statut particulier de Kidal : Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont payé de leur vie
Publié le jeudi 7 novembre 2013  |  Le Scorpion


© Autre presse par DR
Ghislaine Dupont, journaliste française, envoyé spécial de RFI tuée près de Kidal


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Malheureusement, l’irréparable est arrivé avec l’enlèvement puis l’assassinat odieux de nos confrères de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, dans l’exercice de leur métier, samedi dernier à Kidal. L’assassinat a été perpétré par des inconnus non encore identifiés. Au moment où nous mettons sous presse, l’exécution de nos illustres confrères n’est pas non plus encore revendiquée par leurs bourreaux.


Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de RFI ont été tués près de Kidal, au Mali, ce samedi 2 novembre 2013. RFI
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de RFI ont été tués près de Kidal, au Mali, ce samedi 2 novembre 2013.
RFI
Pourtant, depuis quatre semaines, nous ne cessons de tirer la sonnette d’alarme sur l’extrême gravité de la situation surréaliste qui prévaut à Kidal depuis le retour officiel du groupe rebelle irrédentiste «MNLA» avec armes et bagages. Le retour du «MNLA» à Kidal a été officialisé en fait par la communauté internationale suite à la signature de l’accord préliminaire de Ouaga du 18 juin 2013. Dans ces mêmes colonnes nous avons, à maintes reprises, mis à l’index, la violation par le «MNLA» dudit accord au vu et au su de la communauté internationale sans réprobation de la part de celle-ci.

Dans notre livraison de la semaine dernière, intitulée : »Kidal agir contre l’hydre MNLA » nous écrivions : «les stratèges de ces bandits armés savent pertinemment que la communauté internationale bute encore sur les formalités administratives concernant l’opérationnalisation totale de la MINUSMA toutes choses dont ils peuvent profiter pour donner libre cours aux exactions.

Par ailleurs, les combattants armés du «MNLA» savent que Kidal n’est plus forcement la priorité de la France et de la communauté internationale à cause de la résurgence des attaques perpétrées par les terroristes. Ainsi, le «MNLA» l’hydre de Kidal est épargné et même ignoré par l’opération hydre lancée, dimanche dernier, impliquant les militaires maliens, français et des casques bleus de la MINUSMA».

Dans les faits, la communauté internationale a fait un copié-collé de la funeste décision de Zounzani 1er du retour au pays des mercenaires maliens de Libye avec armes et bagages. La suite est connue. Pour anticiper, nous avons suggéré une opération de démantèlement de l’hydre de Kidal, dans la mesure où on le dit pas assez Kidal recèle des nids des terroristes, qui y ont rappliqué après la déroute cinglante, suite à l’intervention de la force SERVAL, de la MISMA, de l’armée tchadienne aux côtés de la vaillante armée malienne.

En ces heures sombres, des voix s’élèvent au sein de la communauté internationale dont la CEDEAO, l’UA, le représentant adjoint de la MINUSMA, du négociateur malien de l’accord préliminaire pour dénoncer la non-application dudit accord par les signataires dont la communauté internationale pour exiger la fin de l’occupation des locaux du gouvernorat, de la mise sous l’autorité de l’Etat de l’antenne régionale de l’ORTM par les rebelles du «MNLA». Le désarmement des irrédentistes, ainsi, que leur cantonnement effectif sont exigés au vu de la situation de non-droit qui sévit à Kidal.


Cette réalité demeure pourtant, depuis que Kidal a été livré aux rebelles du «MNLA» avec la bénédiction diplomatique de la France et de la communauté internationale. En fait, grand bénéficiaire de la guerre anti-terroriste, le «MNLA» est revenu à Kidal auréolé de la solvabilité et de reconnaissance, suite, à l’accord préliminaire de Ouaga du 18 juin 2013.

Le groupe armé est assuré d’engager des négociations avec les autorités légitimes de Bamako. Lesquelles autorités ont entrepris des actions pour la recherche de solution sconcertées au problème du nord, notamment, les mesures de confiance énoncées par ledit accord, en procédant à la libération de personnes détenues pour des faits mineurs dans le contexte de la crise et la levée des mandats d’arrêts internationaux concernant des personnalités politiques ayant partie liée avec la rébellion.


Parallèlement à l’élection du Président de la République, les éléments du groupe armé font face à des divisions internes graves. De dissidences larvées et reniements publics, les rebelles se déchirent dans une guerre de leadership souterraine. Les clans se mettent en place en vue de se doter d’une légitimité relativement aux négociations avec Bamako. Ce climat délétère sur fond de suspicions de trahisons, de calculs politiciens, a pris une dimension implacable avec l’arrivée des éléments Ançardine décidés à reprendre leur suprématie sur Kidal. Les factions irrédentistes sont déterminées à ne rien céder dans leur propension à jouer les premiers rôles. D’où l’aggravation de la situation d’insécurité dans une ville de non-droit .


En l’absence de tout dispositif sécuritaire conséquent, chaque clan fait sa loi à la mesure de sa puissance de feu et de la force politicienne. Le «MNLA» en tant que nébuleuse, est entrain de perdre du terrain au profit des groupuscules nés en son sein dans la course vers un prétendu statut particulier.


Dans cette poudrière les plus radicaux tentent d’en imposer aux autres. Voilà pourquoi le «MNLA» n’a voulu ni des états généraux sur la décentralisation, ni des assises nationales sur le nord ; encore moins il ne voudra des prochaines législatives. La nébuleuse, qui a pris part aux pourparlers de Ouaga s’est dissolue faisant place à des clivages qui se livrent à des batailles de positionnement.


Par ailleurs, les caciques du HCUA et MAA ne se laisseront point distancer par le «MNLA» aujourd’hui émietté de l’intérieur, mais qui bénéficie d’une bienveillance certaine de la communauté internationale. Ainsi, pour se donner bonne contenance et pour continuer à dicter leur loi à Kidal que les factions «MNLA» ont signé une plateforme avec les dissidents Ançardine : HCUA et MAA.


Relativement à la situation à Kidal, les observateurs avisés savent qu’une cohabitation AQMI-MNLA est idéologiquement et politiquement hors norme. De ce qui précède au-delà du déploiement militaire et sécuritaire en cours à Kidal, il faut donner à César ce qui lui appartient. Il faut donner Kidal au Mali.


Aucune puissance régionale ou internationale ne saurait se substituer à l’autorité souveraine du Mali indépendant.


La communauté internationale doit s’assumer en faisant respecter intégralement l’accord préliminaire de Ouaga.


A défaut, c’est tout le processus de reconstruction du pays qui est en cause. La priorité aujourd’hui c’est la réintégration définitive de Kidal à la République du Mali.
L’assassinat ignoble et odieux de nos deux confrères de RFI doit incliner la France et les amis du Mali à travailler pour réintégrer Kidal sous le giron national.

Nos confrères sont des victimes collatérales de la guerre de leadership encore voilée au sein des factions «MNLA».

Balla Tounkara

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