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Le Soir de Bamako N° 3935 du 7/11/2013

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Mohamed Bazoum, ministre des affaires étrangères du Niger à propos de Kidal : Un homme plus courageux que le président Ibk et son Gouvernement
Publié le jeudi 7 novembre 2013  |  Le Soir de Bamako




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La situation à Kidal préoccuperait-elle plus certains de nos voisins que nos propres Gouvernants ? L’assassinat lâche de deux journalistes de Radio France Internationale (Rfi), à savoir Ghislaine Dupont et Claude Verlon, remet la question sur le tapis. En effet, du jour fatidique de ces crimes odieux à aujourd’hui que de réactions au Mali, en Afrique et dans le monde, toutes condamnant avec la dernière rigueur ce forfait dont les auteurs restent encore introuvables.


De toutes ces réactions, une seule retient notre attention, en ce sens qu’elle va au-delà de la simple condamnation verbale de la mort de nos deux confrères de Rfi pour toucher au cœur même du problème qui n’est autre qu’un complot international dont la scène est aujourd’hui la région de Kidal.


En effet, au cours de l’interview qu’il a accordée à Rfi, une interview reprise par “Le Soir de Bamako” dans sa livraison d’hier, Mohamed Bazoum, Ministre des Affaires Etrangères du Niger, dénonce la situation qui prévaut à Kidal en ces termes: « Le statut spécial qu’on a voulu conférer à Kidal est une erreur, et nous le payons cash aujourd’hui, et c’est Ghislaine malheureusement et Claude qui le payent… ».


Ça c’est on ne peut plus clair ! De tels propos, n’ont été tenus nulle part et en aucun moment par une quelconque autorité malienne encore moins par un dirigeant français. Si le président Ibrahim Boubacar Kéita, en marge du sommet de Dakar, s’était offusqué de ce qui se passe à Kidal devant la diaspora malienne, la situation qu’il trouvait « insoutenable », « inadmissible », « intolérable » et qui ne pouvait « prospérer » est malheureusement restée en l’État, depuis plus deux semaines maintenant, bien que notre président se soit présenté ce jour comme était la « seul à décider ».


On aura certes compris, que notre Président flattait juste son égo, et qu’en réalité il ne décidait de rien. Sinon on n’en serait pas là aujourd’hui, parce que la situation aurait dû changer dès le jour où on a caillassé les véhicules de trois membres du Gouvernement, et pas des moindres, à Kidal.


Pourquoi ce statu quo à Kidal ? La réponse on la trouve avec le Ministre Mohamed Bazoum du Niger. Pour lui, il n’y avait « aucune raison pour ne pas traiter Kidal comme on avait traité Gao, Tombouctou et les autres parties du Mali. A l’époque nous l’avons dit dans toutes les réunions où nous avons pu parler de ce sujet là. Aujourd’hui, on est en train de créer un autre nord Mali à partir de Kidal ».


A propos de ce « on », Mohamed Bazoum, rétorque sans ambages « la communauté Internationale » ! D’autant que, dira-t-il, « le Mouvement National pour la Libération de l’Azaad (Mnla) avait totalement disparu, il n’existait plus comme force militaire, ni même politique, ni même morale, pratiquement. Et on l’a réinventé, on l’a reconstruit à la faveur de la libération du Mali et puis on lui a laissé ce territoire et les terroristes sont venus. Aujourd’hui vous avez déjà Ansar Dine qui a pignon sur rue dans Kidal. Le Mnla qu’est-ce que c’est ? On aurait dû faire les choses de façon propre et régler le problème du Mali, à Kidal aussi, comme on l’a fait ailleurs ».


Pour ce qui concerne la mort de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, le ministre nigérien Mohamed Bazoum est catégorique. « Le Mnla y est moralement responsable ». Et la situation va longtemps perdurer tant que le Mnla continuera à régner en maître à Kidal.


Le Ministre nigérien des Affaires Étrangères reste, en outre convaincu que « tant qu’il y aura une situation de non-droit quelque part au Mali, cela va générer une situation comparable à celle contre laquelle nous nous sommes mobilisés en début de l’année 2013″.


Le diplomate nigérien sera-t-il entendu ? La communauté Internationale et l’État malien y ont tout intérêt. Car ce n’est pas la première fois que Mohamed Bazoum ose appeler le chat par son nom, en ce qui concerne la situation au Nord du Mali. Il a eu à le faire quand la communauté Internationale, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (Onu), tergiversait quant à l’éventualité d’une intervention militaire au Mali. Il l’a fait quand, sous le diktat de la France, on a laissé le Mnla occuper le terrain à Kidal. Comme quoi, l’État malien doit s’assumer !
Assane SY DOLO

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