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L’Essor N° 17552 du 7/11/2013

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Exécutions et disparitions dans l’affaire des « bérets rouges » : Le procureur general confirme une démande de mise à disposition concernant Amadou Aya Sanogo
Publié le jeudi 7 novembre 2013  |  L’Essor


© Autre presse par DR
Capitaine Amadou Sanogo


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Dans un entretien qu’il nous a accordé hier, le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel Tessougué, a confirmé la convocation du général Amadou Aya Sanogo, l’auteur du coup d’état du 22 mars 2012, par la justice dans le cadre d’une enquête sur les exécutions et les disparitions survenues lors des affrontements entre « bérets rouges » et « bérets verts ».

C’était dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012. « C’est seulement, mardi dernier, qu’il y a eu quelques demandes de mise à disposition faites par le ministère de la Justice. Et à travers ces demandes, le ministère de la Défense va mettre à disposition de la justice tous les militaires concernés. Amadou Aya Sanogo fait partie de ce lot », a-t-il indiqué. « Avec le mandat d’amener, Sanogo va obtempérer et c’est tout. Y compris tous les militaires concernés par cette affaire », a-t-il insisté.

Pour le procureur général, la procédure suit normalement son cours et il n’y a pas de blocage contrairement aux rumeurs qui circulent dans la presse. « Il ne peut pas avoir un blocage. Le principe est que la loi est égale pour tout le monde. En cas de blocage, je saisirai les autorités compétentes afin que la justice puisse pleinement jouer son rôle dans cette affaire au nom du principe de la séparation des pouvoirs », a-t-il indiqué.

Daniel Tessougué a saisi l’occasion pour donner quelques détails sur le mandat d’amener qui ne doit pas être confondu avec le mandat de dépôt ou le mandat d’arrêt. « Le mandat d’amener ne veut pas dire que vous êtes coupable. Même un témoin peut faire l’objet d’un mandat d’amener et seule la victime n’est pas assujettie à ce genre de mandat», a-t-il expliqué, avant d’ajouter que le juge émet toujours une convocation en cas de mandat d’amener.

Le procureur général est revenu sur les rumeurs publiées dans la presse en précisant qu’il n’y avait de mandat d’amener contre le général Amadou Aya Sanogo avant la date du mardi 5 novembre 2013. « Je n’ai vu aucun ordre de mise à disposition concernant Sanogo au moment où on parlait de mandat d’amener par ci par là. Les ordres de mise à disposition qui sont passés avant le mardi 5 novembre 2013 ont concerné quelques militaires. Ceux-ci ont été ensuite placés sous mandat de dépôt. Ce qui n’est pas extraordinaire car on a vu plusieurs cas au Mali avec l’arrestation des colonels pour abus de confiance ou d’escroquerie», a-t-il dit.

Par ailleurs, le procureur général a expliqué la procédure judiciaire à observer pour certaines personnalités compte tenu de la spécificité de leur fonction. C’est le cas des magistrats, des députés, des militaires. « Lorsqu’un militaire est impliqué dans une affaire judiciaire, on ne le convoque pas comme n’importe qui. On fait la demande de mise à disposition et une fois que l’intéressé est mis à disposition de la justice, il devient en ce moment une personne ordinaire. La justice en fera ce qu’elle veut », a-t-il expliqué.

Daniel Tessougué a aussi démenti toute pression sur le juge d’instruction chargé de cette affaire. « Le juge d’instruction ne subit aucune pression à ce que je sache mais dans ce genre d’affaire, on a toujours besoin d’une protection », a-t-il estimé.

M. KEITA

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