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L’Indépendant N° 3377 du 8/11/2013

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Exilé volontaire au Sénégal depuis 19 mois après avoir démissionné… L’ex-président ATT pourrait regagner le Mali avant fin décembre
Publié le vendredi 8 novembre 2013  |  L’Indépendant




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Librement parti du Mali après avoir officiellement démissionné de ses fonctions entre les mains du président de la Cour suprême, le 8 avril 2012, l’ex-président de la République Amadou Toumani Touré se prépare à regagner le pays natal au plus tard en fin d’année. Des démarches sont entreprises dans ce sens par de bonnes volontés et lui-même y est largement disposé. D’autant que rien ne s’y oppose. Bien au contraire tout s’y prête.

ATTMême si le sujet n’est pas la première préoccupation de l’heure, il faut reconnaître que des voix ne cessent de s’élever pour plaider en faveur du retour au Mali du président ATT réfugié à Dakar au Sénégal au lendemain du renversement de son régime par une junte militaire alors dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo. Des démarches discrètes ont été entreprises depuis plusieurs semaines dans le but de préparer le retour au pays du Général Amadou Toumani Touré. La résidence d’ancien président de la République qui devrait l’accueillir a aussi fait peau neuve pour la circonstance.
Selon nos sources, des leaders religieux se sont impliqués pour déblayer le terrain afin que l’ancien chef de l’Etat longtemps adulé des populations, revienne vivre paisiblement sa retraite politique dans son pays, retrouver ses parents et plus proches amis dans son Mopti natal. Ne disait-il pas lui-même que quand il quitterait le palais de la présidence, il irait cultiver son champ de riz et prier tranquillement dans son « soudou baba » (maison paternelle) de Mopti parmi ses amis d’enfance?
De nombreux observateurs voient en l’ancien président un potentiel acteur important du processus de réconciliation nationale. L’homme possède, en effet, une expertise certaine dans la question du nord. Pour avoir joué un rôle majeur dans la libération des otages, pour avoir sillonné les coins et recoins les plus reculés du pays et notamment le septentrion, ATT, analysent certains observateurs, a son mot à dire, sa pierre à apporter aux autorités actuelles pour accélérer la pacification du pays.
Pour rappel, ATT n’est pas en exil forcé mais bien volontaire au Sénégal. Renversé par une mutinerie qui s’est muée en coup d’Etat à l’aube du 22 mars 2012, l’ancien président et sa famille, qui avaient trouvé asile et protection au domicile de l’ambassade du pays de la « teranga » (hospitalité en français) à bamako, en seront extraits, grâce à l’intermédiation de la CEDEAO, pour rejoindre une maison située à l’ACI 2000 où il signera, le 8 avril 2012, sa « lettre de démission en dehors de toute contrainte« . Et dans l’esprit bien compris de faciliter le processus de sa succession.
C’est donc en toute liberté et responsabilité que le «soldat de la démocratie» -il a conduit le coup d’Etat du 26 mars 1991 qui a ouvert la voie à ce système politique- a quitté, quelques jours plus tard, le Mali pour s’installer à Dakar. Il avait reçu les offres de plusieurs chefs d’Etat africains pour un exil doré mais a porté son choix sur la capitale sénégalaise pour deux raisons. Le Sénégal l’avait déjà accueilli sur son « territoire diplomatique » quand il en avait bien besoin. Et puis, à Dakar, il se sentirait si près de Bamako. Sans compter un coup de fil du président Macky Sall nouvellement élu qui lui a dit : « Grand frère, je rentre de Paris et dès que mon avion se posera à Dakar Yoff, il continuera sur Bamako pour venir vous chercher. Préparez donc vos valises ».
Ainsi dit, ainsi fait.
Pour dire que rien ne s’oppose au retour au pays de l’ancien président. Aucune action judiciaire n’a été engagée contre lui ni par les autorités de fait de l’après-22 mars 2012, ni par l’autorité actuelle légalement constituée qui n’a aucune raison de le faire. En homme libre ATT est parti, en homme libre il rentrera.
Jusqu’à ces dernières semaines l’on pouvait se faire quelque souci relativement à la prise en charge de sa sécurité et celle de sa famille. La fin lamentable de la junte militaire qui l’a renversé, marquée par des tueries et des disparitions de soldats, les menaces de poursuites judiciaires contre les meneurs du putsch «le plus absurde de l’histoire du Mali» (Diplomate allemand) l’avènement d’un régime de démocratie respectueux des droits humains, tout cela crée un contexte nouveau favorable à un retour paisible de l’ancien président parmi les siens.
Bruno D SEGBEDJI

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