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L’Essor N° 17556 du 13/11/2013

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Journées minières et pétrolières : comment promouvoir les opérateurs miniers nationaux ?
Publié le jeudi 14 novembre 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par A S
5é édition des journées minières et pétrolières
Bamako, le 12 novembre 2013 au CICB. La cérémonie d`ouverture de la 5è édition des Journées Minières et Pétrolières du Mali (JMP) qui se tiennent du 12 au 14 novembre 2013 a été présidée par le premier ministre Oumar Tatam Ly


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En l’espace de quelques années, notre pays est devenu le troisième producteur d’or en Afrique après l’Afrique du Sud et le Ghana, avec une production moyenne annuelle de plus de 50 tonnes d’or. Le paysage minier est riche d’une dizaine de mines d’envergure internationale. Mais elles appartiennent toutes à des multinationales comme RandGold Resources, AngloGold Ashanti ou Resolute Limited. D’autres entreprises de taille moyenne sont en phase de développement ou en recherche. Ces dernières années, quelques initiatives nationales font timidement mais progressivement, leur apparition dans le domaine minier.

Aujourd’hui, l’implication dans nos compatriotes dans le secteur minier demeure un défi majeur aussi bien pour les acteurs eux-mêmes que pour les autorités. Comment promouvoir ces nouveaux arrivants ? Quelle stratégie les investisseurs nationaux et l’Etat devraient-ils adopter pour revendiquer cette paternité minière qui leur échappe toujours ?

A l’occasion des Journées minières et pétrolières qui se sont ouvertes lundi à Bamako et qui se poursuivent, le choix a été porté sur Aliou Boubacar Diallo, le président directeur général de la société minière Wassoul’Or pour apporter des éléments de réponse à ces questions. Ce choix est d’autant plus logique qu’il est le premier Malien à conduire un véritable projet minier jusqu’à la construction d’une usine dans la petite localité de Kodiéran près de Kalana. L’exemple de la Société d’investissements en Afrique (SODINAF), devenue par la suite Wassoul’Or, est un cas d’école par les péripéties administratives et financières qui ont caractérisé la mise en œuvre du projet.

Selon le conférencier, le processus d’implication des nationaux dans le secteur minier a toujours été le leitmotiv des pouvoirs publics. Cette présence des privés maliens sur le secteur minier, a-t-il souligné, relève d’une volonté du gouvernement soucieux d’un développement harmonieux à même de créer des emplois, mais aussi des richesses au profit de la population. Pour mener à bien cette politique, le Mali a élaboré un certain nombre de préalables. Il faut prouver à l’Etat une capacité financière d’investir dans un programme minier au cours des trois premières années de mise en œuvre du projet.

Cet aspect financier doit être accompagné d’une capacité technique approuvée par les services de l’Etat. Selon Aliou Boubacar Diallo, les privés maliens capables de satisfaire ces préalables ne sont malheureusement pas légion.

Mais qu’à cela ne tienne. Des solutions appropriées existent. Aliou Boubacar Diallo propose, par exemple, un partenariat gagnant-gagnant avec l’Etat, comme ce fut le cas de la SODINAF qui, pour satisfaire la capacité financière, racheta auprès de la Barclays Bank à Londres, des créances de l’Etat malien d’un montant de 2,5 milliards de Fcfa.

Les travaux de recherche seront financés par des rachats de dettes jusqu’à l’obtention du permis d’exploitation. Cette approche de partenariat pourrait être utilisée par d’autres sociétés maliennes. Nos entreprises peuvent également se regrouper en GIE ou par joint-ventures.

La phase de construction de l’usine de Kodiéran fut financée par les ressources provenant de la vente de 25% de parts de Wassoul’Or à une société allemande cotée à la bourse de Francfort. Cette opération boursière a permis de lever plus de 130 milliards de Fcfa. Pour autant Sodinaf est toujours restée majoritaire dans Wassoul’Or avec près de 55%. Cette stratégie permet aux entreprises maliennes de développer leur projet tout en y restant un des acteurs majeurs.

Mais au-delà de cette voie de Sodinaf/Wassoul’Or, le patron de cette société préconise un accompagnement accru de l’Etat à nos opérateurs miniers. Aliou Boubacar Diallo évoque à ce propos le cas du Canada qui, pour attirer davantage le secteur privé, a consenti des sacrifices en introduisant la notion de financement par accréditif d’impôts à hauteur de 150% de leurs investissements, c’est-à-dire des exonérations substantielles aux sociétés nationales qui veulent investir dans les mines. Cette politique attractive a permis de développer le secteur au Canada avec une présence prépondérante de nationaux canadiens dans le secteur, assure Aliou Boubacar Diallo.

Pour lui, même si l’Etat ne peut pas faire un tel sacrifice, il pourrait apporter des garanties aux nationaux pour lever des financements nécessaires à la finalisation des projets.

L. DIARRA

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