Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Katois N° 57 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Intégrité territoriale : la région de Kidal fait-elle toujours partie du Mali ?
Publié le jeudi 14 novembre 2013  |  Le Katois




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Quoique provocante, cette question majeure ne manque pas d’intérêt au regard de l’évolution de la situation sur le terrain depuis la «libération» des trois régions du Nord du Mali des mains des forces obscurantistes incarnées par Aqmi, Mujao, Ançar Dine, Mnla et d’autres du genre.
Si aujourd’hui, l’Etat Malien exerce pleinement sa souveraineté dans les deux régions libérées que sont Tombouctou et Gao (régions du reste en proie à un regain de tension ces derniers temps), tel n’est pas le cas dans la région de Kidal où il n’existe que symboliquement, et encore !

La situation actuelle de Kidal suscite passions et commentaires. Les Maliens s’interrogent, les Maliens s’inquiètent, les Maliens s’indignent et ne comprennent pas pourquoi jusqu’à présent l’Etat central n’a aucun pouvoir sur cette région si tant le caractère unitaire, la souveraineté et l’indépendance du Mali ont encore droit de cité.

Durant une année, Tombouctou, Gao et Kidal ont souffert le martyr avec l’occupation de la zone par des mouvements jihadistes et rebelles qui semaient la terreur au sein des populations maliennes. Il a fallu l’intervention de l’armée française en janvier 2013 pour que le Mali retrouve son intégrité territoriale. L’armée française à travers l’opération Serval, les militaires maliens, ceux du Tchad et les forces de la Cédéao ont réussi à libérer les régions de Tombouctou et Gao.

L’impuissance de l’Etat malien ou la raison du plus fort ?

Lorsqu’il s’est agi de mettre le cap sur Kidal, la France n’a pas souhaité la présence de l’armée malienne à ses côtés. La région de Kidal a été libérée par les forces armées françaises et tchadiennes, sans l’armée malienne. La France, dit-elle, craignant un affrontement entre les militaires maliens et les éléments du Mouvement national de libération de l’Azawad présents dans la zone (car, entre temps, ces derniers qui avaient été chassés par les mouvements islamistes, avaient réussi à rentrer à Kidal sous le regard bienveillant de l’armée française).

Cette surprenante attitude de la France intrigua les Maliens qui ne comprenaient pas trop ce volte-face, car le but de l’opération était justement de libérer entièrement et totalement les zones occupées des mains des envahisseurs (les islamistes et les rebelles du Mnla sont de la même veine, unis dans le crime : viols, meurtres, assassinats, terrorisme, actes de barbarie, destruction de biens, etc). La région de Kidal est-elle différente des deux autres régions libérées pour que la France interdise le Mali d’y être ? Les Maliens attendent une réponse de la France.

Il est clair que Kidal fait partie intégrante du Mali jusqu’à preuve du contraire. Que cette région avait subi le même sort cruel et barbare que les deux autres régions précitées, et que par conséquent, il n’y a aucune raison d’empêcher l’Etat malien d’exercer pleinement ses prérogatives de souveraineté nationale dans cette zone.

La fierté légendaire du Malien s’accommode mal avec cette humiliante situation, et la tension est électrique à Kidal. D’ailleurs les militaires maliens positionnés aux alentours de la ville de Kidal ont voulu braver, un moment donné, cette inadmissible injonction française pour montrer que cette zone reste malienne et que le Mali est un pays souverain. Parallèlement, des ballets diplomatiques auprès de la Communauté internationale (Cédéao, Ua, Onu) étaient en cours et ont finalement abouti à la signature d’un pré-accord à Ouagadougou, le 18 juin 2013 entre les mouvements rebelles et l’Etat malien. La France lâcha du lest, car, il faut le dire, c’est la France qui est à la manette concernant Kidal : on accepta la présence de quelques unités de l’armée malienne à Kidal sans plus.

Les militaires maliens seront «cantonnés» et ne seront pas libres de leurs mouvements (ce qui est toujours le cas aujourd’hui). Symboliquement, L’Etat malien est à Kidal avec la présence du Gouverneur et quelques proches collaborateurs. Une présence humiliante, car le Gouverneur n’a aucun pouvoir, et se trouve confiné dans les locaux de la mairie, le Gouvernorat étant occupé par le Mnla au vu et au su de tout le monde. Pire, une visite de terrain des ministres maliens a failli dégénérer, leurs convois ayant fait l’objet de caillassage de la part des éléments du Mnla.
Avec tous ces incidents, doit-on toujours continuer à parler d’Etat du Mali dans cette zone ? La réponse est Non ! Un grand point d’interrogation demeure quant au statut actuel de Kidal ; en tout cas, le Mali n’a pour le moment aucune prise sur cette région.

Le Mnla, un allié infréquentable qui a les mains souillées de sang
Il n’est pas exagéré de dire que le Mnla fait la loi dans la ville avec une complicité française évidente. La mise en œuvre et le respect du pré-accord de Ouagadougou n’engagent pas visiblement le Mnla qui a fait de Kidal sa chasse gardée. Pas de cantonnement ni de désarmement des éléments du Mnla, contrairement au contenu de l’accord. Le Mnla se comporte en véritable maître de Kidal, devenue pour eux, la capitale de leur fameuse République de l’Azawad. Leur drapeau est bien érigé un peu partout à travers la ville. Ils interdisent la présence des symboles de L’Etat malien. Ils provoquent, menacent et terrorisent tous ceux qui sont opposés à leur projet loufoque. Ils attaquent régulièrement les symboles de l’Etat malien, et vont jusqu’à s’opposer à la venue des officiels maliens, et l’Etat Malien ne peut pas riposter, car la France veille et protège !

Ces évènements, ces agissements, la France en a été et est témoin à travers son armée. Une France qui a voulu s’interposer entre les deux camps ; une France qui veut arbitrer un conflit auquel elle ne détient pas tous les éléments d’appréciation ; une France qui, visiblement au mépris de la souveraineté du Mali, du principe de non-ingérence, en impose à tout un peuple, à tout un pays !

La France favorise et protège le Mnla, un mouvement criminel qui est à l’origine de la chape de plomb qui s’est abattue sur le Mali dans sa partie nord. Le Mnla, celui par qui le malheur arriva, a pris les armes contre l’Etat du Mali et son peuple. Le Mnla a du sang sur la main. Le Mnla qui a tué, violé, embastillé, terrorisé, violenté, détruit, fait des orphelins, des déplacés a été incroyablement remis en selle par la France réputée chantre des droits de l’homme. Le Mnla qui défie l’Etat du Mali et insiste sur sa volonté de sécession avec la bénédiction plus ou moins affichée de la France.

La France doit clarifier sa position

Pourquoi cette duplicité de la France, le discours officiel étant à mille lieux de ce qui se passe sur le terrain ? Les revendications de ces bandits sont-elles aussi légitimes et légales pour que la France se laisse berner ainsi ? A qui appartient Kidal, si on empêche l’Etat malien d’exercer son autorité ? Est-ce une enclave, une zone tampon ? Un endroit «sans propriétaire» qui attend d’être cédé ? Y a-t-il un deal entre la France et les mouvements rebelles ? La France roule-t-elle pour elle-même, sachant que d’un point de vue géopolitique et géostratégique, cette zone attire, sans compter l’immensité et la variété plus ou moins avérée de ses ressources minières ?

La position de la France est ambiguë entre ce qui est dit et ce qui est fait. Le Mali doute, veut comprendre, veut savoir et n’entend pas laisser les choses en l’état. Le Mali est Un et Indivisible, tout comme l’est la France avec, bien sûr, l’Ile de Corse, la rebelle.
Le Mali n’oublie pas l’aide française et l’en remercie infiniment. Le Mali a soucis de la préservation des liens d’amitié et de coopération qui unissent les deux pays. C’est pourquoi, il exhorte son allié à faire preuve de retenue, de discernement et de respect à son égard. La raison du plus fort ne doit pas être synonyme d’injustice, d’humiliation du faible et de reniement des principes et valeurs de démocratie, de droit et libertés.

Le président IBK est interpellé

La position du peuple malien est on ne peut plus claire. La région de Kidal ne sera jamais séparée du Mali, parce que quelques apatrides ont décidé d’un autre destin pour la zone. Les Maliens sont unanimes là-dessus et sont prêts au sacrifice ultime. Ces criminels qui veulent prendre en otage toute une Nation, doivent d’abord faire face à la justice des hommes. Aucun crime ne restera impuni. Doit-on négocier avec des individus qui ont fait du crime leur fonds de commerce ? Le Mnla représente quoi pour réclamer une quelconque indépendance ou autonomie ? Et si les autres groupuscules en faisaient autant, le Mali sera certainement dépiécé !

L’organisation administrative du Mali, à travers la décentralisation, est une réelle chance pour le Mali en termes de développement endogène. Il suffit pour le Mali de renforcer les acquis, d’orienter utilement les politiques dans le sens d’une meilleure implication des populations et collectivités concernées. La bonne gouvernance doit être au cœur de la politique de décentralisation pour qu’enfin les populations en soient les vrais bénéficiaires.

Le Mnla n’est pas sérieux, sa volonté sécessionniste n’est que du bluff. Les derniers évènements en son sein qui ont vu le départ de certaines figures de proue, la candidature de certains de ses membres aux futures élections législatives du Mali (décidément le ridicule ne tue plus !), les bisbilles entre frères égarés et le boycott sans raison des initiatives entreprises par l’Etat malien, démontrent encore une fois la frivolité et la légèreté de ce mouvement.

IBK est le président élu. En phase avec les Maliens, il a toujours prôné l’unité du Mali, la préservation de son intégrité territoriale. Qu’il sache que dans ce dossier, il a le soutien sans faille des Maliens. Les frontières du Mali sont intangibles et ne feront l’objet d’aucune spéculation d’où qu’elle vienne. A bon entendeur salut !

Correspondance particulière

 Commentaires