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Traitement de présumés putschistes : Le Mali est-il à l’abri d’autres coups d’Etat ?
Publié le jeudi 14 novembre 2013  |  Midi Info




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Depuis l’indépendance jusqu’en 2012, les différents régimes à l’exception de celui dirigé par Alpha Oumar Konaré, sont tous tombés suite à des coups d’Etat justifiés par de prétendues conditions socioéconomiques, politiques et culturelles diverses.

Aujourd’hui la question fondamentale que plusieurs Maliens se posent est de savoir en quoi ces coups d’Etat ont-ils servi le peuple ?

Les bénéfices tirés par leurs auteurs, ne sont-ils pas de bonnes raisons pour amener d’autres personnes à perpétrer ce genre d’acte illégal unanimement condamné à travers le monde ? Les coups d’Etat ne sont-ils pas devenus de nos jours un raccourci pour réaliser tous les rêves égocentristes ?

Assurément, à ce rythme, aucun observateur ne serait surpris de voir se perpétuer le processus au détriment du Peuple.

C’est pourquoi, nous pensons qu’aujourd’hui les hautes autorités doivent revoir leur copie non seulement dans leur mode de gouvernance mais également dans le traitement réservé aux présumés putschistes.


Il est aisé de se rendre compte qu’au Mali ces nombreux coups d’Etat n’ont servi en rien les préoccupations populaires.

Le 1e coup d’Etat perpétré le 19 Novembre 1968 a renversé le régime de l’US-RDA dirigé par le Président Modibo Keita. Un chef d’Etat dont les qualités étaient unanimement reconnues au delà des frontières maliennes voire africaines. Le Président Modibo Keita malgré toutes les difficultés qui pouvaient résulter d’un jeune Etat nouvellement indépendant, s’efforçait avec tous ses compatriotes soucieux du devenir de leur pays, de réunir les conditions d’un pays émergent.

C’est le Lieutenant Moussa Traoré à la tête d’un groupe de 14 officiers subalternes qui mit fin le 19 Novembre 1968 à ce noble et ambitieux projet par un coup d’Etat.

Il s’est avéré que ce pouvoir putschiste ne pouvait pas faire mieux que le premier régime.

Le Peuple Malien après 23 ans de souffrances de toutes sortes, s’en débarrassa à la suite de la révolution du 26 Mars 1991 qui fut marquée par de nombreux morts et blessés.

Condamné à mort deux fois pour plusieurs crimes, le Général Moussa Traoré bénéficia de la grâce du Président Alpha Oumar Konaré. Mieux, on acheta pour lui une villa à 400 millions de F CFA et on lui accorda une grosse indemnité en plus de sa pension ainsi que des véhicules, du carburant gratuit, l’eau et l’électricité à la charge de l’Etat, un service de gardiennage de plusieurs dizaines de soldats, etc, etc.


Il est indiscutable que Moussa Traoré ne méritait pas un tel traitement de faveur. Nous nous rappelons qu’il a utilisé les atrocités les plus extrêmes afin d’atteindre ses objectifs. Des privations illégales pendant plusieurs années de liberté à la torture et à d’autres types de traitement inhumain ont caracterisé son régime.


Moussa Traoré devrait regretter amèrement de son entêtement politique.
Ceci malheureusement n’a pas été le cas. Au contraire, en plus de sa mise en liberté, Moussa Traoré continue à jouir d’honneurs particuliers de la part des premiers responsables maliens. Il est connu de plusieurs maliens que le régime du Président Amadou Toumani Touré, lui fit bénéficier de traitements particulièrement favorables. La dernière expression de ce type, date de la cérémonie d’investiture du Président Ibrahim Boubacar Keita lors de laquelle Moussa Traoré a reçu solennellement des honneurs avant que ce dernier ne le qualifie de grand républicain.

Aujourd’hui, le condamné à mort dort tranquillement chez lui au moment où ses victimes continuent à souffrir encore des ses actes. Faudrait-il concevoir cela comme la justice ?

Le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré à son tour, fut porté à la tête de la transition, après la victoire de la révolution du 26 Mars.
Une des missions principales de cette transition consistait à organiser les élections générales afin de doter notre jeune Etat d’institutions démocratiques. A l’issue de l’élection présidentielle, Alpha Oumar Konaré devint Président de la République du Mali. En 2012, malgré toutes les contestations de l’opposition, Amadou Toumani Touré, succède à Alpha Oumar Konaré.

Pour certains, Amadou Toumani Touré n’aurait pas gagné cette élection et qu’il y aurait eu des manœuvres pour le faire hisser à la tête de l’Etat malien au détriment de Soumaila Cissé alors candidat du parti du Président sortant AOK. Pendant 10 ans de règne, Amadou Toumani Touré a paralysé l’Etat qui n’existait plus que de nom.

Le 22 Mars 2012, à moins de deux mois de l’élection présidentielle, le Président Amadou Toumani Touré est lui aussi déchu par un groupe de militaires dirigés par le capitaine Amadou Aya Sanogo face à la déliquescence de la situation au Nord.

Ce fut un coup d’Etat pour rien
Par contre ce coup du 22 Mars 2012 comme les précédents, a permis à certains de ses protagonistes d’être promus à des grades inimaginablement élevés mais également d’être graciés ou encore de bénéficier d’autres privilèges pour des rasons injustifiées. Le capitaine Amadou Aya Sanogo en un laps de temps est devenu très fortuné et a passé de capitaine à général de corps d’armée. Une situation qui, aujourd’hui crée énormément de dissensions au sein des forces armées et de sécurité du Mali.

En visionnant les films des différents des coups d’Etat, on comprend aisément qu’ils n’ont servi que des personnes.

A cette allure, nous ne pouvons pas dire que notre pays est à l’abri d’autres coups d’Etat si les putschistes continuent à recevoir des traitements de faveur alors qu’ils doivent être sanctionnés de façon exemplaire pour décourager tout agissement de ce type.

Il est avéré que la seule manière correcte de traiter les actes des citoyens est de faire prévaloir les principes de justice ; ce qui est contraire à la politique d’impunité et de tolérance coupable.

Ousmane DAO

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