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Le Républicain N° 4738 du 15/11/2013

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Réexamen des contrats miniers et pétroliers : Où est passé le projet du ministre
Publié le samedi 16 novembre 2013  |  Le Républicain


© aBamako.com par A.S
Ministre de l’Industrie et des Mines, Dr Boubou Cissé


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On se souvient comme si c’était hier. Le 10 septembre 2013, à peine installé dans son nouveau fauteuil ministériel, Boubou Cissé, ministre de l’industrie et des mines, avait fait une déclaration fracassante. « Le Mali va réexaminer tous les contrats miniers et pétroliers », avait-il déclaré ce jour-là. Mais, voila que depuis cette déclaration, l’on se rend compte que rien a été fait dans ce sens et pire, le ministre n’en parle plus.


L’on espérait que le ministre allait profiter de la cérémonie d’ouverture de l’édition 2013 des journées minières et pétrolière pour réitérer sa volonté d’amener « le Mali à réexaminer tous les contrats miniers et pétroliers ». Mais, hélas, comme si ce n’était pas la même personne. Le ministre n’a pas pipé mot. Il a préféré jouer une autre musique : « la problématique de l’intégration du secteur minier au reste de l’économie et au développement des communautés dans les zones d’afin de sortir de la logique d’enclave, de créer des emplois durables ». Cette nouvelle chanson a été répétée au risque de railler le disque sur un fond de « l’amorce de la dynamique de la diversification ». A l’époque de la déclaration du 10 septembre 2013, nous ne nous faisions aucune illusion, sur la véritable capacité du ministre de « réexaminer touts les contrats miniers et pétroliers ». A l’époque nombreux ont été les maliens qui se sont interrogés « sur les capacités d’un gouvernement malien à modifier les termes d’un contrat minier ou pétrolier ». Cela d’autant plus que les pays du tiers monde, notamment africains, dont le notre, se livrent une compétition farouche pour avoir le code minier le plus attractif afin d’attirer les investisseurs étrangers, souvent au détriment des intérêts nationaux.



Nos Etats dans le souci d’avoir quelques milliards de FCFA pour boucler des budgets permanemment déficitaires, vont courir derrière les investisseurs étrangers, qui donneront toujours l’impression de se laisser appâter par des lois minières qui, d’année en année, deviennent de plus en plus attractives pour eux, mais assassines pour nos populations.
Même nouveau à la tête du département des mines, le ministre Boubou Cissé ne peut pas ignorer que les contrats miniers et pétroliers, sous les tropiques tiennent plus compte des intérêts des investisseurs que de ceux du pays propriétaire de la ressource minière.



Donc, en définitive, l’on peut s’interroger sur le sérieux des déclarations du ministre des mines le 10 septembre 2013. Son discours à l’ouverture de l’édition 2013 des journées minière et pétrolière, prouve à suffisance que le Ministre de l’industrie et des mines est désormais initié et a compris qu’il y a des sujets tabous quand on est à un certain niveau de responsabilité en Afrique. Et, la leçon a tellement été bien comprise que nulle part dans son discours à l’ouverture de l’édition 2013 des journées minières et pétrolières, le ministre n’a pipé mot sur sa volonté, tout de même légitime, de réexaminer ces contrats.
Il n’y a aucun doute. Après sa sortie du 10 septembre 2013, le ministre ne pourra pas le démentir, il a été appelé à l’ordre, tant la volonté de réexaminer les contrats miniers est pertinente. Mais pour qui connait la nature léonine de la plupart des contrats miniers, touché à ce sujet, c’est comme si ouvrait la boîte à pandore.



Dans un tel contexte quel est la capacité d’un gouvernement malien à faire le changement dans ce domaine ? Face à une réponse objectivement négative, de nombreux observateurs estiment que le ministre malien a voulu faire un effet d’annonce qui ne sera pas suivi d’actions concrètes. Et, pour preuve…son discours est longuement revenu sur la vieille litanie de la diversification qui impose au Mali de sortir de la mono culture de l’or.

Assane Koné

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