En 40 ans d’existence, la BOAD a financé 680 importantes opérations pour le développement de la sous-région
14 novembre 1973-14 novembre 2013, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a 40 ans. Les festivités marquant cette célébration se sont tenues mercredi et jeudi derniers au siège central de la BOAD à Lomé (réf l’Essor de vendredi). Pour marquer ce jubilé d’émeraude, l’institution de financement commune des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a organisé un forum international de haut niveau qui a regroupé les responsables d’institutions financières internationales, régionales et sous-régionales, les dirigeants de grandes entreprises africaines et sous-régionales, des spécialistes du développement et chercheurs en économie et finance autour du thème « les banques sous-régionales de développement : nouveaux enjeux, nouveaux défis ».
La cérémonie d’ouverture de cette rencontre a enregistré la présence de chefs d’Etats et de gouvernement de l’Uemoa dont le président Ibrahim Boubacar Keïta (Voir l’Essor du vendredi). Elle était placée sous la présidence du président en exercice de la conférence des chefs d’Etat de l’Uemoa, le président béninois, Yayi Boni. C’était en présence de plusieurs hauts représentants des organisations internationales, de chefs de programme des institutions financières internationales, de directeurs d’institutions bancaires, de responsables d’institutions de micro finance, d’opérateurs et promoteurs économiques ainsi que des directeurs des structures opérationnelles de la BOAD et d’éminents experts économistes.
Ce forum de haut niveau marquait le couronnement des conférences itinérantes que la BOAD avait organisées dans chacun de ses Etats membres en prélude à cette célébration dans le but de débattre avec ses partenaires publics et privés du bilan de ses 40 ans d’interventions dans nos pays ainsi que des perspectives et des nouvelles orientations à donner à l’institution commune.
PLAN STRATEGIQUE 2009-2013. Ce forum visait donc pour la BOAD et ses partenaires à définir de nouvelles orientations pour l’institution financière sous-régionale basée sur l’amélioration et la croissance de ses interventions dans les pays membres autour de questions fondamentales de développement : comment éradiquer l’insécurité alimentaire dans l’UEMOA en renforçant la résilience des systèmes de production agricole pour soutenir la productivité, comment développer les créneaux et moyens de valorisation des productions agricoles locales par la promotion de la transformation, quels modèles de développement pour les chaines de valeurs identifiées dans l’Uemoa. Les experts ont planché également sur les opportunités, domaines et moyens de développement de l’énergie solaire dans l’Union, sur les stratégies de mobilisation de ressources pour les banques sous-régionales de développement, sur le financement des petites et moyennes entreprises et industries, bref sur toutes les questions liées au développement économique de la sous-région ainsi qu’à la recherche de fonds pour financer ce développement.
Depuis le démarrage de ses activités opérationnelles en 1976, la BOAD s’efforce de remplir sa mission principale de promotion du développement équilibré des Etats membres et de réaliser l’intégration économique des pays de l’Uemoa. La BOAD est passée de 2,9 milliards Fcfa en 1976 à 34 milliards en 1980, puis à 750 milliards Fcfa en 2005 pour se hisser à 1050 milliards Fcfa en 2012. La BOAD est devenue une institution spécialisée et autonome de l’Union suite au traité de l’UEMOA signé le 10 janvier 1994 et entré en vigueur le 1er août 1994. Elle concourt en toute indépendance à la réalisation des objectifs de l’Union, sans préjudice des objectifs qui lui sont assignés par le traité de l’Union.
A partir de 2009, l’institution financière sous-régionale a démarré la mise en œuvre de son plan stratégique 2009-2013. Dans ce cadre, les engagements de la BOAD en faveur des économies de l’UEMOA se sont considérablement accrus et ont atteint un niveau élevé, soit 451,7 milliards Fcfa (hors FDE) en 2012 pour 54 projets contre seulement 103,8 milliards en 2008. Ces approbations portent le cumul des engagements nets de la banque à 2400 milliards Fcfa pour 648 opérations dont 2321,8 milliards Fcfa octroyés au titre des prêts soit 96,7% du montant cumulé.
A travers ces concours, la Boad a accompagné en 2012 les efforts des Etats membres dans le financement de plusieurs projets d’investissement, notamment dans les domaines de l’agriculture (55,3 milliards de Fcfa soit 12,2%), des infrastructures modernes (243,8 milliards Fcfa soit 54%), de l’énergie (78,1 milliards Fcfa soit 17,3%), de l’eau et de l’assainissement (10,6 milliards Fcfa soit 2,3%), de l’industrie (3,5 milliards Fcfa soit 1%), de l’hôtellerie (6 milliards Fcfa soit 1,3%). La BOAD a également contribué au refinancement d’institutions financières nationales à hauteur de 36 milliards Fcfa ainsi qu’à la promotion des PME et PMI.
En fin septembre 2013, les engagements cumulés de la BOAD dans le développement de la sous-région se chiffrent à 2723,6 milliards Fcfa pour 680 opérations d’importance fondamentale pour nos économies. 43% des financements ont été orientés vers des projets publics non marchands (prêts aux Etats), 28% vers des financements publics marchands et 28% vers le financement de projets privés.
Pour le vice-président de la BOAD, notre compatriote Bassary Touré, cet anniversaire marque un tournant décisif dans la vie de l’institution. « Il s’agit d’évaluer ce parcours, analyser les acquis et les insuffisances mais aussi et surtout de projeter les nouvelles perspectives pour notre institutions de financement communes pour qu’elle remplisse mieux sa mission de développement et de promotion de nos économies », a-t-il indiqué. Les nouvelles orientations de la BOAD sont, entre autres, le renforcement des financements dans le secteur des infrastructures de développement, la mise en place de financements innovants dans le domaine des habitats et un accompagnement accru des banques nationales pour la promotion des PME-PMI, a-t-il précisé.
NOUVELLES PERSPECTIVES. Depuis 2001, la BOAD a développé sa capacité de réflexion et d’anticipation sur les préoccupations majeures des pays de l’Union. Ces réflexions avaient permis à la banque de proposer des stratégies et des plans d’action communautaires susceptibles de contribuer à la croissance économique notamment par l’accélération du processus d’intégration. De nombreuses réflexions ont été engagées dans ce cadre dans les domaines stratégiques de développement de nos pays notamment la valorisation de la filière coton-textile, la promotion et le financement des PME-PMI, le processus de privatisation des services publics collectifs (eau, électricité et télécommunications), la construction des infrastructures routières, la gestion du mode de transport urbain, la compétitivité sectorielle des économies, le développement des filières oléagineuses, la promotion de l’industrie cimentière et le secteur hôtelier dans l’espace UEMOA.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, président le conseil des ministres de l’UEMOA, a félicité la Boad pour avoir apporté des réponses adéquates aux attentes des économies de l’espace Uemoa. Il est aujourd’hui heureux de constater que la banque intervient sur plusieurs fronts notamment au niveau du développement des infrastructures en matière de projets régionaux mais également dans l’appui au secteur privé qui avait beaucoup de mal à accéder aux ressources conséquentes », a t-elle indiqué.
Concernant l’apport de la BOAD au développement de notre pays (lire l’Essor d’hier), Mme Bouaré retient son accompagnement constant dans le financement des infrastructures de développement, notamment le financement des aménagements hydro-agricoles dans la zone office du Niger, la construction des échangeurs multiples, la construction de routes, autant de réalisations très satisfaisantes pour notre pays », a-t-elle relevé.
« Les nouvelles autorités du Mali sont résolument engagées dans la reconstruction d’une économie prospère répondant aux aspirations profondes du peuple malien. La réalisation de ce chantier demande une mobilisation accrue de ressources internes et externes », a souligné Mme Bouaré Fily Sissoko. Elle a sollicité l’accompagnement constant de la BOAD pour l’atteinte de ces objectifs.
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