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Négociations avec MNLA : la ligne rouge à ne pas franchir
Publié le mercredi 20 novembre 2013  |  L’enquêteur


© aBamako.com par Dia
Cérémonie de remise des prisonniers MNLA par les autorités maliennes
Bamako le 02 Octobre 2013 à l`hôtel Kempinski. Le Gouvernement malien a procédé à la remise des prisonniers rebelles à la Minusma, cet après midi, dans le cadre des accords de Ouagadougou. La cérémonie a été présidée par le chef de la MINUSMA Bert Koenders.


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En réalité le MNLA ne défend aucune cause sérieuse, aucune ligne politique ou culturelle, aucune idéologie, aucune philosophie; que des intérêts matériels. Ses dirigeants ne cherchent qu’un moyen de gagner beaucoup d’argent à de moindres frais.
Si l’accord de Ouagadougou ne cherche pas à accorder un statut particulier à une zone spécifique au nord du Mali, ce qu’espèrait le MNLA pour prétendre gérer des budgets autonomes et accéder à des financements directs, il vaut mieux que l’Etat malien cherche dès maintenant à réunir beaucoup d’argent à distribuer à ses membres en leur précisant la période d’utilisation pendant laquelle aucune autre revendication ne peut être recevable. Cela permettra à tout le monde de gagner du temps et au Mali de consacrer son énergie à des combats plus sérieux, dont celui du développement. C’est un raccourci pertinent à court terme que les anciens dirigeants ont toujours pris, mais ils n’ont jamais su encadrer suffisamment les modalités pratiques d’exécution et ont commis l’erreur de vouloir en faire un système de gouvernance.
Les assises sur la décentralisation ont vécu, les négociations entre l’Etat et le MNLA se précisent. Si on en croit le Président de la République, l’Indépendance et l’Autonomie ne sont pas d’actualité. Cette déclaration a tout l’air d’une lapalissade si l’on sait que le peuple malien (y compris les communautés arabe et touareg, à l’exception du MNLA) n’a cessé de rappeler qu’il n’acceptera jamais que l’intégrité territoriale du Mali soit remise en cause. Même si tout est négociable comme aime à le dire le Président IBK, il serait inacceptable que le MNLA soit reconnu comme l’interlocuteur privilégié de l’Etat dans le cadre de la mise en œuvre des conclusions des assises sur la décentralisation. Non seulement le MNLA ne jouit pas d’une telle légitimité ni au sein des communautés du nord Mali, ni même à l’intérieur de la communauté touareg de Kidal dont il se réclame, mais il a choisi de boycotter toutes les rencontres inclusives organisées par le nouveau régime de Bamako. S’y ajoute que le MNLA ne dispose pas des compétences nécessaires pour gérer des projets de développement destinés aux régions nord du Mali. Sans oublier que le grand problème du MNLA, c’est le difficile rapport que ses membres entretiennent avec l’argent, tellement ils sont habitués aux revenus illicites produits par l’économie du crime organisé à travers les prises d’otages, le narcotrafic et le trafic d’armes. Donc en ramant à contre-courant des recommandations de ces différentes rencontres inspirées par les représentants légitimes des populations, l’Etat risque de donner l’impression de manquer de sérieux en se dédisant de manière aussi flagrante. Et puis, il ne sert à rien de faire la paix des braves avec des criminels récidivistes pour installer au même moment un grand malaise et beaucoup de frustrations chez les honnêtes populations qui, elles, ont choisi la voie civilisée pour exposer leurs revendications saines et légitimes dans un cadre républicain.
Les leçons de l’histoire doivent aider à gérer le présent pour préparer un meilleur avenir de paix et de prospérité pour les générations futures. Les régimes qui se sont succédés à la tête de l’Etat du Mali depuis la révolution de 1991 auront tout essayé pour mettre un terme à l’irrédentisme touareg qui sévit au nord du Mali. Au nom de la réconciliation nationale, des combattants de la rébellion touareg furent démobilisés et versés par milliers dans la fonction publique, à des postes de responsabilités sans rapport avec leurs diplômes et leurs compétences. D’autres ont fait l’objet d’un recrutement exceptionnel dans les forces armées et de sécurité, avec des niveaux de grade dans commune mesure avec leur formation et leur parcours. La crise actuelle au nord du Mali a vu des fonctionnaires touaregs abandonner leur poste pour aller se recycler dans les instances politiques du MNLA. Mais aussi des officiers et des hommes de troupe déserter pour aller grossir les rangs des rebelles du MNLA et s’attaquer à leurs anciens frères d’armes dans l’armée républicaine. Ces évènements très graves démontrent l’échec des différents accords signés jusque-là.
Il serait donc irresponsable et suicidaire pour l’Etat malien de poser un quelconque acte dans les pourparlers avec le MNLA qui signifierait aux yeux des populations maliennes que la citoyenneté responsable est moins méritante que la rébellion armée.

ABD

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