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Législatives au Mali pour tenter de sortir enfin définitivement du chaos
Publié le jeudi 21 novembre 2013  |  AFP


© aBamako.com par Mousnabi
Election présidentielle au Mali: vote des candidats Modibo Sidibé et Soumaila Cissé
Bamako, le 28 juillet 2013. Les candidats des FARE et URD, respectivement Modibo Sidibé et Soumaila Cissé ont accompli leur devoir civique à Faladiè et à Badalabougou


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BAMAKO, Trois mois après la présidentielle, les élections législatives au Mali, dont le premier tour a lieu dimanche, doivent parachever le retour à la légalité constitutionnelle dans un pays toujours fragilisé par le putsch de mars 2012 et l’activisme des groupes armés islamistes.

L’ombre d’attentats ou d’attaques de groupes jihadistes toujours actifs dans le nord du Mali en dépit de la présence de milliers de soldats français et africains de l’ONU, plane sur ce scrutin dont la sécurité sera en grande partie assurée par ces militaires et l’armée malienne.

Jeudi à l’aube, des roquettes, sans doute tirées par des éléments
islamistes, sont tombées dans la périphérie de Gao, la plus grande ville du Nord, sans faire de victimes.

Après une accalmie de plusieurs mois, les groupes jihadistes qui ont occupé totalement le Nord pendant neuf mois en 2012 avant d’en être en partie chassés par une intervention armée internationale initiée par la France en janvier et toujours en cours, ont repris leurs attaques meurtrières le 28 septembre.

Depuis, une dizaine de civils et de militaires maliens et tchadiens membres de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) ont été tués dans ces attaques à Gao, Tombouctou et Kidal.

Le 2 novembre, deux journalistes français de Radio France Internationale (RFI), Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont été enlevés à Kidal ( 1.500 km au nord-est de Bamako), avant d’être tués peu après, une action revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Les auteurs de ces meurtres qui ont soulevé l’indignation au Mali, en France et au-delà, courent toujours en dépit de progrès dans l’enquête menée conjointement par la France et le Mali.

L’incertitude demeure quant à la tenue du scrutin à Kidal, berceau des Touareg et de leur rébellion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), où règne l’anarchie malgré la présence des forces françaises, maliennes et de la Minusma.

Une campagne peu mobilisatrice

Quatre sièges sont à pourvoir dans la région de Kidal (30.000 électeurs inscrits sur 6,5 millions dans tout le Mali), mais aucun candidat n’y a vraiment mené campagne, encore moins les leaders des grands partis politiques qui ont évité de s’y rendre depuis Bamako.

De manière générale, la campagne électorale de trois semaines qui s’achève vendredi a peu mobilisé, a constaté l’AFP, ce qui pourrait entraîner une baisse du taux de participation par rapport à la présidentielle de juillet/août. Il avait alors tourné autour de 50%, un taux exceptionnel au Mali.

La présidentielle avait été largement remportée au second tour, le 11 août, par Ibrahim Boubacar Keïta (dit IBK), face à Soumaïla Cissé qui avait reconnu sa défaite avant même la publication des résultats officiels.

L’objectif du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), est bien sûr de donner au chef de l’Etat "une majorité confortable" à l’Asssemblée nationale de 147 députés pour lui permettre de mener à bien sa difficile mission de redressement du pays, selon un responsable du RPM, Moussa Diakité.

Mais, selon Mamadou Samaké, sociologue à Bamako, "il sera difficile, voire impossible à un seul parti politique d’obtenir la majorité" et le RPM pourrait être obligé de devoir s’allier avec d’autres, en particulier avec l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma).

Ce parti, l’un des plus anciens et des mieux implantés, s’était déchiré au moment de la présidentielle, une partie de ses dirigeants ayant choisi de soutenir IBK, une autre Soumaïla Cissé.

Ce dernier, originaire de la région de Tombouctou où il est le candidat de son parti, l’Union pour la République et la démocratie (URD), ambitionne de devenir le chef de l’opposition parlementaire.

Il avait été l’un des plus farouches opposants au coup d’Etat du 22 mars 2012 mené par un obscur capitaine, Amadou Haya Sanogo, que la justice malienne a convoqué fin octobre pour répondre des nombreuses exactions dont ont été accusés ses hommes après le putsch.

Sanogo, bombardé général en août par le régime de transition alors en place, n’a toujours pas répondu à cette convocation, ce dont s’est indigné une coalition de partis, dont celui de M. Cissé.

Car Sanogo et ses hommes ont été parmi les principaux acteurs de la
descente aux enfers du Mali en 2012.

Le scrutin de dimanche sera surveillé par des centaines d’observateurs nationaux et internationaux, dont ceux de l’Union européenne. Un second tour est prévu le 15 décembre si nécessaire.

bur-stb/sd

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