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L’Essor N° 17567 du 28/11/2013

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Résultats provisoires des législatives : Des tendances intéressantes
Publié le vendredi 29 novembre 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par S.A
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En attendant la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle, 11 listes de candidatures totalisant 22 candidats passent au premier tour, tandis que bataille pour le second round promet dans plusieurs circonscriptions

Le ministère de l’Administration territoriale a donc proclamé mercredi les résultats provisoires du premier tour des législatives. D’ores et déjà, 11 listes de candidatures totalisant 22 candidats ont pu obtenir la majorité absolue. Sous réserves des appréciations de la Cour constitutionnelle qui est l’instance habilitée à proclamer les résultats définitifs, ces onze circonscriptions feront donc l’économie d’un deuxième round. A commencer par Tin-Essako dans la Région de Kidal où un seul candidat était en lice. Mohamed Ag Intalla qui s’est présenté sous les couleurs du RPM est donné d’emblée élu, mais avec le taux de participation le plus bas de ce scrutin : 3,76%. Mais qu’importe. La faiblesse du taux de participation n’étant pas un motif pour invalider une élection, le député sortant peut bien rempiler.

Mais de toutes les listes qui ont obtenu la majorité absolue selon les résultats provisoires dès ce premier tour, c’est celle de l’URD à Niafunké qui a le plus focalisé l’attention. Ce qui est d’ailleurs tout à fait logique puis que la tête de cette liste n’est autre que Soumaïla Cissé qui avait mis en ballotage Ibrahim Boubacar Keïta lors de l’élection présidentielle passée, avant d’être battu par celui-ci au deuxième tour. La victoire de la liste URD à Niafunké n’est donc pas une surprise. Elle frappe plutôt par son ampleur. En effet, Soumaïla Cissé et son colistier ont creusé le grand écart avec 62,18% des voix, laminant les listes concurrentes dont la deuxième au classement (celle du RPM) ne récolte que 19,86% des suffrages.

Tout comme à Niafunké, les électeurs de la circonscription de Dioïla ont opté pour le « Tako Kelen » (la victoire dès le premier tour, en langue nationale bamanankan) en accordant 53,16% des suffrages à une puissante coalition constituée du RPM, de l’URD, de FARE Anka Wuli et de l’ADEMA-PASJ. Cette coalition faisait face à deux autres listes : celles du MODEC et du regroupement CODEM-PACP-UMP-RDP. Bien que partie en solo, la liste MODEC conduite par son président Konimba Sidibé, un autre candidat à la dernière élection présidentielle, a bien résisté en recueillant à elle seul 42,56% des voix. La performance est à saluer. Si ces résultats provisoires sont confirmés par la Cour constitutionnelle, les 5 sièges de députés à pourvoir dans la circonscription reviendront quand même à la coalition RPM-URD-FARE-ADEMA.

A Barouéli, circonscription voisine de Dioïla, il ne devrait non plus y avoir de deuxième tour. Ici un duel opposait une alliance URD-Yelema-CNID à un duo RDPM-SADI. C’est le trio qui a triomphé avec le score confortable de 58,52%.

A Bandiagara où 3 sièges sont à pourvoir, c’est une alliance ADEMA-CODEM-RPM qui rafle la mise en obtenant 61,54%. Son poursuivant immédiat, le regroupement URD-MPR-PARENA recueille 29,25%.

Toujours dans la Région de Mopti, Djenné tombe dès le premier tour dans l’escarcelle de l’URD qui l’emporte avec 51,26% devant l’alliance ADEMA-RPM (43,59%). Le parti de « la poignée de main » enlève ainsi deux autres sièges précieux.

Plus au nord, dans la circonscription de Bourem, la messe semble dite. L’alliance UMRDA-Faso Jigi-RPM n’a laissé aucune chance à ses adversaires s’imposant avec 69,02%. Elle enlève donc les deux sièges en jeu ici. En face, l’ADEMA-PASJ et deux autres listes n’ont pu que constater les dégâts.

A Kidal où trois listes étaient en compétition, pour un siège, l’affaire est également dans le sac. C’est la Liste indépendante pour la paix et l’union nationale de Ahmoudene Ag Iknass qui s’impose nettement avec 65,30% devant le RPM et l’URD.

A Ménaka, c’est aussi un indépendant qui s’impose face aux mêmes partis URD et RPM. Bajan Ag Hamatou, député sortant, enlève l’unique siège à pourvoir avec 59,73% des voix.

Par contre à Téssalit, le RPM n’a laissé aucune chance au candidat indépendant qu’il affrontait. La liste du parti l’emporte avec 65,47% des suffrages. Le Rassemblement pour le Mali récidive ans la circonscription d’Abeïbara voisine où il cartonne encore avec 96,69% face à un indépendant à qui il ne laisse que la portion congrue.

Hormis dans ces onze circonscriptions, les électeurs vont devoir retourner aux urnes dans les 45 autres le 15 décembre pour départager les deux listes arrivées en tête à l’issue du round initial. Et la bataille s’annonce rude dans de nombreuses circonscriptions. Comme à Ségou où deux grandes coalitions vont croiser le fer. D’un côté l’alliance RPM-MIRIA-FARE Anka Wuli arrivé en tête pour ce premier tour avec 33,70%, de l’autre le regroupement ADEMA-CNID-RDPM qui a obtenu 26,69% et dont la liste comporte deux anciens candidats à l’élection présidentielle : Dramane Dembélé (ADEMA) et le vétéran Me Mountaga Tall (CNID). L’enjeu est de taille puisque 7 sièges sont en jeu.

A Sikasso, circonscription fournissant également 7 députés, c’est un duel entre deux groupements de partis qui est proposé. Face à face, le trio ADEMA-CODEM-MIRIA et l’alliance RPM-MPR-FARE Anka Wuli. Dix points d’écart séparent les deux listes, la première étant arrivée en tête avec 29,93% contre 19,48%. Ici aussi, un ancien candidat à la présidentielle et député sortant est dans l’arène : Housseini Guindo de la CODEM.

A Mopti, l’ADEMA et le RPM se retrouvent de nouveau en alliés. Les candidats des deux partis et celui de l’APR vont affronter une coalition URD-CODEM-MPR. Pour le premier tour, ils ont creusé l’écart en obtenant 36,55 contre 23,57% à la liste concurrente. Celle-ci est d’ailleurs talonnée de très près par une alliance UDD-ASMA-PDES.

Dans la circonscription de Gao où l’inoxydable Assarid Ag Imbarcaouane est à nouveau candidat, la situation est inédite. Pour la première fois de sa longue carrière de député, le vice-président de l’Assemblée nationale sortante est contraint à un deuxième tour. Jusqu’ici, les listes qu’il conduisaient passaient sans coup férir dès le premier tour. La symbolique ne pouvait pas passer inaperçue.

A Bamako aussi, où un second tour sera nécessaire dans la totalité des six communes, la bataille s’annonce féroce. Si le RPM est arrivé en tête dans toutes les communes sauf dans la III où le candidat de l’ADEMA pointe en premier, les autres listes virtuellement qualifiées pour le deuxième tour vont sans doute se battre avec l’énergie du désespoir pour inverser la tendance. En somme, le second round des législatives promet du suspense. Assez pour remonter le taux de participation ? Il faut le souhaiter.

S. TOGOLA

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