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Amadou Haya Sanogo La descente aux enfers
Publié le vendredi 29 novembre 2013  |  Le Zenith Bale


© Getty Images
Le capitaine Amadou Haya Sanogo
Le chef de l’ex-junte malienne, le capitaine Amadou Haya Sanogo


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Monsieur » tolérance zéro « , le superman de Kati qui régnait sur Bamako en maître absolu ressemble aujourd’hui plutôt à un cafard qui broie du noir. Abandonné par tous ceux qui hier le courtisaient au sein des organisations croyant leur heure arrivée dont COPAM, MP22, Yèrèwoloton… et dans une moindre mesure le RPM, l’homme fort du 22 mars 2012 n’est plus que l’ombre de lui-même, méditant sur son sort entre les mailles de la Justice malienne. Sanogo est écroué pour » complicité de meurtres et assassinats « . Il tombe du rônier au fond du puits, selon l’expression consacrée. Surprenant peut-être, mais n’était-ce pas prévisible ?
Le capitaine malien Amadou Sanogo, auteur du coup d'Etat du 22 mars, le 6 avril 2012 au camp

Après avoir orchestré ou en tout cas ignoré les exactions de ses compagnons d’armes contre nombre d’hommes politiques, de militaires et de journalistes au Sud, au moment où leur mission devait être plutôt de libérer le Mali des indépendantistes et terroristes implantés au Nord, le sauveur autoproclamé du Mali est interpellé sur des exactions commises par ses hommes ainsi que sur la mort de six personnes lors d’une mutinerie en septembre. L’appétit vient en mangeant, dit-on. Sorti de nulle part si ce n’est entre les bars de la capitale pour se retrouver au sommet de l’Etat, ce rat de cabaret surnommé Dadis bis par un confrère à juste titre n’a jamais réservé le moindre respect à ceux désignés par lui et ses acolytes comme ceux qui ont mis ce pays à genoux durant vingt ans.

La première victime de leurs atrocités fut le Président Amadou Toumani Touré, l’incontestable grand bâtisseur dont le seul malheur selon ses accusateurs fut de ne pas repousser la rébellion, de ne pas fournir d’armes aux soldats, patati patata. Mais c’est le coup d’Etat de mars 2012 qui a créé un vide du pouvoir à Bamako dont ont profité des rebelles touaregs, alliés à des combattants islamistes, pour s’emparer du nord du Mali. Mais Dieu aime les Maliens car les terroristes ayant chassé les touaregs du MNLA dont la protection par la France ne souffre d’aucun doute, alors les intérêts français et maliens étaient tous en cause.

Le MNLA a échoué dans sa tentative d’acquérir l’indépendance, même en se faisant aider par des terroristes si ces derniers demeuraient en second plan. Pis, ce sont des organisations pro-putschistes (COPAM, MP22, Yèrèwoloton, RPM) qui entrent dans la danse les 10 et 11 janvier 2013 à Bamako pour solliciter la démission du Président par Intérim Dioncounda Traoré avec la bénédiction de l’armée non républicaine installée à Kati par le sultan Sanogo. L’avoir tabassé ne suffisait plus, il fallait que Dioncounda s’en aille car après Att, c’est Dioncounda qui aurait permis l’avancée des terroristes sur Bamako. La stratégie machiavélique qui a réussi contre Att a foiré contre Dioncounda car l’Ambassadeur de France informé a envoyé des troupes françaises pour sécuriser Dioncounda et déjoué le coup de force prévu ce jour en déguerpissant les fossoyeurs attroupés devant sa porte.

Alors l’opération Serval est lancée pour sauver la démocratie d’une part et remettre la clé de Kidal au MNLA. Le tour est joué, kif-kif au profit du protégé (MNLA) de la France et du Mali. C’est depuis ce jour que les jours de Sanogo étaient comptés. Il a d’abord été entrepris de dissoudre son comité à la fin de la tansition. Son fameux grade n’était qu’un piège. Et même la mutinerie de Kati n’aurait pas lieu su Sanogo avait cru un seul instant qu’il était en train d’être rattrapé par ses atrocités sur la classe politique et la presse, donc à ne pas ajouter de mécontentement au sein des forces armées que des politiques pourraient faire retourner contre lui.

Aujourd’hui, ça devrait être la fête chez Cheick Modibo Diarra, Modibo Sidibé, Soumaïla Cissé, Soumeylou Boubèye Maïga, Dramane Dembélé, Kafougouna Koné… Amadou Toumani Touré. Que de grands hommes dont les bonnes œuvres – il y en a de mauvaises certes – ont été sabotées par cette junte et les assoiffés du pouvoir qui ont tout perdu aujourd’hui au bénéfice du grand gagnant IBK, qui aura non seulement été le plus servi par Alpha et Att, mais également par Amadou Haya Sanogo. Et par la grande majorité des électeurs, avec la bénédiction de la France qui impose aujourd’hui ses desideratas à exécuter sans murmure. Ainsi va la vie politique au Mali.

Rappelons que le général Amadou Haya Sanogo a été interpellé et écroué le mercredi 27 novembre à Bamako, par les forces de sécurité maliennes. En exécution d’un mandat d’amener.

En effet, le général Amadou Haya Sanogo refusait depuis plusieurs semaines à déférer à la convocation de la justice qui souhaite l’entendre sur deux brûlants dossiers : l’affaire dite des bérets rouges, et les disparitions de militaires suite à la mutinerie du 30 septembre dernier à Kati. Plusieurs convocations lui ont été envoyées, sans que le Général Sanogo daigne répondre. La justice a été finalement obligée de passer par la méthode forte pour le faire comparaître. C’est ainsi que ce mercredi 27 novembre, un groupe de militaires est arrivé à son domicile, à bord de véhicules lourdement armés. Le Général Sanogo est arrêté et jeté à l’arrière d’un véhicule. Destination : l’Ecole de la gendarmerie, à Faladjé, où l’attendait le juge d’instruction Yaya Karambé chargé du dossier.

Après son audition, le juge a décerné contre lui un mandat de dépôt. C’est dans cette même école de la Gendarmerie qu’on a trouvé une cellule où il a été placé en détention….
Cette arrestation doit permettre au tout nouveau président Ibrahim Boubacar Kéïta de restaurer l’autorité de l’Etat sur l’armée. Alors il lui restera de reprendre le contrôle total du nord du pays.
Mamadou DABO

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