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Redéploiement de l’administration dans le nord : «Un écran de fumée», selon le maire de Gao
Publié le jeudi 5 decembre 2013  |  Le Prétoire


© aBamako.com par Dia

Bamako, le 14 octobre 2013. "Pas de Paix sans Développement!!!; Pas de Développement sans Paix!!!", c`était le Thême d`un Atelier National d`Elaboration du Programme de Développement Accéléré des Régions du Nord, qui a regroupé ce lundi au CICB, des différents ressortissants des trois régions du Nord du Mali, à savoir: Gao, Tombouctou et Kidal.Photo: M.Malick A MAIGA, Ministre délégué Chargé de la Décentralisation du Mali


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à la limite écœuré, sinon révolté, que nous avons rencontré en marge du forum régional de la réconciliation, tenu les 30 novembre et 1er décembre 2013 dans la cité des Askia. Dans les locaux de la mairie entièrement rénovés, après avoir été le théâtre d’affrontements armés entre les terroristes et les forces armées maliennes et françaises, l’édile de Gao n’a pas caché son indignation contre «l’absence» de l’Etat dans le nord du Mali. Il a par ailleurs dénoncé le «deux poids deux mesures» dont les nouvelles autorités ont, selon lui, fait montre dans l’inculpation du général Amadou Haya Sanogo.


«Je vois l’avenir du Mali très sombre». Cette petite phrase que Sadou Diallo a prononcée, entouré de journalistes, traduit toute la déception qui est la sienne face à l’évolution du Mali post-crise. Au cours de l’entretien qu’il nous a accordé dans son bureau, le maire de Gao s’est montré d’autant plus pessimiste qu’il dit avoir du mal à comprendre que le Premier ministre du Mali ait été contraint d’annuler son voyage à Kidal par le fait de la pression de la rue. Toute chose qui, à ses yeux, témoigne à suffisance l’absence totale de l’Etat dans la partie nord de notre territoire. Or, estime l’élu local, la réconciliation nationale vers laquelle les nouvelles autorités nous invitent à aller passe nécessairement par la restauration de l’Etat. «Toutes ces assises ne serviront à rien tant que l’Etat ne s’assume pas», clame le maire. Et Sadou Diallo de faire remarquer qu’à Gao, c’est désormais la rue qui commande. «Tous les directeurs administratifs sont présents, mais ils ne peuvent pas travailler parce qu’ils n’ont pas de bureaux.

Pour moi, l’Administration n’existe toujours pas dans le nord. Son redéploiement est un écran de fumée», s’indigne-t-il. A titre d’exemple de l’affaissement de l’autorité de l’Etat, l’édile de la cité des Askia affirme que les check-points sont de nos jours occupés par les jeunes de Gao au détriment de l’administration douanière.

Au sujet de l’inculpation du chef de l’ex-junte, le maire dit ne pas cautionner le fait qu’au même moment où on arrête le Général Amadou Haya Sanogo, certains qui se sont illustrés dans les actes d’atrocité s’apprêtent, dans l’impunité totale, à revenir à l’Assemblée nationale alors que d’autres sont libérés à tour de bras. «Si on arrête Sanogo, on doit aussi arrêter tous ces criminels», suggère Sadou Diallo.


Sur un tout autre plan, le maire de Gao n’entend pas porter plainte contre les auteurs des actes de vandalisme perpétrés à son domicile à la mi-novembre, mais dit avoir besoin juste de la compassion de l’Etat qui est demeuré jusque là indifférent à sa souffrance. C’est fort de ce tableau quelque peu sombre que l’élu de Gao a dressé d’un Mali post-crise qui, selon lui, n’inspire pas la garantie d’un Etat qui s’assume que le maire Diallo décide de jeter l’éponge une fois son mandat arrivé à terme. «Je ne serai pas candidat aux prochaines élections municipales parce que je ne sens pas une garantie derrière», a-t-il promis. En tout cas, des analystes trouvent cette décision sage de la part de monsieur le Maire de Gao. Car, argumentent-ils, c’est un secret de polichinelle que Sadou Diallo, depuis quelques temps, n’est pas en odeur de sainteté avec une frange importante de ses éléments. Sentant sa défaite prochaine, parce que désormais en manque de perspectives politiques, le premier magistrat de la cité des Askia juge ainsi bon de prendre le devant en se retirant de la course à la mairie en mars-avril 2014.


Bakary SOGODOGO, envoyé spécial à Gao

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