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Rencontre avec l’icône vivante du football malien, Salif Keita ‘’Domingo’’ : L’homme qui est à l’origine de la relance du football malien
Publié le vendredi 6 decembre 2013  |  La Mutation




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C’est ce 6 décembre 2013 que Salif Keita soufflera ses 67 bougies. Une belle occasion que votre journal préféré a choisi pour mieux faire connaitre le footballeur le plus doué de sa génération de 1963 à 1980. C’est avec plaisir que le Domingo, la panthère noire ou l’icône vivante du football Malien voire mondial a accepté de répondre à toutes nos questions sans tabou et sans gêne.

SALIF KEITA SAINT ETIENNEDans cet entretien, Salif nous retrace toute sa carrière de footballeur et ses expériences professionnelles de ministre délégué chargé de sport en passant par le poste de conseiller spécial du COCAN, de la création d’un centre de football qui porte son nom et de son passage à la tête de la fédération malienne de football. Un véritable parcours de combattant plein de réussite et d’obstacles de celui qui a et continue de façonner les esprits au sein du football malien et international


Un buteur inné et un nationaliste convaincu
Né le 6 Décembre 1946 à Ouolofobougou(Bamako), Salif Keita comme la plupart des jeunes du quartier, s’est adonné à la pratique du sport roi. C’est ainsi qu’il se retrouve dès l’âge de 16 ans au sein de l’équipe de football de son quartier à savoir les Pionniers de Ouolofobougou en 1963 jusqu’en 1964. Son talent inné de buteur lui a conduit à l’AS Réal de Bamako en 1964 malgré ses 18 ans où il explosa complètement sur la scène nationale connait avec trois coupes du Mali remportées avec le Réal (1964, 1966, 1967). Sur le plan international et à 19 ans il joue et perd la finale de la défunte coupe des vainqueurs de coupes avec le Stade Malien de Bamako en 1965 face aux Camerounais de l’Oryx. Une année plus tard soit en 1966, il joue et perd encore la finale de la défunte coupe des clubs champions avec le Réal face au Stade d’Abidjan. Ses exploits techniques et déroutants au Réal qui dépassent l’imagination ont émerveillé un supporter de l’équipe de Saint Etienne(France) d’origine libanaise vivant à Bamako. Sans plus attendre ce dernier informe avec insistance les responsables des Verts de tout faire pour recruter Salif Keita. Mais face au refus des autorités maliennes de laisser celui qui se révélera un peu plus tard comme étant le footballeur le plus doué de sa génération, Salif Keita quitte Bamako par route et rejoint la capitale Monrovia(Libéria) pour la France en 1967. De Paris il regagne Saint Etienne par Taxi long de 500 Kms où il est négligemment accueilli par Réné Domingo, responsable de l’équipe réserve des Verts. L’histoire nous apprend que ce dernier n’était pas du tout content du surnom ‘’Domingo’’ donné à Salif. Ainsi l’homme qui sera surnommé plus tard la panthère noire joue son premier match officiel le 19 Novembre 1967 contre Monaco où il marque dès la 7e minute. Et le match se solda sur le score de 3 buts à 0 en faveur des Verts. On retiendra surtout ses six buts marqués en un seul match contre Sedan et qui s’est terminé sur le score de sept buts à zéro. Et ce fut le début d’une longue et riche carrière footballistique époustouflant qui hissa le natif d’Ouolofobougou sur tous les toits sportifs du monde entier « Pour moi l’essentiel était seulement de bien jouer au football et de s’intégrer rapidement au groupe. Heureusement les choses se sont allées très vite et tout a marché à merveille » confie -t-il.



Au cours de ses cinq années passées à Saint Etienne (1967-1972), Salif Keita fut sacré 3 fois champion de France (1968, 1969,1970) et vainqueur de la coupe de France en 1970. Il fut aussi 3 fois vainqueur du trophée de champion (1967, 1968, 1969) et vice -champion en 1971. Ce qui lui a permis de décrocher le soulier d’argent avec 42 buts marqués derrière le Yougoslave qui évoluait à Marseille avec 44 buts marqués au cours d’une seule saison. Suite à un désaccord entre les dirigeants du club qui refusaient que Salif Keita participe à la CAN 1972, le ‘’ Domingo’’ national quitte Saint Etienne en 1972 pour Marseille où il ne passa qu’une seule année (1972-1973). Nationaliste sincère et convaincu, Salif Keita refuse la nationalité Française en 1973 et quitte la France et Marseille pour Valence (Espagne) où il passa trois ans (1973-1976). Après un contrat bien rempli, il rejoint le Sporting Club Lisbonne du Portugal de 1976 à 1979. Salif fut sacré vice-champion en 1977 et en 1979 et fut vainqueur de la coupe du Portugal en 1978. En 1979, il quitte l’Europe pour les Etats- Unis au New England Tea Men de Boston en 1979 jusqu’en 1980 où il met fin à sa carrière de football. De 1980 à 1986 il s’inscrit dans une école de management et de marketing. En 1986, Salif Keita rentre définitivement au Mali. Avec l’équipe nationale du Mali, la légende vivante du football malien a joué et perdu deux finales à savoir les jeux africains de Brazza(Congo) en 1965 et la finale de la CAN 1972. Ce qui lui a permis d’obtenir différentes distinctions personnelles en 1970 avec le premier ballon d’or africain. Il a été déclaré meilleur joueur étranger en France en 1968.


Une célébrité respectée à l’échelle mondiale mais mal compris au Mali
Il ne fait aucun doute que le football malien avait brillé de 1960 à 1972 avant de tomber dans la décadence totale voire l’oubli. Tout cela à cause d’un manque de vision claire des acteurs de football d’alors. Cette traversée de désert pouvait être évitée si on avait laissé compris le projet à long terme du footballeur devenu ministre délégué au sport Salif Keita en 1987. «A ma nomination comme ministre, je voulais dissoudre l’équipe nationale en vue de préparer la CAN 1992 qui coïncidait avec les 20 ans de la participation du Mali une phase finale. On m’a dit que ce n’est pas possible car pour les autorités d’alors, tout était misé sur la coupe Cabral. Se sentant dans l’incapacité de bien travailler, j’ai préféré démissionné pour me consacrer à l’idée de la création du centre qui porte mon nom » confie -t-il. On notera que c’est sur proposition de Salif Keita que des parcelles de terrains furent attribuées à certains grands clubs de Bamako tels que le Djoliba, le Réal de Bamako, le Stade Malien de Bamako, le COB. Mais ce qui a surtout révolutionné le football malien, c’est l’émergence de jeunes joueurs issus du centre de formation ‘’CSK’’ en 1997 avec les Djila, Karembé, Scifo, Seydou etc. La suite on la connait avec la participation régulière des catégories de jeunes aux différentes phases finales de la CAN. Mais ce que l’histoire retiendra à jamais dans les annales du football malien, c’est l’arrivée d’un sponsor en 2005 lorsqu’il fut élu président de la fédération malienne de football avec plus d’un milliard de FCFA pour les clubs de la ligue 1 et les ligues régionales. « Mon seul souci et mon seul combat étaient de doter les clubs et les ligues régionales et toutes les autres structures de participant au développement de la discipline. Mais hélas j’ai été mal compris à l’époque. Heureusement le temps m’a donné raison et je me réjouis de cet état de fait car cela a permis aujourd’hui le football malien d’être présent sur la scène africaine avec les résultats de l’équipe nationale lors des CAN 2012 et 2013, la victoire historique du Stade Malien de Bamako en coupe CAF en 2009 et la finale historique du Djoliba en 2012 » confie –t-il. Pour ‘’Domingo’’ si le Mali veut décrocher un trophée continental, il faudrait que les clubs maliens se professionnalisent et que le Mali participe régulièrement aux phases finales. « Tant que les clubs maliens n’auront pas un budget considérable pour faire face aux dépenses de tout l’effectif, il sera difficile pour le football malien d’être performant. Il est temps qu’on se consacre à la formation à la base à Bamako et surtout dans les régions » a-t-il ajouté. Salif Keita déclare que son seul regret c’est de n’avoir pas pu remporter un trophée continental pour son pays malgré tout son talent et toutes les distinctions honorifiques reçues en Europe et en Afrique. « Rien ne vaut dans la vie d’un footballeur que de remporter un trophée continental. C’est le plus cadeau qu’un joueur cherche durant toute sa carrière et surtout offrir à son pays. Sai je l’ai pas c’est parce que la chance n’y est pas. Et c’est pour cela que j’ai été toujours mal compris par les maliens. Mais je les comprends parfaitement car ils ne peuvent jamais comprendre tous les secrets liés au football » confie t-il. A la question de savoir qu’en est-il de l’affaire Amadou Diakité et Malamine Koné en 2006, Salif Keita est catégorique « c’est en 2004 qu’ils sont venus me trouver jusqu’à dans ma maison pour mea prier d’accepter d’être le candidat du Mali à la FIFA. Je les ai demandés et si Amadou Diakité n’est plus pas candidat et ils m’ont dit non. Et le hasard a fait que, j’ai été élu président de la fédération en 2005.

C’est à l’assemblée générale de la FIFA que j’ai compris qu’on m’a piégé et aussitôt j’ai désisté purement et simplement. Après j’ai entendu dire que j’ai vendu la voix du Mali à Jacques Anouma et je défie quiconque d’apporter la preuve de cette allégation mensongère. Je défie n’importe quelle personne qui sait peut dire le montant, le lieu et le moment et je serai très heureux. Je pense ce n’est qu’une pure méchanceté »a t-il dit très à l’aise. Quant au rapport très difficile savec Malamine Koné, Salif Keita précise « J’étais le premier à se féliciter de l’arrivée de Malamine Koné et Airness. Mais lorsqu’on m’a dit que je ne pourrai rien décider sur le sort du football malien alors que je suis le président de la fédération, j’ai dit non et non. Pour moi ce fut le début de mes malheurs jusqu’à la fin de mon mandat.

Et j’ai compris que personne ne veut le bonheur de ce football mais ils viennent pour s’enrichir sur le dos de cette discipline ». Que l’on veuille oui ou non, qu’on l’aime oui ou non, Salif Keita demeure une célébrité du football mondial de sa génération et reste une référence mondiale. Un trésor intarissable que les acteurs du football malien doivent exploiter pour le bonheur du football malien. En témoigne un terrain de football dédié en son nom en France et sa distinction honorifique du meilleur joueur africain en France du Trop 50 de France Football le 28 aout 2012. A l’occasion des 80 ans de la création de Saint Etienne, Salif Keita a reçu tous les honneurs dignes de son rang et déclaré le meilleur joueur du club. Qui dit mieux et que Dieu vous donne longue vie mon Président !
Sadou Bocoum

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