LES INTALLAH : La famille kidaloise qui donne du fil à retordre au Mali #aBamako

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LES INTALLAH : La famille kidaloise qui donne du fil à retordre au Mali

Publié le vendredi 6 decembre 2013 | Les Echos

© aBamako.com par Dia
Cérémonie de remise des prisonniers MNLA par les autorités maliennes
Bamako le 02 Octobre 2013 à l`hôtel Kempinski. Le Gouvernement malien a procédé à la remise des prisonniers rebelles à la Minusma, cet après midi, dans le cadre des accords de Ouagadougou. La cérémonie a été présidée par le chef de la MINUSMA Bert Koenders.

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Communiqués du mardi 08 janvier 2012

ORTM - 8/1/2013

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CRISE AU NORD DU MALI

Fils d’Attaher Ag Illi, Intallah Ag Attaher a accédé en 1962 au titre d’amenokal de Kidal. Figure emblématique des Ifoghas, âgé de plus de 90 ans, il semble respecté par tous les Touaregs de la région de Kidal. Même contrarié par certaines ethnies et des Occidentaux, aujourd’hui à Kidal, difficilement quelque chose pourrait se faire sans son consentement.
Malgré son grand âge et ses problèmes de santé, Intalla Ag Attaher reste une référence. Depuis qu’il a hérité de son père, Attaher Ag Illi, le titre d’amenokal de Kidal en 1962, il est à la fois le chef suprême des Ifoghas (et, à ce titre, l’autorité morale de Kidal) et le patriarche de toutes les tribus vivant dans l’Adrar des Ifoghas.

Les Ifoghas font partie de toutes les insurrections touarègues depuis 1963. Discret et chétif, l’octogénaire, a vu signer tous les accords paraphés par le Mali avec les groupes armés. D’ailleurs, il est considéré par certain comme un « interlocuteur » pour la paix. Associé à toutes les démarches visant sa communauté, la famille Intalla est parvenue à se faire respecter par plusieurs communautés de Kidal.

Toutefois, un membre de l’ethnie des Imghads (une tribu touarègue en rupture avec les Ifoghas) au micro d’un confrère avoue que « les Ifoghas sont le problème du Nord. Ils ne comprennent pas la démocratie ». Il enfonce le clou : « Pour eux, il est impensable qu’un autre groupe qu’eux gouverne Kidal ».

Ceux qui ont vécu toutes les rebellions conviennent avec nous que la famille Intalla constitue en même temps une menace pour le Mali et une porte pour la recherche de la paix. « Il revient à l’interlocuteur de tirer profit de cette contradiction », dit-il. A preuve, souligne Rémi Carayol, « à la naissance du MNLA, en octobre 2011, il ne manquait aucun Intalla ».
Après avoir agressé leur propre pays, tué des soldats maliens et des innocents, cette famille Intalla, en prélude à l’accord de Ouaga, s’est positionné pour être la voie à emprunter pour arriver à la paix à Kidal. Rémi Carayol, confirme : « C’est une constante dans l’histoire des rébellions du monde touareg dès que les combats sont en voie d’extinction, chacun essaie de se placer pour participer aux discussions ».

Le 19 mai 2012, Intalla Ag Attaher fait savoir qu’il démissionne du MNLA pour prendre la présidence du Haut conseil de l’Azawad (HCA), une structure mise sur pied par ses fils. On se souvient que ce même jour, un autre de ses fils, Alghabas Ag Intalla, député à l’Assemblée nationale, annonce à son tour son ralliement au HCA et, par là même, la dissolution de son groupe armé, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA).

« L’objectif, à court terme, est de réconcilier tous les Azawadiens : les Touaregs, les Arabes, les Peuls, les Songhaïs… », indique Mohamed Ag Intalla, un des fils du vieux Intalla. Visiblement cette volonté des Intalla de fédérer « l’ensemble des communautés du Nord » semble une utopie pour la plupart des ethnies qui estiment que les Intalla « sont de fins manipulateurs ».
A analyser, tout porte à croire que l’influence des Intalla à Kidal est une vérité. Lors de la campagne pour l’élection présidentielle, des candidats dont l’actuel président de la République ont défilé chez vieux Intalla sachant bien que la famille est pointée du doigt dans la mort des militaires tués à Aguelhok.

Amadou Sidibé

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