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L’arrestation et le procès du général Sanogo : Un tsunami à venir
Publié le lundi 9 decembre 2013  |  L’Inter de Bamako


© Autre presse par DR
Capitaine Amadou Sanogo


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Quand un gouvernement est atteint d’une cécité, il crée des problèmes, là où il n’y a pas de problèmes. Où bien pour écarter l’attention du peuple sur le vrai problème, il crée un problème pour éloigner le peuple du vrai problème. En 1985, le président Moussa Traoré et le feu président Thomas Sankara, avaient chacun en ce qui le concerne dans son pays, un problème à gérer. Ils n’ont rien trouvé que de créer la guerre de l’Agacher, une bande de terre entre le Mali et le Burkina Faso, qu’on disait riche en pétrole et en métaux précieux. Cette guerre fût même dénommée «La guerre des pauvres».

Revenons à la situation actuelle du Mali, sur l’affaire dite de Amadou Haya Sanogo, ancien chef de la junte qui avait renversé l’ancien général-président fuyard du groupe du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la restauration de l’Etat (FDR), qui est actuellement réfugié au Sénégal (l’histoire retiendra qu’il a été le premier ancien président du Mali qui a fui et qui s’est réfugié à l’étranger).

Nous avons eu l’occasion de le dire, à plusieurs occasions, que le vrai problème du Mali se trouve à Kidal et non à Kati. Le Mali vient de sortir à peine de son trou, il a pointé seulement le nez, quand nos dirigeants viennent de le replonger encore dans un autre trou. Le général Pierre Buyoya, ancien président burundais et représentant de l’Union africaine (UA), avait eu à le dire sur les antennes de RFI : «le vrai problème se trouve à Kidal et non à Kati».

Mais, comme le gouvernement malien est buté au problème de Kidal, il crée celui de Sanogo par le canal de ceux qui sont venus nous aider. Il y a plusieurs chantages qu’ils nous font : celui de Kidal et celui de Sanogo et de ses amis. Il est prématuré de s’attaquer actuellement au problème de Sanogo. Moussa Traoré (lui-même putschiste en 1968) a été victime d’un coup d’Etat en mars 1991 par les «démocrates sincères» et un charnier était à leur compte, pas au compte seulement de Moussa Traoré, mais il a fallu, la fin de l’année 1992 pour procéder à son jugement.

Le jugement d’Amadou Haya Sanogo et de ses amis sera le tsunami à venir. Un tsunami qui emportera plusieurs personnalités. Nous avons en mémoire, le procès de 1978 contre les amis de Moussa Traoré au sein du Comité militaire pour la libération nationale (CMLN), à savoir les lieutenants-colonels Kissima Doukara et Tiécoro Bagayogo.

A l’époque, le président de la Commission d’enquête, était dirigée par le colonel Joseph Mara. Lui-même, fut arrêté en janvier 1979 et s’est retrouvé dans le procès économique contre eux, tenu à Tombouctou en 1980. Et dans ce procès, il nous a été rapporté qu’un jour, le lieutenant-colonel Kissima Doukara, s’était emporté et le juge l’avait dit, «Kissima, garde ton sang froid». Kissima, l’avait répondu par cette phrase, «comment voulez-vous que je garde mon sang froid alors que ceux avec qui, j’ai tramé, sont en train de me juger».

Le général Sanogo et ses amis ont eu à faire une mutinerie le 21mars 2012 mutinerie, transformée en coup d’Etat le 22 mars 2012. C’étaient des magistrats qui étaient leurs conseillers juridiques, qui avaient conçu «l’Acte fondamental du CNRDRE»- Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat). (Nous rappelons ici aux détracteurs du général Sanogo, même si c’est un jour, il a été le chef d’Etat du Mali, qui avait la réalité du pouvoir pendant ce petit laps de temps).

Donc, si les conseillers juridiques ne sont pas au courant du charnier de Djago, ils doivent être au courant de l’arrestation des différentes personnalités du FDR et des conditions de leur libération. Parmi ces personnalités du FDR, certaines sont membres du gouvernement du Premier ministre Oumar Tatam Ly. La presse malienne verse sa salive sur Sanogo et un journal est parti jusqu’à dire, «où sont les soutiens du général Sanogo» ? Ce journaliste et son journal se trompent. On ne doit jamais sous estimer un homme et sa capacité de nuisance.

En 1978, quand Moussa Traoré voulait créer son Union démocratique du peuple malien (UDPM), et faire un remaniement ministériel où Kissima Doukara ne figurera pas, ce dernier était le ministre de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité ; Tiécoro Bagayogo, le directeur général des services de sécurité. Chacun des deux groupes campait sur sa position. Mais, c’est Moussa, que les autres sous estimaient, qui avait eu le dessus sur eux.

Ceux qui disent que le ministre de la Défense et des Anciens Combattatnts, M. Soumeylou Boubèye Maïga, avec sa sortie sur la question Sanogo, l’avait bien éclairci. Au contraire, si nous analysons ce que le ministre Maïga avait dit, il a plutôt enfoncé les bérets rouges. Le ministre a dit que le gouvernement n’est pas derrière l’arrestation du général Sanogo mais ce sont les familles des militaires disparus qui ont porté plainte à la justice et c’est ce qui est à la base de son interpellation. Mais le ministre oublie que des civils, des militaires ont été tués aussi par les bérets rouges. Ceux-ci aussi ont des familles. Qu’il le dise ou pas, le gouvernement peut arrêter n’importe qui s’il veut. Maintenant c’est à la justice de se prononcer.

Dans cette affaire, la justice doit aller jusqu’au bout et si la justice est bien appliquée, beaucoup de zélateurs dans la traque de Sanogo et de ses amis, seront derrière les barreaux. Incha Allah. Au lieu de se moquer du général Sanogo qui est derrière les barreaux, chacun doit souhaiter que Dieu ne le mette pas dans cette situation. Les sonrhaïs disent dans un adage, si la barbe de ton voisin a pris feu, il faut mouiller la tienne. Ceux qui reviennent sur la déclaration de Sanogo, que «cette affaire est une affaire militaire et elle sera réglée militairement».

Cette phrase, est celle qui se trouve dans la tête des bérets rouges qui sont partis attaqués Sanogo et sa junte qui sont des bérets verts. Ils sont partis pour faire de Sanogo et de ses amis, des prisonniers et ou bien des morts ?

La même phrase «c’est une affaire militaire et elle sera réglée militairement» a été prononcée en 1969 par le groupe Diby Syllas qui voulait renverser Moussa Traoré et son CMLN. Le groupe de Diby avait perdu par la cause d’un de leurs éléments qui a fait trahison. Les militaires ont leur langage qui leur est propre. Quand on joue sa carte, il faut reconnaître aussi si tu l’as perdue.

Revenons à l’interview du président IBK par le journal «Le Monde» lors de sa visite en France. Le président IBK a eu le courage de dire la vérité à ses amis socialistes français. Il faut le reconnaître. Mais le président IBK, ne doit pas s’arrêter là. Il doit aller jusqu’au bout. Nous demandons au peuple malien de continuer à dénoncer cette attitude de la politique française à Kidal.

Il faut le dénoncer jusque dans la rue. Surtout que le gouvernement français a au sein de lui, un hypocrite de taille, M. Yves Le Drian, son ministre de la défense. Même récemment sur les ondes de Radio France Internationale, il racontait des idées ambigües sur la politique française.

Il montre par là en disant lui-même, qu’il n’y a qu’un seul Mali mais il y’a une entité Kidal qui est peuplée de quelques milliers d’habitants et l’autre Mali avec des millions d’habitants. C’est là l’ambigüité et l’hypocrisie des politiciens français, surtout de cet homme comme Yves Le Drian.

Il y’a aussi l’hypocrisie de ceux qui disent qu’ils sont avec le président IBK, qui ont tous été élus députés RPM dans la région de Kidal le 24 novembre 2013. Avec cette majorité présidentielle à Kidal, comment peut-on refuser l’atterrissage de l’avion du Premier ministre?


Yacouba ALIOU

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