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L’ancien Ministre Tièfing Konaté et tous les officiers de CNDRE interdits de voyage Siméon Keita et Sirima Fané de nouveau arrêtés et détenus au camp I
Publié le mardi 10 decembre 2013  |  Maliba Info




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L’actualité s’est visiblement emballée en fin de semaine dernière à travers moult révélations, interpellations et mise en garde émanant aussi bien des autorités militaires que judiciaires. Nous avions tendu l’oreille.

L’arrestation de Sanogo et la découverte du charnier de Diago sont sans nul doute à l’origine de cette brusque montée d’adrénaline. Mais le saviez-vous ? Le juge Yaya Karembé avait auparavant connaissance de l’existence de plusieurs fosses communes bien avant l’interpellation du désormais prévenu Amadou Haya Sanogo. C’est d’ailleurs fort ces confidences qu’il a délivré un mandat d’amener. Une décision qui précipitera les événements.

Le témoignage accablant des habitants de Diago
Les populations de Diago n’ont pas voulu prendre de risques. Elles n’ont décidé de rencontrer le magistrat instructeur qu’après l’arrestation du Général Sanogo. Et c’est en effet là qu’elles décidèrent de tout dévoiler. Bien entendu, elles savaient des choses.

Dans la nuit du 02 au 03 Mai 2012, soit 72 heures en moyenne après les événements qualifiés de «contrecoup d’Etat», les habitants de cette paisible localité dans le cercle de Kati, furent tirés de leur sommeil d’abord par des bruits de moteur et des tirs de mitraillettes, aux environs de 03 heures du matin. Les plus téméraires osèrent jeter un regard dehors. Ils aperçurent un camion militaire à son bord plusieurs soldats en armes. Le véhicule en question, rapportent d’autres témoins, était garé là depuis maintenant 02 heures. Et c’est donc aux environs de 03 heures qu’ils entendirent des coups de feu durant plusieurs minutes. Une pétarade qui laissa finalement place au silence dévorant de la nuit. Les curieux assistèrent ensuite à de sombres manœuvres des soldats lesquels disparurent quelques minutes plus tard. Pas sans laisser de traces.

Le lendemain (03 mai), nos curieux décidèrent d’en savoir davantage. Ils se dirigèrent vers l’endroit suspect d’où provenaient les crépitements de mitraillettes et surtout où les visiteurs ont procédé d’étranges activités. Ils se rendirent compte que la terre avait été fraichement retournée. Ils poussèrent la curiosité jusqu’à vouloir découvrir ce qui avait été ici, enfoui. Ils aperçurent des morceaux de tissus qui, selon toute évidence, ressemblaient à des treillis militaires. Bien entendu, il était hors de question pour eux de parler de leur découverte en ces temps incertains. Tout le village promit donc de jalousement garder le secret de polichinelle. Ils ne se libérèrent enfin du lourd fardeau qu’après la mise sous mandat de dépôt de Sanogo.

Ce fut donc un jeu d’enfants pour le procureur Yaya Karembé qui avait déjà procédé à des auditions de suspects proches du clan du capitaine Konaré, de parvenir à l’évidente conclusion : il y a bien là un charnier après le puits situé au domicile de l’ancienne ministre Zakiatou Walet et certainement ailleurs comme à Yelèkèbougou… A Diago, l’apport des premiers suspects permit de localiser avec précision le charnier en question.

Dans les faits, les révélations et les interpellations ne faisaient que commencer. Il ressort en effet que les victimes exécutées à Diago ont été menottées et fait embarquer dans le camion par des militaires et policiers à la solde de la junte. Aussi, des blessés ont été extirpés de leur lit d’hôpital (CHU Gabriel Touré) pour être directement conduits à Diago pour y être exécutés. Les noms du lieutenant Seyba Diarra et du gendarme Issa Tangara reviennent constamment dans le rapport des enquêteurs.

Le cas Siméon Keïta, Siriman Fané et Oumar Mariko
C’est suite au mandat d’arrêt N° 1858 /TPC – IV en date du 25 novembre 2013 émis par la procureure de la commune IV, Madame Berthé, que l’adjudant de police Siméon Keïta et le sergent Siriman Fané ont été interpellés vendredi dernier par le camp I de la gendarmerie. Ils doivent être incessamment présentés à la procureure. Le premier (Siméon Keïta) se réclame secrétaire Général de la section syndicale de la police nationale (SPN) et le second, son adjoint. Griefs retenus contre eux : terrorisme, coups et blessures volontaires, séquestration, détention d’armes de guerre, utilisation illégale d’armes à feu dans le domaine universitaire.

Pour rappel, au mois d’Avril 2012, un policier répondant au nom de Diallo dit Jet Lee a délibéré ouvert le feu sur des étudiants et fait deux morts dont une fille et un garçon.

Interpellé, le tireur avouera au juge chargé du dossier, avoir reçu ordre de l’adjudant Siméon Keïta et d’Oumar Mariko. D’autres témoignages recueillis par juge font état de cas d’enlèvements et de séquestrations toujours sur ordre présumé des deux suspects.

C’est justement pour cette raison que la justice sollicita la levée de l’immunité du député Oumar Mariko. Ce qui fut fait. Siméon Keïta et Siriman Fané furent donc arrêtés et respectivement écroués à la prison de Koulikoro et Dioïla. Quant à Oumar Mariko, il fut retenu quelques jours, puis relâché. Les deux policiers connaîtront le même sort 03 mois plus tard. Ils furent en liberté sans commentaires.

Mais aujourd’hui, la nature des griefs du mandat d’arrêt contre les deux policiers ne laisse aucun doute sur une éventuelle interpellation d’Oumar Mariko dans l’affaire de la fusillade sur le campus universitaire.

Au delà de l’homicide survenu à l’université, le couple Siméon Keïta et Siriman Fané est également cité dans d’autres affaires pour le moins scabreuses aux côtés de la junte. On leur attribue à eux ainsi qu’à d’autres militaires putschistes l’enlèvement de plusieurs personnes dont Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé, Jeammil Bitar, Kafougouna Koné, Diagouraga, Babali Kanté, Wahab Berthé (etc.) ainsi que des policiers opposés à leur camp (SPN). Nombre de ceux-ci ont été torturés au GMS avant d’être remis à la junte à Kati. Le rapport d’Human Right Watch et d’Amnesty International évoquent justement ces points.

Aussi, les menottes ayant servi à ligoter les 21 «bérets-rouges» dont les dépouilles ont été retrouvées à Diago, ont été fournies par la police. Signalons en outre que les premiers résultats de l’enquête sur les cas de disparitions forcées évoquent la responsabilité directe du lieutenant Seyba Diarra, de l’adjudant Siméon Keïta et du sergent Sirima Fané (les deux derniers cités figurent sur la liste des policiers promus au grade de commissaire à titre exceptionnel.)

Interdiction de voyage à tous les officiers membres du CNRDRE
C’est par message fax en fin de semaine dernière et sur instruction du juge instructeur, M. Yaya Karembé, qu’il a été notifié à tous les services de sécurité, l’interdiction de voyage même à l’intérieur du pays, à tous les officiers membres du défunt comité militaire (CNRDRE). Le cas de l’ancien ministre de la sécurité intérieure, le Général Tiefing Konaté a été particulièrement évoqué. Le message fait suite à la tentative de fuite du Colonel Blonkoro Samaké. Il a été interpellé et se trouve en ce moment au camp I de la gendarmerie.

Signalons qu’au jour d’aujourd’hui, au moins une soixantaine de personnes dont des officiers supérieurs ont été mis sous mandat de dépôt dans le cadre de l’enquête sur les disparitions forcées.


La surveillance de Sanogo désormais confiée à la Garde Nationale
C’est désormais à la Garde Nationale que la surveillance du Général Sanogo a été confiée. Ce, après la défaillance du Colonel major Diamou Keïta. En clair, aux premières heures de l’inculpation du suspect, les éléments de la gendarmerie auxquels était dévolue sa garde, ne donnaient pas l’impression d’avoir à leur charge un prévenu par surcroît inculpé par la justice.

Signalons en outre que Sanogo est en ce moment détenu avec le capitaine Issa Tangara de la gendarmerie, très proche de M. Diamou Keïta, et inculpé pour les mêmes griefs que son compagnon, Amadou Haya Sanogo. Toute chose qui explique la diffusion d’un enregistrement sonore sur la radio Nyèta. En clair, c’est avec une facilité déconcertante que le prévenu a pu prendre contact avec le monde extérieur sans l’autorisation du magistrat instructeur. Ce qui constitue une faute grave pour les geôliers.

En tout état de cause, il est reproché au Directeur de la gendarmerie une faute professionnelle grave susceptible d’influencer l’enquête en cours. Ajouter à cela, la familiarité entre le suspect et le désormais maître des lieux. Signalons que c’est même dans le salon de M. Diamou Keïta que le suspect a été auditionné par le juge. Il avait auparavant reçu une bière de lui avant l’interrogatoire.

Rappelons à raison que c’est Sanogo qui a facilité la nomination de M. Diamou Keïta en qualité de directeur de la gendarmerie. Normal, M. Keïta et le capitaine Diawara (PIGN) étaient jadis chargés de la sécurité du chef de la junte.


Par ailleurs, des enquêteurs de la gendarmerie de Kati disent avoir reçu ordre venu «d’en haut», de classer des affaires de meurtres (cas du nommé Rougeaud dont le corps a été retrouvé à Doukabougou) consécutifs à la mutinerie du 30 septembre dernier. Bref, il ne sera surprenant que le statut du colonel Diamou Keïta évolue dans les prochains jours. La récente instruction du juge Karembé (Interdiction de voyage même à l’intérieur du pays) est assez révélatrice.

A suivre donc !

B.S. Diarra

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