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Paris veut pousser les Européens à former une force africaine
Publié le mercredi 11 decembre 2013  |  AFP


© aBamako.com par SA
Activités du premier ministre: Diango Cissoko rencontre les troupes nigérianes au Mali.
Mardi 09 avril 2013. Banamba. le premier ministre, Diango Cissoko s’est réjoui du bon climat qui règne entre les soldats nigérians et les populations de Banamba au cours d`une visite au contingent.


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PARIS - Paris veut convaincre ses partenaires européens de former une force africaine pour ne plus avoir à intervenir militairement elle-même sur le continent, mais le projet prendra du temps, sans réelle garantie de succès.

"Ce qu’il faut créer en priorité, c’est une force d’intervention africaine", a affirmé mercredi Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense. Et François Hollande a estimé ce week-end à 20.000 le nombre de soldats que la France pourrait former chaque année.

En RCA, l’armée française intervient officiellement en soutien de la Misca, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique. Comme elle est intervenue début 2013 au Mali "en appui" de l’armée malienne. Sur le terrain, ce sont bien sûr les 1.600 soldats français qui font le boulot. Mal formés, mal équipés, les 2.600 hommes de la Misca venus de pays de
la région - Cameroun, Congo, Tchad, Gabon... - n’ont pas réussi à empêcher les massacres.

L’Union africaine a bien annoncé que les effectifs de la force seront portés à 6.000 hommes, mais aucun délai n’a été fixé. La Misca manque de moyens logistiques, d’appuis aériens, de capacités de commandement, et l’armée française devra l’encadrer dans tous ces domaines.
Question effectifs, le précédent malien n’est guère encourageant. La mission de soutien au Mali (Minusma), censée prendre à terme le relai des Français, ne compte toujours que quelque 6.000 hommes, sur les 12.000 annoncés.

Des Africains sont pourtant formés depuis près de 20 ans au maintien de la paix, notamment dans le cadre du programme RECAMP (Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix), sous l’égide de l’ONU. Mais les résultats restent limités. "Une fois formés, les soldats ne restaient pas dans leur unités et les savoir-faire se sont un peu dissipés", regrette Pascal Le Pautremat, spécialiste des questions de Défense.

La méthode a évolué et la mission EUTM Mali (European training mission) a formé cette année les trois premiers bataillons de la nouvelle armée malienne, soit environ 2.000 hommes, qui devraient rester unis pour plus d’efficacité. Mieux, alors qu’en RCA les Européens refusent toujours d’engager des troupes au côté des Français, 23 pays de l’UE ont participé à la EUTM Mali.

Inquiétudes sur l’après

"Aujourd’hui, c’est l’Europe qui construit l’armée malienne du futur. Qui aurait dit il y a un an que des Polonais ou des Tchèques seraient à Bamako pour former l’armée malienne ?", s’est félicité Jean-Yves Le Drian, devant les députés. "Comment est-ce que l’UE peut aider les pays africains à se doter d’une force de réaction rapide ? Ils n’ont qu’à former les militaires pour cela", a-t-il souligné. La question sera sur la table lors du Conseil européen
des 19-20 décembre, consacré à la défense.

Pour le chef d’Etat-major des armées françaises, l’amiral Edouard Guillaud, "si l’on ne parvient pas à reconstruire des forces armées crédibles et soutenables aux plans humain et financier (qui sont l’un des piliers de la souveraineté des Etats), on ne pourra obtenir de paix durable". L’intervention française en RCA devra donc s’accompagner de la reconstitution d’une armée ou d’une force de sécurité crédible dans le pays. Un accompagnement dans la durée qui a les faveurs du général François Lecointre, premier patron d’EUTM Mali. "Sans doute la France va-t-elle être moteur et proposer une mission EUTM en Centrafrique", estime-t-il.

Une mission pour laquelle les Français devraient être très présents. Question d’efficacité : ils sont les mieux placés pour former des Africains francophones.

Si l’idée d’aider les Africains à assumer leur sécurité fait l’unanimité, les militaires mettent en garde sur l’usage qui peut être fait de forces qu’ils ont eux-mêmes formées. Notamment quand les armées africaines sont utilisées comme forces de maintien de l’ordre.
Au Mali, les Européens sont en particulier très attentifs à ce que l’armée ne se livre pas à des représailles contre la population.
dch/rh/fm

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