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L’Essor N° 17576 du 11/12/2013

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Législatives 2013 : La plate-forme de veille des femmes exprime son amertume
Publié le jeudi 12 decembre 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par mouhamar
Premier tour des législatives: Ouverture des bureaux de vote en présence des observateurs de l’union européenne
Bamako, 24 novembre 2013 au lycée Mamadou Sarr: Une équipe d’observateurs de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne au Mali (MOE UE) était présente ce 24 novembre, lors de l’ouverture des bureaux de vote en Commune IV, à l’occasion du premier tour des élections législatives.


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La Cour constitutionnelle a proclamé samedi dernier les résultats définitifs du premier tour de l’élection législative de 2013 et les nouvelles ne sont pas globalement réjouissantes pour les candidates engagées dans la joute électorale. C’est ce qu’a pu constater la plate-forme de veille des femmes qui au même moment évaluait les actions mises en œuvre pour soutenir et accompagner les femmes candidates. L’on se rappelle qu’avec l’appui de l’ONU femmes la plate-forme avait accompagné sur l’ensemble du pays une trentaine de candidates.

Cependant, les résultats sont en déça des attentes. Sur les 30 femmes accompagnées, seule la candidate de Tessalit, Mme Aïcha Belco Maïga, a été élue au premier tour, tandis que 16 candidates seront présentes au second tour. Sur l’ensemble des 147 femmes candidates deux ont été élues d’emblée (Mme Aïcha Belco Maïga à Tessalit et Aïchata Alassane Cissé à Bourem), seulement 25 candidates sont au second tour et la majorité d’elles est en ballotage défavorable.

En dépit de ces résultats jugés alarmants, la présidente de la plate-forme, Mme Traoré Nana Sissako, a tenu à faire le point des activités ciblées par son organisation pour soutenir et accompagner les femmes candidates. Il s’agissait, selon elle, en premier lieu, de former les candidates à la prise de la parole en public, à l’élaboration d’un plan de communication ainsi qu’à la conduite d’une campagne électorale à travers la mobilisation sociale. Les 30 femmes candidates ont été également appuyées sur le plan logistique à travers la conception et la mise à disposition des supports de communication. Des coaches ont été recrutés et formés pour les accompagner et les assister.

Outre cet accompagnement spécifique, la plate-forme de veille a poursuivi ses activités de sensibilisation par la tenue des formations sur le rôle et la place des femmes pour des élections apaisées et crédibles, le leadership féminin et les stratégies de conquête du pouvoir. Les femmes ont été notamment édifiées sur les missions d’un parlementaire et d’un élu communal et sur l’utilité de d’accomplir son devoir citoyen. Pour une élection crédible et apaisée, pour surtout mieux suivre les candidates, la plate-forme a déployé près d’une cinquantaine d’observateurs dans les cinq premières Régions et le district de Bamako. Les 16 candidates retenues pour le second tour vont continuer à bénéficier de l’accompagnement de la plate-forme. Mme Traoré Nana Sissako soulignera qu’il est impérieux de poursuivre les efforts afin de faire élire le maximum de femmes retenues pour le second tour.

D’une façon générale, la plate-forme de veille a constaté une amélioration du processus organisationnel des législatives par rapport à la présidentielle. Mais elle a aussi déploré que le pouvoir d’argent a encore primé. Cette situation risque d’infléchir fortement les résultats attendus et conduira inexorablement vers une assemblée nationale sans femmes, a estimé Mme Traoré Nana Sissako.

L’analyse faite par la plate-forme pour le premier tour des législatives est dominée par l’amertume. Les données et informations recueillies font en effet ressortir des alliances contre-nature qui se sont conclues au mépris de l’équité genre et qui ont du même coup exclus la possibilité d’accroître le nombre de femmes députés à l’hémicycle. Ceci explique non seulement la faible capacité de mobilisation des partis politiques, mais également la démotivation des femmes. Malheureusement, a averti Mme Traoré Nana Sissako, la reconstruction d’une démocratie, à travers l’implication d’hommes et de femmes comme le stipulent les Objectifs pour le millénaire, risque d’être une utopie dans notre pays.

Les candidates malheureuses présentes à la rencontre ont tout particulièrement déploré l’achat des consciences, le manque de solidarité entre femmes ainsi que la formation et la gestion financière des délégués électoraux. Les participantes ont aussi relevé l’influence grandissante dans la politique de la religion musulmane. Elles ont enfin et surtout recommandé d’initier les formations à temps pour leur permettre de lier la théorie à la pratique.

M. A. TRAORÉ

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