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L’Indépendant N° 3404 du 17/12/2013

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Le juge Yaya Karembé poursuit ses investigations dans l’affaire des 21 bérets rouges disparus : Les corps de 3 militaires et de la vendeuse de jus tuée devant l’ORTM découverts le dimanche dernier au cimetière d’Hamdallaye – La résidence du Général Sanogo à Kati fouillée à la recherche de charniers
Publié le mercredi 18 decembre 2013  |  L’Indépendant




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Le cycle des découvertes macabres, dans le cadre de l’affaire des bérets rouges disparus, se poursuit au fil des jours sans qu’on ne sache où il s’arrêtera. Après la découverte d’un premier charnier de 21 corps à Diago dans la nuit du 3 au 4 décembre 2013, supposés être ceux de bérets rouges disparus à la suite des affrontements meurtriers du 30 avril-1er mai 2012, le juge Yaya Karembé a procédé le dimanche dernier, dans l’après-midi, à une fouille minutieuse au cimetière du quartier Hamdallaye de Bamako. Une fouille qui a répondu aux soupçons du magistrat. En effet, dans une tombe commune creusée à la hâte, les enquêteurs ont découvert les corps de quatre personnes présumés être ceux de trois militaires et de la vendeuse de jus gingembre, prénommée Assétou, qui a trouvé la mort devant l’Ortm, lors des affrontements qui ont opposés les bérets rouges aux bérets verts dans la nuit du 30 avril-1er mai 2012.
Après donc le charnier de Diago, découvert dans cette localité proche des bureaux du Général Sanogo à Kati dans la nuit du 3 au 4 décembre dernier, voilà un autre charnier, certes de moindre importance en termes de quantité de cadavres qui y ont été enterrés mais qui est autant macabre. Ici, les exécuteurs de cette basse besogne ont, en effet, tenté de dissimuler toute trace de leur forfait en enterrant ces corps dans un cimetière et en les couvrant chacun…d’un linceul blanc. Comme le veulent nos traditions mais tout en omettant naturellement de prier sur eux comme l’exige la religion musulmane.
Les bourreaux ont commis un autre crime en mettant le corps de cette dame, dont la mort peut être considérée comme accidentelle, dans la même fosse commune que les cadavres de ces militaires probablement morts lors des affrontements meurtriers de la période citée. Quel crime abominable! Quelle ignominie! Sachant désormais que les fosses communes renferment des corps de militaires (bérets verts ou/et rouges pourraient se trouver un peu partout, le juge Yaya Karembé et ses équipes s’étaient récemment transportés à Kati dans la résidence qui fut celle de l’ex-capitaine devenu général Amadou Haya Sanogo. Là, des spécialistes ont fouillé de fond en comble la cour et l’intérieur de la maison à la recherche de fosses où seraient ensevelis des cadavres de militaires que l’ex-junte a voulu faire disparaître à jamais. Ici, il s’agirait de militaires proches de l’ex-junte mais qui ont fini par se rebeller par la suite. Pour le moment, les fouilles n’ont rien donné à ce niveau même si les recherches se poursuivent encore sous l’œil vigilant des enquêteurs nationaux et internationaux.
La découverte de la fosse du cimetière d’Hamdallaye par le juge Yaya Karembé vient corroborer les informations que votre quotidien préféré a été le premier à livrer il y a de cela quelques semaines. Aujourd’hui, nous sommes donc en mesure d’ajouter que les bourreaux de ces militaires et de cette pauvre dame, dont le seul tort a été de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, avaient laissé lesdits corps plusieurs jours avant de les enterrer dans un état de putréfaction avancé. Et ce sont des civils qu’ils ont chargés de transporter lesdits corps dans des corbillards civils pour les déposer au cimetière d’ Hamdallaye, le petit soir, au moment où n’y a personne en ce lieu. A part certainement les gardiens.
Comme on le voit, un crime n’est jamais parfait car c’est le parent d’un des défunts qui aurait suivi ce cortège funèbre d’un genre particulier au cimetière d’Hamdallaye qui aurait donné l’alerte aux autorités.
L’autre endroit qui devrait prochainement recevoir les enquêteurs est l’aéroport de Bamako-Sénou. Un lieu qui a été également le théâtre d’affrontements entre bérets rouges et bérets verts dans la même nuit. Là aussi, il y a eu des morts. Mais personne ne sait combien encore moins l’endroit précis où ces militaires tués lors de ces combats entre frères d’armes ont été enterrés.
C’est dire qu’il n’est pas exclu que des fosses communes soient découvertes en cet endroit. Les équipes du juge d’instruction sont, en tout cas, sur le terrain afin que la vérité éclate sur ces crimes et leurs auteurs confondus. Tel semble désormais être l’engagement pris par les nouvelles autorités devant la nation malienne meurtrie et révoltée par l’étendue et la gravité de ces crimes abominables.

Mamadou fofana

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