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Jeunesse et Corruption au Mali : Enjeux et Perspectives ?
Publié le jeudi 19 decembre 2013  |  Le Flambeau




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La lutte contre la corruption a été de tout temps une priorité inscrite en lettre d’or dans les programmes de développement de tous les gouvernements qui se sont succédés depuis l’avènement de la démocratie au Mali. Cette question devient plus que jamais un sujet d’actualité de nos jours, toute chose, faisant qu’elle s’invite dans tous les débats des nouvelles autorités fraîchement installées. Autrement dit, on assiste, comme pour ainsi dire, à un regain d’intérêt pour ce combat ô combien noble.

Les actions énergiques et fortes salutaires menées par le gouvernement IBK, pour donner le ton de cette lutte acharnée contre ce phénomène, qui a gagné presque tous les pans de l’économie malienne, se sont traduites par l’arrestation de certains magistrats et auxiliaires de justice la semaine derrière, personnes censées appliquer les textes et surtout faire respecter la réglementation existante en la matière en République du Mali. A l’analyse de la situation qui devient préoccupante, deux constats majeurs se font jour. D’abord, en dépit de tous les efforts menés par les différents gouvernements depuis 1992, surtout au travers du renforcement du dispositif de contrôle (institution du bureau de vérificateur général notamment), le niveau de corruption au Mali continue à aller crescendo. Pour plus de précision sur le sujet, les rapports de la banque mondiale et de Doing Business sont assez illustratifs sur la question. Ensuite, c’est la jeunesse malienne qui semble payer le lourd tribut de ce phénomène pour être à la fois « victime » et « actrice » de ce délit au relent international.

Les jeunes sont d’abord victimes dans la mesure où, l’augmentation du niveau de la corruption leur est préjudiciable faisant que l’excellence n’est plus récompensée et surtout l’accès à l’emploi et à la justice devient illusoire et exigeant le paiement des passe-droits à des personnes qu’il conviendrait d’appeler « des corrompus ». La jeunesse est ensuite actrice car toutes les personnes présumées corrompues et arrêtées sont pour l’essentiel des jeunes compris dans la tranche d’âge 35-45 ans.

Face à une telle situation, une question mérite bien d’être posée ? Quel est le rôle de la jeunesse malienne dans la lutte contre ce mal du siècle surtout, quand celle-ci semble être ignorée dans l’élaboration des outils censés juguler ce phénomène ? La réponse à cette question, conduit à des propositions qui pourraient mettre la jeunesse à contribution pour l’atteinte de cet idéal de « corruption 0 » au Mali.

Les propositions dont il est question sont les suivantes : 1) Impliquer la jeunesse dans l’élaboration des outils censés lutter contre le phénomène à travers leur association faîtière qu’est le Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ) ; 2) Organiser chaque mois une séance d’information et de sensibilisation à l’attention des jeunes pour leur expliquer les éléments constitutifs de la corruption et les sanctions y afférentes. Pour preuve, le vocable « concussion » qui a été à la mode la semaine passée, fut un nouveau vocable pour la quasi-totalité des Maliens, en tout cas, pour les non juristes ; 3) Traduire dans toutes les langues vernaculaires du Mali, la règlementation en matière de corruption pour permettre de donner un sens au principe juridique suivant : « Nul n’est censé ignorer la loi ». Il est important de noter à ce niveau que les éléments qui constituent la corruption sont tellement techniques qu’ils mériteraient d’être explicités aux jeunes dont la majeure partie est déscolarisée ou faiblement scolarisée. Il faut de ce point de vue, revoir le principe ci-dessus posé en exception et poser un désormais nouveau principe qui sera le suivant « plus d’un sont censés ignorer les éléments constitutifs de la loi condamnant la corruption ».

En ce moment, les autorités seront sûres que ceux qui agiront en contrevenant aux textes le feront en connaissance de cause ; 4) Retirer autant que faire se peut du circuit économique, la circulation du « cash » car c’est en sa présence que des velléités peuvent être nourries par certaines personnes indélicates ; 5) Enfin rendre obligatoire la formation des nouvelles recrues sur les éléments constitutifs de la corruption dans tous les domaines de l’administration publique et privée afférents à leurs domaines d’activités, comme pour donner un appel à prudence à celles-ci pour les mettre en garde. Ne dit-on pas souvent qu’ ‘’un homme averti en vaut deux’’.

De notre point de vue, si ces propositions sont prises en compte, il y a des fortes chances que le Mali réduise considérablement son niveau de corruption dans les années à venir.
Cheick O. SOUMANO, Spécialiste emploi jeune

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