Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



L’Indépendant N° 3406 du 19/12/2013

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Nouvelle configuration de l’Assemblée nationale : Le vainqueur, les perdants, les émergents, les résistants
Publié le jeudi 19 decembre 2013  |  L’Indépendant




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

En passant au scanner les résultats des deux tours des élections législatives 2013, on peut constater que certains partis politiques comme l’ADEMA-PASJ, le MPR, la CODEM, le CNID et l’UDD ont largement perdu du terrain, apparaissant du coup comme les plus grands perdants du scrutin. En revanche, pour avoir su bien négocier leurs alliances, les FARE, l’ASMA, l’ADP-Maliba, la CDS, dans une certaine mesure, semblent émerger du microcosme national. D’un autre côté, des partis comme l’URD, le PARENA, le PDES ont su résister au lessivage auquel ils devaient s’attendre.

En se focalisant seulement sur la répartition des sièges issus des résultats de ces législatives, on peut, sans conteste, signaler que le RPM d’Ibrahim Boubacar Kéita marque d’un sceau indélébile l’accession de son leader à la tête du pays. L’ analyse selon laquelle « c’est IBK qui a gagné la présidentielle et pas le RPM « prend un coup, du point de vue de sa pertinence.
Le RPM se crée des bastions

En effet, même s’il ne s’octroie pas à lui seul la majorité absolue des 147 sièges de l’Hémicycle, en conquérant une soixantaine de sièges de députés, le parti du tisserand a réalisé un score plus qu’honorable. Quasiment une première dans l’histoire du Mali démocratique. Cela se conforte par le fait que le parti présidentiel a eu le courage d’aller à la compétition électorale avec plusieurs listes propres. Il faut, en effet, préciser que le parti qui aligne le plus grand nombre de listes propres et parvient à l’emporter convainc plus que les formations politiques qui s’offrent des sièges à partir du système « de la charrette », c’est-à-dire tractés par des partis d’envergure.

Le RPM a ainsi eu le mérite de rafler la mise en solitaire dans les circonscriptions de Kita (4), Bafoulabé (3), San (4), Kéniéba (2), Koulikoro (2), en commune IV(2) face à des alliances. Le parti du tisserand prouve, par conséquent, son enracinement dans le pays profond et peut revendiquer ces localités comme étant désormais ses bastions.

A propos justement de ces fiefs électoraux, c’est l’ADEMA qui peine désormais à en avoir. Le parti de l’abeille, qui comptait 55 députés, chute à une vingtaine dont la plupart conquis en alliance. Les rouge et blanc sont souvent agrippés au RPM dans de nombreuses circonscriptions, dont Kati, Kolokani, Yanfolila, pour parvenir à enlever quelques sièges. C’est en cela que la Ruche apparaît comme l’un des grands perdants de ces législatives et ce, malgré la proclamation assourdissante de leur soutien au président de la République. Certains analystes estiment même que la chute de Dramane Dembélé à Ségou est un signal fort de la dégringolade du parti qui a longtemps plané sur l’échiquier politique national. A noter aussi que les abeilles n’ont quasiment pas présenté de listes propres gagnantes en dehors de localité de Tombouctou où un seul siège était en jeu. Du coup, on ne sait quelle localité on peut retenir comme étant aujourd’hui un fief du parti de l’abeille.
Cinglant désaveu pour l’UDD, la CODEM, le CNID…
Dans le même ordre d’idées, l’UDD de Tiéman Coulibaly ne s’en sort qu’avec un seul député obtenu dans la charrette du RPM en commune VI. Un cinglant désaveu pour le ministre Tiéman Hubert Coulibaly, dont les supposés bastions de Diéma et de Koutiala sont tombé aux mains d’autrui.

Idem pour la CODEM, le CNID et le MPR qui perdent du terrain, partant de 7 ou 8 députés pour se retrouver respectivement avec 5, 4 et 3 sièges à l’Hémicycle. Si les deux premiers partis ont la particularité de pleurer la chute de leurs leaders, Me Mountaga Tall et Housseini Amion Guindo, à cette députation, le chef du parti du tigre, a la réputation de voir son chef, Dr Choguel Kokalla Maïga, abhorre prendre part aux élections de proximité. En dehors de l’élection présidentielle, l’homme n’a jamais voulu tenter la députation ; encore moins les communales.
Nouveau pôle émergent

Par ailleurs, certaines formations politiques comme l’ASMA du ministre Soumeylou Boubèye Maïga, l’ADP-Maliba d’Aliou Boubacar Diallo, les FARE Anka Wili de Modibo Sidibé et la CDS de Mamadou Sangaré dit Blaise apparaissent comme le nouveau pôle émergent du landernau national. Si les trois premiers partis ont seulement quelque trois à cinq mois d’existence, le parti du cheval galopant du Mogotigui de Bougouni confirme qu’il est difficilement battable dans le Banimonotié. Les maigres moyens dont il dispose n’ont en rien altéré son enracinement à Bougouni. Ce qui lui a permis de récolter deux sièges de député à l’Assemblée nationale.
La résistance de l’URD, de la SADI et du PDES

Enfin, le parti du candidat malheureux à la présidentielle, Soumaïla Cissé, se maintient malgré sa défaite dans la course à la conquête de Koulouba. Il faut signaler que l’URD peut revendiquer Djenné et Niafunké comme ses fiefs. Si l’on avait pensé que la défaite à la présidentielle devait avoir raison du parti de la poignée de mains, il faut reconnaître qu’en prenant ses distances vis-à-vis de la mouvance présidentielle et réussissant à avoir 17 sièges à l’Hémicycle, les vert et blanc font meilleure figure que l’ADEMA-PASJ. Même constat pour le PARENA qui est parvenu à conserver Kadiolo comme fief incontestable avec à la manette un certain Bréhima Béridogo, réélu à Bagadadji parmi les trois députés du parti du bélier blanc.
On peut classer le parti SADI et le PDES à la même enseigne que le PARENA de Tiébilé Dramé. Malgré le tsunami politique qui a emporté son mentor, le président ATT, cette formation politique a réussi à s’offrir trois sièges à l’Assemblée nationale. Au même moment SADI, malgré l’hémorragie qu’il a connu, se maintient avec 4 députés.

Signalons que plusieurs partis de moindre envergure ont pu pointer le bout du nez pour être présents à l’Hémicycle. Il s’agit du MIRIA avec 2 sièges, l’Um-RDA-Faso Jigi, l’UDD, le PRVM-Fasoko, l’APR, etc.
Un taux de participation de 37,24 %
Rappelons que les résultats provisoires du second tour des élections législatives du 15 décembre 2013 ont été proclamés le mardi soir par le ministre de l’Administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly. C’était en présence des mandataires des partis politiques, ceux des candidats indépendants, des représentants des organismes internationaux résidant dans notre pays et beaucoup d’observateurs nationaux et internationaux. Selon les chiffres communiqués par le ministre, sur les 5 951 829 électeurs inscrits, il y a eu 2 216 401 votants. Les bulletins nuls sont au nombre de 77 159 et les suffrages exprimés sont estimés à 2 139 242. Soit un taux de participation de 37,24%. Le ministre de l’Administration territoriale a précisé que ces résultats provisoires seront transmis à la Cour constitutionnelle, seule compétente pour proclamer les résultats définitifs du scrutin.

Mais en attendant, les députés de la législature qui finit se réunissent ce matin Place de la République. La majorité d’entre eux viendront à Bagadadji pour dire un émouvant au revoir à leurs rares collègues qui rempilent. Les nouveaux représentants du peuple, eux, pourraient venir prendre le pouls des lieux avant le début officiel de la nouvelle législature.
Bruno D SEGBEDJI

 Commentaires