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Le Républicain N° 4762 du 19/12/2013

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Après le scrutin controversé du 15 décembre / Les acteurs politiques se prononcent
Publié le vendredi 20 decembre 2013  |  Le Républicain




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Achats de vote, circulation de faux spécimen, utilisation de bulletins de vote parallèles, nombre extraordinairement élevé de transferts d’électeurs, distribution de sucre, riz, huile, dans les familles un jour avant le vote, de ciment et de groupes électrogènes dans les mosquées le même jour. Voilà le spectacle désolant qui a caractérisé le scrutin du second tour des législatives maliennes. Un virus mortel pour la démocratie.
*Me Mountaga Tall, président du CNID-Fyt : « De nombreuses irrégularités : utilisation de bulletins de vote parallèles »
Depuis plus de vingt ans (20 ans), les populations de Ségou m’ont régulièrement investi de leur confiance en m’élisant Député à l’Assemblée Nationale du Mali.
Au vu des premières tendances du second tour de l’élection législative de 2013 et des résultats déjà obtenus par la liste RPM – MIRIA – FARE qui a bénéficié du soutien officiel d’une très forte coalition mon mandat (URD, UDD, PDES, ASMA, CODEM, MPR, PIDS…) ne sera pas renouvelé.
J’ai décidé, malgré de nombreuses irrégularités (circulation de faux spécimen immédiatement après les résultats du 1ertour, utilisation de bulletins de vote parallèles, nombre extraordinairement élevé de transferts d’électeurs, distribution de sucre dans toutes les familles un jour avant le vote, de ciment et de groupes électrogènes dans les mosquées le même jour) d’accepter les résultats qui seront proclamés.
Je félicite d’ores et déjà les futurs députés de Ségou et je leur souhaite pleine réussite dans leur difficile mission pour les populations de Ségou et au-delà pour tous les Maliens.
Je voudrais cependant attirer à nouveau l’attention, comme je l’ai fait en janvier 2010 en présentant mes vœux à la presse, sur les risques qui pèsent sur la démocratie malienne du fait de l’argent – roi.
Je voudrais enfin remercier celles et ceux qui, pendant de longues années m’ont apporté leurs suffrages, soutenu et accompagné. Et aussi d’exprimer mon profond respect pour ceux qui, en toute démocratie, n’ont cessé de me combattre.
* Mamadou Diawara, secrétaire général adjoint de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) : ‘’L’argent a beaucoup joué dans certaines circonscriptions’’
Apparemment les choses se sont déroulées comme dans les conditions habituelles, dans le calme et dans la sérénité mais les gens n’ont pas eu le même engouement qu’au premier tour. Dans ce cas, nous pouvons dire que l’élection s’est déroulée sans incident majeur. Concernant la légitimité des élections, je l’accepte en tenant compte de la fin d’un processus.
Nous avons lutté pour le retour à une vie constitutionnelle normale. Nous pensons que l’ensemble est légitime parce qu’on a pu clôturer les présidentielles et les législatives. Mais quant à la crédibilité, ça c’est un autre problème parce que de la présidentielle jusqu’au législatives beaucoup de choses se sont passés. La crédibilité n’est pas évidente.
On a beaucoup de grief par rapport à tout ça mais notre parti s’est engagé dans un processus de paix c’est pourquoi nous essayons de continuer avec les autres. Vous savez comme nous que l’argent a beaucoup joué dans certaines circonscriptions. Beaucoup de candidats se sont investis financièrement à travers le pays. Certains religieux ont parlé sur les antennes, dans les journaux depuis le premier tour.
Les religieux doivent voter comme tous les autres maliens mais en faire une communauté religieuse pour donner ses voix à quelqu’un ou à un parti politique est condamnable. Et c’est ce que nous avons vécu jusqu’ici. Et nous le condamnons fermement. Nous allons formuler des recours comme tous les autres partis politiques dans certaines circonscriptions devant la cour constitutionnelle.
* Oumou Sall SECK, maire de Goundam : «On se pose des questions quant à la légitimité de certains élus»
Je déplore une mauvaise organisation du scrutin. En ce qui nous concerne la sécurité, elle n’a pas du tout été assurée. Nous avons également été confrontés à des déplacements périlleux et notre sécurité n’a pas été assurée. Tout le monde connait les risques sécuritaires qui existent à Goundam et ses alentours. Les élections législatives sont importantes pour ce genre de négligence. Nous en avons fait cas aux responsables. Malgré cela, dans la circonscription de Goundam il y a eu des enlèvements et déplacements d’urnes.
Certains responsables politiques et agents de sécurités ont été avertis mais ils ont quand même laissé faire, soucieux de garantir la victoire à certains candidats. L’achat des voix est un phénomène qui prévaut de plus en plus au Mali. Un candidat qui n’a pas assez de popularité ou les arguments valables pour se faire élire utilise ce moyen pour s’acquérir le maximum de votes.
Quand on n’a pas les moyens normaux de se faire élire à un poste on débourse de l’argent. Malheureusement c’est comme ça au Mali. Je ne peux pas me prononcer par rapport à l’ensemble du territoire. Cependant, dans certaines communes, certains hommes politiques se sont imposés par tous les moyens possibles.
J’ai appris qu’un député à Kidal s’est fait élire avec seulement 103 voix. Je pense qu’on est en droit de se poser des questions quant à la légitimité de certains élus parlementaires. Une fois dans l’Assemblée pourront-ils être à l’aise vue tout ce que l’on sait sur la façon dont certains parmi eux sont devenus députés?
*Djiguiba Keïta dit PPR, Secrétaire général du Parena : « Les nouveaux élus acquièrent leur légitimité avec de l’argent sale »
Le second tour des législatives a été marqué par un plus faible taux de participation et aussi et surtout par une débauche d argent jamais égalée au Mali. En effet que n'a-t-on pas vu à Bamako et à l'intérieur du pays? Historiquement, l'achat de conscience et la débauche d'argent sous l'ère démocratique a commencé en 1997, à l occasion des législatives d’avril.
Le parti au pouvoir, l'ADEMA, a surestimé, à l’époque, les chances de l’opposition et, de crainte de perdre la partie, le pays a été inondé de billets de banque. Depuis, le destin de l’argent dans la politique au Mali a été tracé, et hélas, ces dernières élections montrent que ce destin à de beaux jours devant lui.
Et pour cause! Ceux qui crient qu’ils vont faire la politique autrement dépensent plus d’argent que ceux qu’ils critiquent, parce que ce sont les mêmes, sauf que le costume a changé de couleur! On achète l’honneur des Maliens avec de l’argent mal acquis ou en tout cas d'origine douteuse. Et quand on fait recours à la Cour Constitutionnelle, le verdict est connu d’avance: elle ne voit rien, n'entend rien.
Pauvre MALI! Beaucoup de nouveaux élus acquièrent leurs légitimités avec de l’argent sale et cela compromet d’avance le travail attendu d’eux. Comment attendre en effet d’un député élu sur la base de la magouille, du tripatouillage et de la corruption, un travail parlementaire conséquent? En tout cas, ce n’est pas des députés élus sur des bases de la haute corruption qui vont légiférer conséquemment contre la corruption, entre autres.
Pour paraphraser De Gaulle, on ne peut attendre d’un putschiste les scrupules d’un légiste. La démocratie malienne est à repenser, cela passe par la limitation du nombre de partis politiques par l’adoption de lois y afférentes, des dispositions draconiennes susceptibles d’amener un peu plus de morale et de crédibilité à la classe politique et aux hommes politiques.

*Moussa Mara, président du parti YELEMA : « L’achat des voix est une plaie de notre démocratie »
Les élections de cette année se sont bien passées et elles sont, également, les mieux organisées du bilan démocratique de notre pays avec toute les précautions prise dans les bureaux de vote, la fraude a été minimisée. Mais on ne peut rien contre les achats de conscience et cela se fait ailleurs. Les électeurs ont été bien identifiés les concurrent ont participés aux élections, les campagnes se sont bien passées et il y a pas eu de fraude.
Donc, il faut s’en féliciter et féliciter les acteurs impliqués dans ces élections (les autorités, les leaders politiques, les acteurs politiques, la société civile…). Les élections présidentielles, législatives (premier et deuxième tour) se sont bien passées. Et c’est tout à l’honneur du Mali. Nous pouvons considérer, d’ores et déjà, que nous sommes sortis de la crise institutionnelle. Il reste beaucoup à faire par rapport à la crise sécuritaire, au problème de droit avec le retour à l’ordre constitutionnelle.
La seule chose qu’il faut déplorer est le faible taux de participation lors de ces élections. Si les électeurs avaient participé massivement même les achats de conscience qu’on a vu n’aurait pas été aussi significatif. Donc le trou noir de notre démocratie est la faiblesse de la participation des maliens au processus électorale. Nous devons tous être interpelés d’abord les autorités, les acteurs politique, les partis politiques, la société civile. Nous devons tous de manière énergique nous donner les mains pour que les Maliens se sentent concernés par les élections.
L’achat des voix est une plaie de notre démocratie. C’est une tare qu’il nous faut combattre parce que tant qu’il y aura des achats de conscience lors des élections, la corruption restera invaincue. Il faut lutter frontalement contre les achats de voix. Il faut alourdir le système de répréhension de fraude lors des joutes électorales. Je pense qu’il faut radier à vie quiconque se rend coupable de fraude ou d’achat de conscience. Un bon candidat n’achète jamais les voix.
N’empêche qu’aujourd’hui les nouveaux élus sont des élus légaux parce que dans notre pays il n’y a pas de critère pour invalider une élection au motif d’une faible participation.
Aguibou Sogodogo, Dansira Dembélé, Youssouf Kéita, Boubacar Traoré

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