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111 députés élus par portage : Les résultats ne reflètent pas le poids réels des partis politiques
Publié le lundi 23 decembre 2013  |  L’Inter de Bamako




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Si le nombre des formations politiques à l’Assemblée nationale est en hausse par rapport aux autres législatures, il est à déplorer que plus de la moitié de nos élus nationaux se soient élus sur des listes communes. Ce qui prouve que nos formations politiques n’ont pas de militants encore de fiels électoraux.

Mardi 17 décembre 2013, le ministère de l’Administration territoriale a rendu public les résultats issus du second tour des élections législatives du 15 décembre. Ainsi, ils seront désormais vingt (20) partis politiques à siéger à Bagadadji à travers les 147 députés que compte l’Assemblée nationale du Mali.

Il s’agit du : RPM (60), ADEMA-PASJ (20), URD (17), FARE ANKA WULI (7), CODEM (5), ADP- MALIBA (5), PARTI SADI (4), CNID (4), ASMA-CFP (4), PARENA (3), MPR (3), PDES (3), MIRIA (3), CDS (2), Indépendants (2), UDD (1), PRVM (1), YELEMA (1), RPDM (1), UM-RDA (1). Les candidats de ces partis politiques ont été élus soit sur la base des listes communes soit sur liste propre.
On remarque que sur les 147 députés, ils sont 111 à être élus sur des listes communes et 36 sur liste propre. Et sur les 55 circonscriptions électorales du Mali, 34 ont été concernées par des listes communes.

Après les premier et second tours de l’élection présidentielle du 28 juillet et du 11 août, personne n’imaginait que la mobilisation et l’engouement qui ont caractérisé le scrutin présidentiel, allaient fondre comme du beurre au soleil. Et pourtant, c’est ce qui s’est passé lors des deux tours (24 novembre et 15 décembre 2013) des élections législatives.

Les taux de participation enregistrés dans les circonscriptions font foi. Ils sont des plus faibles dans l’histoire des élections législatives du Mali. Ils attestent que le Malien en général et l’électeur en particulier manifestent un désintérêt à la chose publique.

Ce qu’on peut retenir de ces élections législatives, c’est la nature des alliances. Des alliances de contre- nature à des alliances qu’on ne pourrait donner de qualificatif, les électeurs sont restés cois. Ils ne savaient plus à quel se vouer. Car des candidats des partis dits de la majorité présidentielle étaient sur la même liste que les candidats de l’opposition. Ou encore des candidats des partis opposés idéologiquement. Toute chose qui a découragé l’électeur qui a manifestement compris que les hommes politiques ne s’entendent que sur leur dos pour défendre leurs propres intérêts.

La formation de ces alliances prouve à suffisance que les responsables politiques maliens n’ont aucun égard, d’une part, envers les électeurs et d’autre part, de l’avancée de notre démocratie. Jamais la démocratie malienne n’a subi une telle raclée de la part des hommes censés animés la scène politique à travers des débats démocratiques.

Si c’est vrai qu’un homme politique doit se frotter aux urnes pour mesurer sa popularité afin de donner un contenu à son statut d’homme politique et de défendre les intérêts de ses électeurs, les législatives maliennes n’en sont pas une. Elles ont démontré l’incapacité des partis politiques à proposer des listes propres pour la compétition électorale.

C’est ainsi qu’après la proclamation des résultats provisoires du second des législatives, le décompte nous donne 111 députés élus sur des listes communes. Les 36 autres ont été sur des listes propres.

Au regard de ce tableau, on peut dire qu’une menace plane sur notre démocratie. Par ce jeu des alliances de contre- nature, des candidats impopulaires sont parvenus à se faire élire député du Mali. Et que dire des partis politiques dont les élus nationaux sont issus de cette honte électorale. Ce qui a fait agir un ressortissant de Sikasso dans les colonnes de notre confrère «Le Prétoire» du 19 décembre 2013 : «Si, ce n’est pas le système des jeux d’alliance, Fare ne gagnera jamais à Sikasso». Dans le même journal, le chef de la Mission d’observation de l’Union européenne, Louis Michel, a tiré la sonnette d’alarme : «Il peut arriver que des candidats impopulaires à cause de ces jeux d’alliance se fassent élire, ce qui constitue un facteur de découragement pour les populations».


Me Alfousseyni Kanté, candidat des Fare aux législatives en commune V, dans une interview accordée au même journal enfonce le clou : «Je pense qu’il a une nécessité de relire la loi électorale afin d’éviter ces alliances contre- nature qui ont carrément désorienté les électeurs».

Les partis, qui ont pu bénéficier de cette trahison, peuvent tout dire sauf qu’ils ont des militants. Ces résultats sont loin de refléter le poids réel de nos formations politiques. Car, faute d’avoir un fief électoral, ils ont eu recours à cette honte pour faire élire des députés à dimension nationale. Tous les partis ont à leur sein des députés élus sur des listes communes mais ceux qui n’ont pas pu présenter des listes propres sont : FARE (7), CODEM (5), ADP- MALIBA (5), CNID (4), ASMA-CFP (4), MPR (3), PDES (3), MIRIA (3), CDS (2), UDD (1), PRVM (1), YELEMA (1), RPDM (1), UM-RDA (1). Ces députés de ces partis sont issus des listes communes.
Ces partis sans assise nationale encore moins locale constituent un danger pour notre démocratie.
Yoro SOW

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