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L’Indépendant N° 3410 du 26/12/2013

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IBK lors de la présentation des vœux du nouvel an par la presse malienne : « Vous avez l’une des plus belles professions et je veux bien vous aider mais pas les médiocres »
Publié le jeudi 26 decembre 2013  |  L’Indépendant


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voeux de nouvel an : Ouverture de la saison à Koulouba
Bamako, du 23 au 24 décembre 2013 (koulouba). La saison de présentation des voeux de Nouvel An au Chef de l’Etat s’est ouverte ce matin au palais présidentiel. Comme à l’accoutumée, le bal a été ouvert par les représentants des Familles fondatrices de Bamako et les dignitaires religieux (Haut Conseil Islamique, Eglises catholique et protestante)et la presse.


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Lors de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux du nouvel an de la presse au président de la République, le mardi 24 décembre, au Palais de Koulouba, le président du comité national de l’égal accès aux medias d’Etat (CNEAME), Abdoulaye Sidibé a ravi la vedette. Selon l’ancien directeur général de l’ORTM et conseiller du Président Alpha Omar Konaré, le financement conséquent des médias publics doit être aujourd’hui l’une des préoccupations des plus hautes autorités du pays. Selon lui, l’ORTM et l’AMAP traversent des moments difficiles qui risquent de compromettre leur fonctionnement. En réponse, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a été très clair : « Je veux bien aider la presse mais pas les médiocres ». Pour lui, le rôle des médias est très déterminant et il faut une presse de qualité. Avant d’ajouter : «la profession des journalistes est l’une des plus belles ».

IBK PRESSELa cérémonie de présentation des vœux de la presse au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) s’est déroulée, le mardi 24 décembre, dans la salle des banquets du Palais de Koulouba. Outre le Premier ministre, Oumar Tatam Ly, on notait la présence du ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Jean Marie Sangaré et le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Mahamane Baby, porte-parole du gouvernement. Sans oublier les membres du cabinet du président de la République. Toute la grande famille des médias et de la communication était au rendez-vous.
Le président du Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat, le doyen Abdoulaye Sidibé a ravi la vedette lors de cette cérémonie touchant les maux qui minent la presse publique à savoir l’ORTM et l’AMAP. Selon lui, ces deux structures sont confrontées à d’énormes difficultés. « Les équipes de l’ORTM et de l’AMAP ont donné le meilleur d’elles-mêmes lors des élections présidentielles et législatives 2013 afin que les attentes des populations soient comblées. Nous avons hautement apprécié leur collaboration » a-t-il précisé.
« Monsieur le Président de la République, venez au secours de l’ORTM avant qu’elle se meurt » dixit Abdoulaye Sidibé

L’une des préoccupations du président du Comité national de l’égal accès aux medias d’Etat, c’est bien le financement des medias publics. C’est ainsi qu’il a rappelé «la nécessité d’assurer aux médias publics un financement conséquent pour leur conférer la capacité de relever l’un des défis majeurs du siècle à savoir la maîtrise de la communication et des nouvelles technologies. Révéler un peuple à lui-même, créer les conditions lui permettant de résister aux agressions culturelles, c’est lui offrir les moyens de préserver son âme pour assurer la survie de la perte éventuelle des ressources matérielles. Les médias nationaux constituent des remparts, des instruments privilégiés de défense et de sécurité.

Concernant l’ORTM, des études très poussées avaient été menées en son temps et la conclusion avait été le rajout de 500 FCFA sur la facture d’électricité et qui devaient servir de redevance Radio-Télé, l’idée a été exploitée mais au profit de l’éclairage public et depuis plus rien pour l’audiovisuel public » , a déploré Abdoulaye Sidibé. Avant de préciser que « la Radio-Télévision nationale est un élément essentiel sinon le meilleur ciment pour la consolidation de l’unité nationale « .

S’agissant des difficultés, le président du Comité national de l’égal accès aux medias d’Etat reconnait que l’ORTM est aujourd’hui l’une des rares télévisions qui ne bénéficie pas de redevance. Le budget national fait, a-t-il déclaré, ce qu’il peut, mais cela est largement insuffisant par rapport aux besoins. « Savez-vous par exemple, Monsieur le président de la République que l’ORTM effectue en moyenne 30 reportages par jour. Pour la couverture des élections présidentielles, l’ORTM a dû louer 8 cameras plus le personnel à des structures de la place. Elle a loué 15 véhicules pour la présidentielle et 10 pour les législatives. Dans ces conditions, comment l’ORTM pourrait-elle faire face à la concurrence du privé qui arrive à grande vitesse et qui ne lésinera pas sur les moyens, sans être soumis aux mêmes contraintes. C’est une situation qui nous interpelle. Notre ORTM se meurt Monsieur le Président de la République, je ne dirais pas que c’est dans une indifférence générale, mais peu savent dans quelle situation elle se trouve réellement aujourd’hui. Monsieur le Président, venez à son secours avant qu’il n’y ait rupture » , avertira Abdoulaye Sidibé.

Il est impérieux que l’AMAP soit dotée d’une rotative neuve
Parlant de l’Agence Malienne de Presse et de Publicité (AMAP), elle connait le même problème que l’ORTM. C’est en 1994 que l’AMAP a bénéficié d’une première imprimerie grâce à un financement de l’UNESCO. En 2002-2003, grâce au budget national et au budget spécial d’investissement, elle a pu acquérir une presse à cinq couleurs et des accessoires qui lui ont permis, courant 2004, de publier le quotidien national en couleur et d’en augmenter la pagination. Malheureusement, ces machines sont à bout de souffle et mettent en danger la sortie régulière du quotidien national. Conséquence : l’AMAP se voit contrainte depuis le début de l’année 2013 de louer les services de deux à trois imprimeries privées à la fois. Une solution peu sécurisante et onéreuse, dira le président du CNEAME.
La date butoir d’arrêt de la diffusion analogique fixée au 17 juin 2015

Il est impérieux, a-t-il souligné que l’AMAP soit rapidement dotée pour son imprimerie d’une rotative neuve afin de pouvoir continuer à rendre au pays l’inestimable service. C’est pour toutes ces raisons que le président du Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat a sollicité l’engagement du Président de la République pour le financement des médias publics.
Autre préoccupation du président du comité national de l’égal accès aux médias d’Etat, c’est bien l’avènement de la télévision numérique terrestre. Selon lui, l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) par un accord intitulé (GE-06) a fixé au 17 juin 2015 à 01 heure GMT la date butoir d’arrêt de la diffusion analogique. Cet accord, selon Abdoulaye Sidibé, a été pourtant ratifié par le Mali depuis le 22 novembre 2006. Et le coût de cette opération est estimé à des dizaines de milliards FCFA. « Comme il n’y a aucune solution pour y échapper alors nous devons nous y préparer. Le temps nous est compté. 2015 c’est demain. Il s’agit d’une opération rentable mais à condition qu’elle soit minutieusement préparée. Rien ne devra être laissé au hasard, a-t-il souligné.

Prenant à son tour la parole, le président de la Maison de la Presse, Makan Koné, dira aussi que la presse malienne se porte très mal et est très mal traitée. « Elle se porte mal car évoluant dans un environnement inapproprié pour son épanouissement avec des textes d’une autre époque pendant que de nouvelles dispositions plus actuelles, mieux adaptées et laborieusement élaborées existent et qui n’attendent que leur mise en application. Elle est très mal traitée car l’aide publique à la presse qui nous est tellement précieuse reste depuis son instauration une aumône à valeur variable et dont le montant peut subir des réductions de 70% sans préavis, pendant que des pays voisins, dans les mêmes situations et contraintes économiques que le nôtre indexent leur aide à la presse au budget national » , a déclaré le président de la Maison de la Presse.

Avant d’ajouter : « depuis deux ans, l’aide à la presse n’atteint plus la moitié de sa valeur. Monsieur le président de la République, nous voulons dignement vivre de notre métier et nous pensons qu’en y arrivant nous pouvons mieux aider à restaurer l’autorité de l’Etat, à promouvoir une justice saine, à lutter contre la corruption, l’impunité, la gabegie, bref à combattre tous les maux qui minent notre société » a-t-il précisé.
Le président par intérim du Conseil supérieur de la Communication, Koman Doumbia, a salué la bonne tenue des élections présidentielles et législatives.

Dans sa réponse, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta dit avoir pris bonne note des interventions des hommes de média. Il s’est dit convaincu du rôle de la presse dans notre société avant d’inviter la presse malienne » à être à la hauteur et à ne pas décevoir, car c’est la presse qui peut l’aider à avancer à travers des analyses pertinentes. Le Mali a besoin qu’on le dise tel qu’il est ». Pour IBK : « ce n’est pas dans n’importe quelle main qu’une plume doit tomber et n’importe qui ne peut pas être journaliste, c’est un travail d’aiguillon. Vous avez la plus belle profession. Nous avons intérêt à avoir une presse de qualité. Il faut que les journalistes soient jaloux de leur profession ».

En conclusion, IBK dira qu’il est disposé à aider la presse mais pas les médiocres.
Alou B HAIDARA

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