Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Reporter N° 71 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Mise en accusation d’ATT pour haute trahison : Les réelles motivations d’IBK
Publié le lundi 13 janvier 2014  |  Le Reporter




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Selon toute vraisemblance, l’actuel locataire du palais de Koulouba passe le clair de son temps, s’il est à Bamako, à compulser les documents de passation du pouvoir de même que ceux provenant de la Primature et des services de la sécurité d’Etat. La mise en accusation d’ATT pour haute trahison y figure en bonne place. Nous nous sommes intéressés au sujet et voici ce qui ressort de nos investigations.

Ibrahim Boubacar Keïta, en accédant au pouvoir, s’était fait un plan de lutte contre le détournement des deniers publics, la corruption et la délinquance financière. Mais, selon nos investigations, la mise en œuvre de ce plan a été précipitée en raison d’un certain nombre d’impératifs. Et notre source d’affirmer : «L’affaire des magistrats arrêtés est venue du ministère de la Justice, ça n’a rien à voir avec les documents dont le président dispose. C’est un dossier que l’ancien ministre de la Justice n’a pas voulu mettre en branle parce que ça pouvait susciter des querelles entre les deux syndicats de magistrats». D’après cette même source, IBK aurait été renforcé dans ses convictions quand il a reçu les rapports de la Casca et du Vérificateur général, le même jour !

En effet, c’est à la suite des remises des rapports des services de contrôle, qu’il (IBK) aurait transmis 107 dossiers à la justice, quand bien même certains parlent de 100. Ces dossiers concernent les voitures mises en réforme, le marché d’attribution de la 3ème licence de téléphonie globale, le foncier et les domaines de l’Etat, sans oublier les dons faits au profit de l’armée dans la perspective de son équipement. Mais aussi quelques affaires qui impliqueraient le régime d’ATT.

Pour ainsi dire, à en croire notre source, IBK continue de lire, sans se presser, les grands dossiers du pays. «Souvent il reste au bureau jusqu’à 1 heure ou 2 heures du matin pour lire ces documents, notamment le rapport de la rencontre entre ATT et les femmes des militaires de Kati, une semaine avant sa chute. En lisant les propos d’ATT fournis comme réponses, il s’est fait une religion», explique notre source. Et d’ajouter que bien avant, IBK avait lu le rapport de la commission mise en place au lendemain de l’assassinat de jeunes militaires maliens à Aguel-Hoc et cette fameuse communication téléphonique qui a fait couler beaucoup d’ancre et de salive à l’époque. «ATT a trahi le Mali en demandant au capitaine Sékou Traoré de l’armée de céder face aux rebelles. Cette conversation a été enregistrée et d’autres informations sur les militaires maliens au front, leurs salaires, PGA et les matériels, ont fait couler les larmes d’IBK. Cette nuit, après la lecture de plus d’une centaine de pages sur l’armée, il est rentré dans sa voiture sans mot dire jusqu’à Sébénicoro», nous confie notre source. À en croire cette dernière, le président de la République a tenu à écouter certaines personnes avant de demander toute instruction des différents dossiers. C’est après qu’il aurait demandé au ministre de la Justice de voir ce qui pourrait être fait. Celui-ci a alors saisi le procureur général de la République qui aurait fourni un premier texte de mise en accusation amélioré au fil du temps, pour enfin aboutir au communiqué du 27 décembre 2013 lu à la télé par le ministre porte-parole du gouvernement, Mahamane Baby.

Auparavant, IBK avait informé de cette décision les autres membres du gouvernement, les présidents des institutions pour avis, avant de la rendre publique. À propos, cette décision de mise en accusation d’ATT devant la Haute cour de justice vient soulager les partisans du capitaine Sanogo et le parti Sadi qui en avaient fait leur cheval de bataille. À ce jour, selon notre source, le chef de l’Etat n’a pas encore fini de compulser les différents dossiers mis à sa disposition. Mais, il serait persuadé que l’instabilité du Mali a été planifiée.

Vrai ou faux ? Il y a une évidence : après 10 ans de pouvoir, le régime d’ATT était aux abois au début de l’année 2012. Et ATT lui-même semblait être avec tous les candidats à la fois et tout le monde lui faisait la cour, y compris IBK. De fait, plusieurs passages des différents documents cités mettent en cause ATT, qui est canonné du titre de chef rebelle. Qui aurait donné des ordres favorables aux rebelles quand le colonel El Hadji Gamou a voulu attaquer Iyad Ag Ghaly à Zakak. Ces documents relèvent également, selon nos informations, un certain laisser-aller dans la crise au nord du Mali afin que la situation pourrisse et fragilise les militaires au profit des rebelles. Sans oublier l’arrivée des Maliens de Libye qui ont été accueillis par plusieurs ministres du gouvernement d’ATT ; la mission des ministres dans les régions du nord, une semaine avant le coup d’Etat ; la mission parlementaire auprès des Maliens revenus de Libye, à Zakak.

Par ailleurs, IBK se pencherait en outre sur la rencontre des députés maliens avec Bilal Ag Chérif, lors de laquelle celui-ci a donné la constitution de l’Azawad, son drapeau, la composition du gouvernement aux députés maliens. Ainsi que l’agression de Dioncounda Traoré, les manifestations de Bamako les 9, 10 et 11 janvier 2013. Certaines informations, selon notre source, proviendraient du Comité militaire de réforme de l’armée. La commission mise en place pour sa dissolution, aurait retrouvé sur les lieux plusieurs documents officiels du Palais de Koulouba.

Alors question : IBK ira-t-il jusqu’au bout ? C’est en ces termes que s’interroge notre source. D’autant que selon elle, «plusieurs militaires et civils qui travaillent de nos jours à Koulouba, ont joué une part très active dans l’agression de Dioncounda Traoré et dans les événements de janvier 2013 à Bamako, le jour du déclenchement de l’offensive des jihadistes au nord».

En tout cas, selon son entourage, IBK se dit déterminé à poursuivre cet élan. Sauf que «son entourage pourrait constituer un problème pour lui. Mais, il doit aussi faire attention pour ne pas être pris à son propre piège. IBK a du pain sur la planche, pourvu qu’il ne cherche pas à régler des comptes avec des adversaires qui se dresseront en face de lui», a conclu notre source.
Kassim TRAORE

 Commentaires