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Le Soir de Bamako N° 3970 du 16/1/2014

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Opération militaire au Mali : Où en est l’opération Serval un an après?
Publié le vendredi 17 janvier 2014  |  Le Soir de Bamako




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L'essentiel de la mission accomplie, selon le chef de l'Etat, l'armée française poursuit l'allègement de son dispositif. Mais Paris restera longtemps dans la région. Le 11 janvier 2013, dans la salle à manger du premier étage de l'hôtel de Brienne, le ministre de la Défense déjeune avec un groupe de journalistes chargés des questions de défense. En guise de menu, Jean-Yves Le Drian, la mine grave, déplie une carte du Mali, car des pick-up remplis de djihadistes armés, qui occupent le nord du pays, foncent sur Bamako. Ils sont stoppés quelques heures plus tard par des hélicoptères français aux alentours de la ville de Mopti, sur la boucle du Niger. Un pilote français, le lieutenant Damien Boiteux, est tué lors de cet assaut. L'opération Serval est déclenchée.

Un an plus tard, les groupes islamistes armés sont défaits et leurs principales bases arrières détruites. Des élections présidentielle et législatives se sont déroulées dans de bonnes conditions, selon les observateurs. "L'essentiel de la mission a été accomplie", s'est félicité François Hollande, lors de ses voeux aux armées, le 9 janvier. "Qui l'aurait parié il y a douze mois?", s'interroge un officier. La France a déjà retiré près de la moitié des quelques 5000 militaires déployés au plus fort des combats. Ils ne seront plus que 1500 environ d'ici à la mi-février, puis un millier d'ici au printemps, pour une durée indéterminée. Le calendrier a glissé de quelques mois, en raison de la tenue des législatives, en novembre dernier.
PAS D’"ACTIONS DE POLICE"

L'allègement du dispositif reprend son cours. Fin décembre, les trois Mirage 2000 D, stationnés à Bamako, ont décollé pour la base française de N'Djamena, au Tchad, d'où ils peuvent rayonner sur l'ensemble du Sahel, et 160 soldats tricolores viennent de quitter Kidal, le fief des Touareg, dans le nord-est du pays, malgré les fortes tensions qui demeurent entre Maliens et Touareg.

Seul un détachement d'une soixantaine d'hommes reste à Kidal, chargé d'assurer la liaison auprès des forces armées maliennes. C'est dans cette ville, le 2 novembre, que les deux journalistes français de RFI, Ghyslaine Dupont et Claude Verlon, ont été enlevés, avant d'être assassinés. L'enquête judiciaire est toujours en cours.

Le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'état-major des armées justifie ce retrait: "La mission de l'armée française est de lutter contre des adversaires potentiels, explique-t-il. Elle n'a jamais été de mener des actions de police, qui relèvent de l'armée malienne appuyée par la force des Nations unies, la Minusma. L'un et l'autre continuent leur montée en puissance." Un dispositif semblable demeure à Tessalit, plus au nord, au pied du massif de l'Adrar des Ifoghas, où les extrémistes d'Al-Qaida au Maghreb islamique avaient installé leur repaire, anéanti, l'an dernier, par la brigade terrestre française.
CACHE D’ARMES

Le gros des troupes est aujourd'hui basé à Gao, dans le nord-est du Mali, d'où elles partent en patrouille de part et d'autre de la boucle du Niger. Le commandement de Serval reste à Bamako, la capitale. En décembre sont arrivés au Niger les deux drones Reaper, acquis il y a peu par l'armée française: ils complètent le dispositif de renseignement dans la région. "La force Serval poursuit ses missions pour empêcher les groupes armés de se reconstituer et de mener des actions terroristes, indique le colonel Jaron. Leur réseaux ont été durablement affaiblis et nous les empêchons de manoeuvrer à leur guise."

Pour autant, la menace d'attentats isolés demeure. En décembre, à 150 kilomètres au sud-ouest de Tessalit, un bataillon de la Minusma a découvert une cache contenant une quarantaine de grenades et près de 6 tonnes de nitrate d'ammonium, un engrais servant à fabriquer des bombes artisanales. Le renseignement provenaient de la population locale. Preuve, selon les militaires, que la coopération fonctionne avec les habitants.

Surtout, depuis plusieurs mois, Paris s'emploie à mobiliser les pays voisins, afin de régionaliser la lutte contre la menace djihadiste dans le nord du Mali, dans le nord du Niger, mais aussi dans le sud libyen, comme l'a indiqué le ministre de la Défense, en visite dans la zone le 4 janvier. Une réflexion est en cours, à l'état-major, pour adapter l'ensemble du dispositif français des forces prépositionnées en Afrique. Jean-Yves Le Drian doit revenir à Bamako le 19 janvier, afin de signer un nouvel accord de coopération militaire avec le Mali. La France n'est pas prête de quitter le Sahel.
Par Romain Rosso
Source: L'Express du 14 Janvier 2014

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