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Le gouvernement malien face à l’équation des subventions de l’ énergie, déplorée par le FMI
Publié le lundi 20 janvier 2014  |  Xinhua


© aBamako.com par mouhamar
Conference de presse de Christine LAGARDE
Bamako, le 10 janvier 2014 (hôtel Salam). Au terme de sa visite de 3 jours au Mali, la Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI) Mme Christine LAGARDE a tenu un point de presse conjoint avec le ministre de lÉconomie et des finances pour un tour d`horizon sur les activités qu`elle a eu a effectuer en terre malienne.Photo: Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI) Mme Christine LAGARDE.


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La visite au Mali du 8 au 10 janvier de Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), n’a pas permis d’aplanir la divergence de vues entre son organisme et le gouvernement malien sur la question des subventions des prix de l’électricité et du gaz domestique, selon des sources proches du milieu des finances.
Cette divergence n’est pas apparue dans le communiqué final ayant sanctionné cette visite, mais il n’y pas eu d’accord sur cette question, relève-t-on de même source.

Le gouvernement a subventionné la compagnie d’électricité Energie du Mali (EDM) à hauteur d’au moins 40 milliards en 2013, ainsi que le gaz butane à hauteur de 6,586 milliards de FCFA.

Le FMI fait pression pour une réduction, voire une suppression de ces subventions qui, à son avis, ne profitent qu’à une minorité, parce que seuls 15% de la population malienne a accès à l’électricité et le gaz butane n’est connu que par des ménages des centres urbains.

Mais, le gouvernement malien ne peut pas accéder à cette demande qui entraînerait une hausse des prix et " des remous sociaux dont le pays n’a pas besoin après la grave crise qui a profondément affecté le pouvoir d’achat des ménages", explique un conseiller au ministère malien de l’Economie et des Finances.

Pour Aïssata Bâ, journaliste spécialiste en économie, le secteur privé et la société civile malienne sont contre une suppression des subventions qui "ne peut que créer des tensions sociales dans un pays où les revenus ne suivent plus la cherté de la vie".

"Sans compter que les investisseurs privés se plaignent régulièrement du coût de l’électricité comme un obstacle à l’ épanouissement de leurs entreprises", ajoute-t-elle.

En 2012, on avait pourtant assisté à une nette augmentation des prix du gaz butane au Mali. En effet, la bouteille de six kilos qui était vendu à 2.500 FCFA est cédée aujourd’hui à 3.500 FCFA.

Cette hausse s’expliquait par la décision du gouvernement de transition du Mali de mettre fin aux subventions accordées aux différents acteurs de la filière gaz. Instituée depuis près de dix ans, cette politique visait avant tout à inciter la population à substituer ce produit subventionné au bois et au charbon, "des produits ligneux dont la consommation est l’une des principales causes de la désertification et de la dégradation de l’ environnement au Mali", explique A.Sissoko, un agent du service des Eaux et Forêts.

En 2011, on avait aussi assisté à une augmentation des tarifs d’électricité. Officiellement, cette hausse devait se situer entre 3 et 5 % pour les clients dont la consommation dépasse 100 kWh ( kilowatt heure). Ainsi, de sources officielles, 50 % des clients domestiques n’étaient pas concernés par la hausse induite par la réduction de la subvention au secteur de l’électricité en déficit.

Le refus des gouvernements successifs d’augmenter les tarifs avait d’ailleurs constitué, pendant de longues périodes, la pomme de discorde entre le Mali et SAUR International (filiale du groupe Bouygues), un moment actionnaire majoritaire de la société.

Cette société s’était finalement retiré de la gestion d’EDM-SA que l’Etat malien a reprise à 66%. Aujourd’hui, les autorités maliennes misent sur des projets d’infrastructures énergétiques enclenchés pour trouver une solution pérenne à cet épineux dossier.

Il s’agit notamment de l’interconnexion électrique entre le Mali et la Côté d’Ivoire, la construction de nouvelles centrales, la construction de barrages hydro-électriques à Félou et Gouina sur le fleuve Sénégal. Il est aussi question d’insuffler un dynamisme nouveau à la stratégie d’énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien.

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