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Conseil de sécurité au Mali – IBK : un hôte en colère
Publié le jeudi 30 janvier 2014  |  L’aube




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Visite au cœur d’une crise voilée! Voilà comment s’annonce l’arrivée d’une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies au Mali. Ces fonctionnaires de l’ONU, attendus les 2 et 3 février, semblent avoir une double mission, même si la tenue urgente de pourparlers inclusifs est leur but officiel. Il s’agira aussi de renouveler un soutien sans faille à la Minusma, la force onusienne contre laquelle les autorités maliennes sont souvent fâchées.

Et le Conseil de sécurité sait bien à quel point IBK voudrait que Bert Koenders, le chef de la Minusma, joue autrement son rôle d’appui au Mali. Le Conseil a réaffirmé son attachement à la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali, dans un communiqué rendu public le 23 janvier. Mais il n’a pas manqué d’évoquer son soutien à la Minusma.


On se souvient que le chef de la force onusienne au Mali a été convoqué en octobre dernier par IBK qui avait piqué une colère vive. La raison: les casques bleus n’avaient pas put circonscrire des manifestants pro-indépendantistes opposés à la venue d’une délégation du Premier ministre à Kidal, amenant l’avion de ce dernier à faire demi tour.



Pourtant, le ton est à l’apaisement. Le Conseil vient de se féliciter de l’initiative gouvernementale visant à lancer une série de consultations nationales sur la situation dans le nord du pays, en vue de promouvoir la bonne gouvernance, la réforme des institutions et le développement économique et social.


Dans la même veine, l’Onu encourage le Mali à continuer d’agir pour consolider la stabilité, promouvoir le dialogue national ouvert à tous et la réconciliation. Le communiqué du 23 janvier «souligne la nécessité de s’attaquer aux causes profondes des crises répétées qu’a connues le Mali, notamment aux problèmes qui se posent dans les domaines de la gouvernance, de la sécurité, du développement et de l’action humanitaire, et de tirer les enseignements des accords de paix ».


L’Etat malien et le Conseil se disent favorable à un processus de négociation inclusif ouvert à toutes les communautés du nord du Mali. Ce processus doit pouvoir parvenir à un règlement politique durable de la crise et instaurer la paix et la stabilité à long terme dans l’ensemble du pays, dans le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’état malien.


L’accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin 2013 sera certainement à l’ordre du jour de la visite du Conseil. C’est au sujet de l’application dudit accord que le bât blesse le plus souvent, les autorités maliennes estimant que la communauté internationale est laxiste envers les rebelles touaregs qui n’ont pas été cantonnés conformément à l’accord.
L’Onu demande aujourd’hui aux groupes armés du nord du Mali qui ont rompu tous liens avec des organisations terroristes à respecter sans conditions les dispositions de l’accord sans attendre le rétablissement de l’administration de l’état. Le cantonnement des groupes armés pourra probablement progresser, car le Conseil exige que les groupes armés déposent les armes et rejettent le recours à la violence.


La facilitation de ce cantonnement des groupes armés est censée constituer une étape indispensable du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).
Au moment où le dialogue est en voie d’être repris, il y a lieu de s’inquiéter des conditions de sécurité qui sont fragiles dans le nord du Mali. Des faits récents ont révélé que les terroristes et d’autres groupes armés se réorganisent et ont en partie rétabli leur capacité d’opérer.
Dans ce contexte, l’Onu voudrait procéder sans plus attendre au déploiement opérationnel complet de la Minusma afin de sécuriser les principales agglomérations et de protéger les civils, tout particulièrement dans le nord du Mali. Les casques bleus continueront ainsi d’aider à rétablir l’autorité de l’Etat dans l’ensemble du pays et à promouvoir l’état de droit et la protection des droits de l’homme.


Une des questions qui doivent être abordées est la justice, car les auteurs de violations du droit international humanitaire et des atteintes aux droits de l’homme doivent répondre de leurs actes. C’est pourquoi le conseil engage le gouvernement malien à mener des enquêtes sur de tels actes et à traduire rapidement leurs auteurs en justice, ainsi qu’à continuer de coopérer avec la Cour pénale internationale.

Il faut rappeler les violences sexuelles liées au conflit armé commises au Mali, notamment contre des enfants. Le gouvernement malien fait des efforts pour que ces affaires de violences sexuelles liées au conflit soient instruites en priorité et s’efforce d’accélérer le retour des autorités judiciaires dans le nord.


Soumaïla T. Diarra

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