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L’Indicateur Renouveau N° 1654 du 31/1/2014

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Médiation du Burkina au nord-Mali : IBK ne veut plus de Blaise Compaoré
Publié le samedi 1 fevrier 2014  |  L’Indicateur Renouveau


© Autre presse
IBK chez Blaise Compaoré


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Le gouvernement ne veut plus de la médiation du président du Faso, Blaise Compaoré commis par la Cédéao. Le ministre des Affaires étrangères, Zahabi Ould Mohamed ne s’en cache plus. « On est médiateur quand les deux parties veulent vous avoir comme médiateur… Je ne vois pas pourquoi quelqu’un veut se forcer à être médiateur« , a-t-il confié à notre confrère de RFI.

Le gouvernement ne souhaite plus que le président du Faso, Blaise Compaoré commis par la Cédéao, continue sa médiation dans la crise malienne. Le ministre des Affaires étrangères, Zahabi Ould Mohamed ne s’en cache plus. « On est médiateur quand les deux parties veulent vous avoir comme médiateur… Je ne vois pas pourquoi quelqu’un veut se forcer à être médiateur », a-t-il confié à notre confrère de RFI

Un ton tranche qui diffère de celui du Pr. Abdoulaye Bathily, représentant spécial adjoint de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à qui la question a été posée par nos confrères burkinabés, à l’issue d’une audience avec le président burkinabé, le dimanche 19 janvier dernier à Ouagadougou. « Pour qu’une sauce soit succulente, il faut beaucoup d’ingrédients. Aucune médiation n’est de trop si elle peut conduire à une paix véritable », avait-il indiqué.

Pour le ministre des Affaires étrangères, Zahabi Ould Mohamed, le Burkina n’a pas à s’en offusquer, car « on est médiateur quand on vous sollicite ». Doit-on comprendre par là qu’après ses « bons et loyaux services » dans le dossier malien, Blaise Compaoré est désormais sur la touche ?

La guerre diplomatique est-elle définitivement déclarée entre le Burkina, l’Algérie et le Mali ? Ces questions méritent bien d’être posées après cette intervention mercredi du ministre Zahabi sur la « Radio mondiale ».

On savait que les relations entre les deux présidents IBK et Compaoré n’étaient pas au beau fixe. A au moins deux reprises lors de sommets sous-régionaux comme celui de la Cédéao, tenu à Dakar au Sénégal en octobre de l’année passée, les deux chefs d’Etat se sont pratiquement « rentrés dedans ».

Des relations tendues entre IBK et Blaise
A Blaise qui parlait de l’Azawad, le locataire du palais de Koulouba a rétorqué : « Il n’y a pas d’Azawad au Mali ». Bamako a en effet toujours vu d’un mauvais œil la présence de rebelles touaregs à Ouagadougou, où ils sembleraient bénéficier de l’oreille attentive de l’homme de Kosyam, passé maître, pour certains, dans l’art d’héberger les rebelles des autres.
Si les pourparlers entre les frères maliens ont accouché de l’Accord de Ouagadougou, facilitant les élections présidentielle et législatives pour le retour à l’ordre constitutionnel normal, du côté du Djoliba, on n’a manifestement plus besoin des services du président du Faso. Et on ne s’est pas embarrassé de circonlocutions pour le faire savoir.

La charge cependant est très sévère, et venant de la bouche d’un ministre des Affaires étrangères, les propos sont très peu diplomatiques. Jugez-en donc : « On est médiateur quand les deux parties veulent vous avoir comme médiateur… Je ne vois pas pourquoi quelqu’un veut se forcer à être médiateur ». On n’est plus dans cette langue de bois dont les diplomates savent si bien faire usage. Ainsi donc Blaise force. Après une telle sortie, l’axe Ouaga-Bamako, qui n’était déjà pas aussi praticable que cela, se détériore davantage.
La question de savoir comment Blaise et ses protégés prennent la chose reste posée. Ouaga disqualifié, c’est Alger qui prend la main pour des questions diplomatico-diplomatiques. Sur le choix de l’Algérie pour assurer la relève du Burkina dans la médiation, le chef de la diplomatie malienne avance sans sourciller deux raisons qu’il juge fondamentales :


D’abord, le pays de Bouteflika a de longues frontières avec le sien : ensuite, tout le monde sait que les groupes armés qui opèrent dans le Nord du Mali ont un prolongement dans le Sud de l’Algérie, qui, du reste, a intérêt à ce que le Nord du Mali soit stable, parce que ça y va de sa propre stabilité.
Cela dit, ce n’est peut-être pas si mauvais pour le docteur ès médiations de se débarrasser d’un tel boulet, lui qui, à force de s’occuper des problèmes des autres, en vient à oublier ses propres affaires domestiques. Dieu seul sait si en ce moment il y a de quoi s’occuper à la maison.


Youssouf Coulibaly avec la presse du Faso

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