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L’Indépendant N° 3429 du 31/1/2014

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Entretien avec le caporal Fatoumata Sy, Tambour major de la fanfare nationale : « Mon vœu le plus ardent c’est d’obtenir une bourse pour me spécialiser à l’étranger pour mieux servir mon pays… »
Publié le samedi 1 fevrier 2014  |  L’Indépendant




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Le Caporal Fatoumata Sy est une militaire atypique. En effet, elle a exercé le métier de tambour major. Avec ce titre, elle est le moteur de la fanfare nationale, car c’est elle qui donne la cadence à cette compagnie. La jeune dame qui parait timide a pourtant la tête bien sur les épaules. Elle a marqué plus d’une personne, lors de son passage devant le chef de l’Etat le 20 janvier dernier, date de la commémoration de la fête de l’armée, par son du professionnalisme et sa détermination dans la manipulation de la canne. Nous l’avons rencontrée dans son service, et elle a acceptée de répondre à nos questions.

L‘Indépendant Weekend: Qui est Fatoumata Sy ?
Je suis le caporal Fatoumata Sy. Je travaille au Génie militaire précisément à la fanfare nationale. J’ai commencé à manipuler la canne depuis 2003, après mon recrutement dans les forces armées maliennes, grâce à un ancien tambour major de la fanfare nationale. C’est lui qui m’a inspiré en réalité.

Parlez-nous de votre parcours ?
Comme je le disais tantôt c’est ce dernier qui m’a initié dans ce métier, car je n’avais jamais manipulé la canne auparavant. Tout est un problème d’envie. A partir du moment où l’on aime quelque chose, on s’y met et ma chance a été d’être aux côtés de quelqu’un d’expérimenté et prêt à partager son savoir. Ensemble nous avons travaillé pratiquement pendant 9 ans. Après cette phase, j’ai moi aussi commencé à former d’autres jeunes qui avaient l’amour de la canne.

Avez-vous déjà participé d’autres défilés en tant que tambour major ?
Oui, j’ai participé à plusieurs défilés au niveau national et un autre au Burkina Faso lors du 49e anniversaire de l’indépendance de ce pays. Je suis fière de moi-même parce que je suis la première femme militaire à faire le tambour major au niveau national, voire international, car je suis sûre que nous ne sommes pas nombreuses.


Quels sont vos projets?
En tant que seule femme au Mali qui fait le tambour major, je compte travailler davantage pour progresser, afin d’atteindre le top niveau. J’aimerais devenir une professionnelle dans la manipulation de la canne et je suis persuadée que cela passe par une formation professionnelle. C’est pourquoi je souhaiterais avec l’aide de mes chefs hiérarchiques obtenir une bourse pour aller me spécialiser à l’extérieur, puisqu’il n’y a pas une école de canne au Mali.
Fatoumata Sy, Tambour major de la fanfare nationale , lors de son mariage
Fatoumata Sy, Tambour major de la fanfare nationale , lors de son mariage


Hormis la formation ne pensez-vous pas que pour faire ce métier, il vous faut un don ?
Je ne pense pas que ce métier soit un don. Il faut travailler et surtout avoir l’amour de la canne. Je pense que si j’ai réussi à atteindre ce niveau, c’est grâce à l’amour que j’éprouve pour le tambour major.


Quand on vous confie une telle responsabilité, n’avez-vous pas peur d’échouer, surtout quand il faut saluer le Chef de l’Etat en même temps faire tourner la canne ?
C’est pourquoi ça demande beaucoup de concentration. S’agissant de la peur, le défilé du 20 janvier 2014 n’était pas mon premier passage devant un chef de l’Etat. Lors du défilé du 20 janvier 2014, c’est moi-même qui ai jugé nécessaire de manipuler la canne avec une seule main, en saluant le président de la République de l’autre. Sinon il y a plusieurs manières de le faire.


Ça été le plus dur, j’imagine… Est-ce une preuve de maturité ?
Quand on fait un métier, il faut chercher à évoluer. Déjà, j’ai choisi le métier de militaire par amour de l’uniforme, sinon je n’ai pas de parent militaire. Je pense qu’en tant que Tambour Major je devrais innover de temps en temps, car c’est aussi une preuve de maturité comme vous le dites.


Côté jardin. Êtes-vous mariée ? Si oui comment conciliez-vous votre ménage avec votre carrière de militaire ?
Bien sûr que je suis mariée. Dieu m’a donné deux beaux enfants, l’ainée est âgée de sept ans et le second a trois ans. Mon époux est un militaire de ma promotion, donc nous nous complétons. Certes, ce n’est pas facile, mais je sais comment m’en sortir. Pour finir, c’est l’amour de l’uniforme qui m’a poussé à m’engager dans l’armée sinon je n’ai pas de parent militaire.

Un mot de la fin ?
Je vous remercie de l’intérêt que vous accordez à ma personne. Je profite également de vos colonnes pour remercier mes chefs hiérarchiques qui m’ont donné l’opportunité de m’exprimer.
Clarisse NJIKAM
cnjikam2007@yahoo.fr

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