Pendant que les autorités maliennes se hâtent lentement pour conclure une paix définitive avec les groupes armés qui occupent toujours la partie septentrionale du pays, un affrontement entre Touaregs et Peuls vient de fait quelques 80 morts dans la localité d’Ansongo, dans le Nord-est. Un incident qui vient rappeler l’insécurité et les violences qui continuent d’être les clés de règlement des conflits entre les communautés qui cohabitent difficilement dans ces zones.
Les mouvements rebelles ayant fait circuler beaucoup d’armes entre les mains de combattants enrôlés de gré ou de force, ceux-ci s’en servent aujourd’hui pour se rendre justice et commettre des actes de banditisme et des vols. Ce qui est logiquement préjudiciable à la paix sociale. Et interpelle le gouvernement malien qui, à force de le laisser cette partie de son territoire sans régulation sécuritaire et administrative, fait courir aux populations le risque de n’avoir recours qu’à la loi du talion.
Les affrontements meurtriers d’Ansongo constituent un avertissement sans frais pour Bamako et appellent à la célérité des pourparlers inter maliens en vue de permettre à l’administration et à la police de reprendre leurs droits dans tout le Nord-Mali. Cela est d’autant plus indispensable que les populations ainsi laissées à elles-mêmes méritent également protection, sécurité et sûreté. Elles ont déjà payé un lourd tribut à la crise malienne. Maintenant que le pays peut se prévaloir d’autorités et d’institutions démocratiques, il faut aller jusqu’au bout de la logique de paix et d’unité nationale.
