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Allocution du RSSG à l’ouverture du 14ème Forum de Bamako
Publié le vendredi 14 fevrier 2014  |  minusma


© aBamako.com par mouhamar
14e édition du Forum de Bamako
Bamako, le 13 février 2014 (Hôtel Salam). La 14e Session de Bamako a ouvert ses travaux ce jeudi matin à l`issue d`une cérémonie présidée par le fondateur et vice président de la Fondation forum de Bamako, M. Abdoullah Coulibaly.


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Allocution de Monsieur Albert Gerard Koenders à l’ouverture du 14eme Forum de Bamako MINUSMA
13 Février 2014, 8h30- Hotel Salam

Thème du forum : PAIX, SECURITE ET DEVELOPPEMENT DANS LA BANDE SAHELO-SAHARIENNE

Excellence Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
Excellence Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps diplomatique et consulaire
Mesdames et Messieurs les représentants de la société civile,
Chers frères et sœur maliens
Distingués invités,

C’est un réel plaisir et un honneur pour moi de m’adresser aujourd’hui à ce Forum de Bamako en ma qualité de Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Mali et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Tout d’abord, permettez-moi de remercier Mr. Coulibaly, fondateur et Vice-Président du Forum de Bamako, ainsi que son comité d’organisation, pour l’opportunité qui m’est offerte de m’adresser à vous en cette première journée du forum consacrée aux principales menaces et ripostes sécuritaires à court et moyen terme dans la zone Sahelo-Sahélienne. Ce moment est une bonne opportunité pour aller plus en profondeur dans la réflexion sur les problèmes et essayer de mettre en place des programmes qui éviteraient la répétition de l’histoire (cycle de conflits) en trouvant des points d’entrées pour résoudre cette situation complexe.

C’est la raison pour laquelle ce forum est une occasion unique d’exposer des idées, d’écouter, de réfléchir ensemble, et de proposer des solutions dans une atmosphère de liberté et de respect d’autrui sur les problématiques que le Mali doit relever dans les prochains mois.

Il est des périodes où cela est plus nécessaire que d’autres, c’est le cas aujourd’hui au moment où le Mali est en train de tout mettre en œuvre pour se reconstruire et que l’on a besoin plus que jamais d’hommes et des femmes de bonne volonté. Cela ne peut qu’aider le Mali à sortir de la crise qu’elle a connu. Cette crise nous a tous choqués, maliens et non maliens, de même que ceux qui aiment le Mali avec son histoire aussi riche, nous avons été choqué de voir ce pays subir cette crise et l’occupation de la région du nord, un coup d’état et l’effondrement de l’état. C’est pourquoi il est important d’appuyer tous les efforts qui peuvent participer à l’amélioration de la bonne gouvernance comme première priorité, de même qu’un nouvel engagement social et politique avec les régions du nord, une réforme du secteur de la sécurité qui a déjà commencé, et spécialement le développement et la création d’emplois avec les efforts combinés des secteurs privés et publics.

Il faut souligner que cette crise est une crise régionale. Le Mali n’est pas le seul pays dans cette situation. La crise multidimensionnelle qui sévit la zone Sahelo-Sahélienne a été aggravée ces dernières années en partie par la crise Libyenne. Soucieux de la situation, le Secrétaire général des Nations Unies a dépêché une mission dans la région afin d’évaluer l’impact de la crise Libyenne dans certains pays de la région, y compris la Mauritanie, le Tchad, le Niger et le Mali. Lors des visites, il s’est avéré que le Mali était particulièrement vulnérable à la situation et qu’il était nécessaire d’entreprendre des actions conjointes et coordonnées dans la zone Sahelo-sahélienne car les défis étaient au-delà des frontières. Malheureusement les évènements se sont précipités ce qui a entrainé le Mali dans l’une des périodes les plus difficiles de son histoire.

Face à cette situation, la communauté internationale s’est mobilisée en commençant par la France et la sous-région et ensuite le déploiement de la (MINUSMA) pour venir en aide au peuple malien. Ces interventions ont permis la reconquête du territoire national. De plus, un accord préliminaire a été signé le 18 Juin 2013, et a ainsi facilité l’organisation d’élections présidentielles et législatives et le rétablissement de l’ordre constitutionnel. Je me rappelle que quand j’ai été nommé comme Représentant spécial du Secrétaire général des nations Unies au Mali en Mai 2013, tout le monde me disait que ça allait être impossible d’organiser ces élections en très peu de temps. Mais on y est arrivé. Cela confirme la volonté d’aller de l’avant.

Comme vous le savez, la résolution 2100 du Conseil de sécurité a autorisé le déploiement de la MINUSMA et depuis 1er juillet 2013, elle a pris le relais de l’AFISMA. Notre mandat principal est de soutenir les efforts visant la stabilisation et la paix afin de permettre la relance économique et le développement sans exclusion, sans discrimination et sans imposition. Ce mandat a été voté à l’unanimité par le Conseil de sécurité qui a d’ailleurs réitéré son appui aux efforts mis en place au Mali et au travail fait par la MINUSMA. J’aimerai rappeler que le mandat de la MINUSMA couvre trois domaines principaux :
La sécurité humaine
La justice et le retour de l’autorité de l’état
Le développement

La MINUSMA doit donc utiliser ses bons offices pour relancer le dialogue inclusif. Ce point est très crucial pour aller de l’avant. En un sens toutes les solutions ont des racines politiques. L’absence d’un cadre politique inclusif risque d’être exploitée par des fauteurs de troubles. C’est également la raison pour laquelle le Conseil de sécurité a exhorté les membres du gouvernement, la société civile et les groupes armés d’entamer des discussions inclusives en vue d’une solution durable sans préalable. Aujourd’hui nous organisons des séminaires avec le gouvernement, les groupes armés et les forces vives- catalyseurs de ce processus.

Nous faisons de notre mieux pour compléter notre déploiement dans les mois à venir. Cela nous permettra d’augmenter notre capacité opérationnelle sur le terrain afin de continuer à améliorer la situation sécuritaire. Cependant, je tiens à souligner qu’une approche exclusivement nationale ne suffira pas à pérenniser les acquis sécuritaires, d’où la nécessité d’une coordination et coopération aussi bien au niveau régional qu’ international.

Comme vous le savez, en novembre dernier le Secrétaire général des Nations Unies, accompagné de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, le Président de la Banque mondiale, le Président de la Banque africaine de développement et le Commissaire de l’Union européenne ont effectué une visite conjointe dans la région. L’objectif de cette visite était de créer des synergies et de développer des approches coordonnées et complémentaires afin de faire face aux problèmes multiformes dans la zone Sahelo-sahélienne principalement le rapport d’interdépendance qui unit la question de la sécurité à celle du développement. En marge de cette visite, le gouvernement du Mali a organisé la première réunion ministérielle en vue de l’établissement d’une plateforme destinée à coordonner la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel. Par ailleurs, le Mali présidera la plateforme pour les deux prochaines années.

Permettez-moi à présent, de vous parler de cette Stratégie Intégrée de l’ONU pour le Sahel. Dans sa résolution 2056 (2012), le Conseil de sécurité « prie le Secrétaire général d’arrêter et de mettre en œuvre, en consultation avec les organisations régionales, une stratégie intégrée de l’ONU pour la région du Sahel. Cette stratégie comporte trois objectifs stratégiques, à savoir :

- une gouvernance efficace et inclusive pour l’ensemble de la région ;
- le renforcement des capacités des dispositifs nationaux et régionaux de sécurité pour leur permettre d’écarter les menaces à caractère transfrontaliers;
- l’intégration des interventions de développement et humanitaires pour améliorer la résilience des pays de la région.
Cette stratégie intégrée a pour but de guider l’Organisation afin d’apporter une aide collective aux pays du Sahel face aux problèmes qui s’y posent, dans une perspective régionale, tout en respectant le principe de l’appropriation nationale de l’action menée. Elle propose l’intégration des interventions sur les plans humanitaires, du développement et de la sécurité, en s’appuyant sur des analyses et des recommandations existantes.

Cependant, il faudra une volonté politique des gouvernements de la région pour que soient réalisés de façon durable les objectifs de la stratégie et pour assurer sa cohérence avec d’autres initiatives. Pour cela, l’appropriation nationale des actions à entreprendre, la coopération régionale et la création et le renforcement des capacités nationales de même que l’échange d’informations sont primordiaux. Pour ce faire, l’ONU continuera à soutenir une meilleure coordination entre les gouvernements de la région ; la communauté internationale et notamment les institutions financières internationales, les peuples de la région et enfin, les divers organismes des Nations Unies.

Dans un premier temps, l’ONU souhaite que les pays de la région accroissent leur coopération par un renforcement de leurs systèmes d’alertes, une facilitation des échanges d’informations et une meilleure coordination dans la surveillance des frontières. L’échange d’informations est crucial dans ce dispositif, en particulier dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.

Pour clore, et comme le rappelle le Secrétaire général dans son rapport au Conseil de sécurité du 2 Janvier 2014, « le Sahel est aux prises avec de nombreux problèmes ». Il insiste sur le besoin de renforcer la coopération internationale pour lutter contre les difficultés auxquelles doit faire face la région et félicite l’Union africaine pour son action en faveur du renforcement de la coopération dans le domaine de la sécurité et de la mise en œuvre opérationnelle de l’Architecture africaine de paix et de sécurité dans la région du Sahel, à travers le Processus de Nouakchott, lancé en mars 2013. Il rappelle que « L’adoption d’une démarche globale et coordonnée s’impose pour surmonter les obstacles et assurer durablement la sécurité, le développement et la stabilité au Sahel, en veillant notamment, pour ce faire, au renforcement des institutions d’État, à l’instauration d’un développement économique et social qui n’exclue personne, et au respect des droits de l’homme et de l’état de droit ».

Plus que jamais, il faut conjuguer les efforts à tous les niveaux afin de faire face aux menaces sécuritaires en vue d’entamer un développement durable dont bénéficieraient les populations de la région. Mon souhait serait alors que ce forum soit la plateforme pour atteindre ces nobles objectifs. Je vous souhaite des fructueuses délibérations.

Je vous remercie.

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